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Oi Boys, s/t (La Face Cachée, Hidden Bay, Neutral…)

  1. Revue de presse :

« D’un minimalisme brutal, la plupart des compositions fait appel au strict nécessaire : un duo kick-snare binaire, quelques accords de synthés en boucle, et des notes de guitare éparses à qui la réverb’ à burne donne des allures de pulsations. «  Du barbelés dans les tympans.

« L’ambiance désenchantée et la froideur de ces schlags magnifiques est irrésistible. » Core&Co

« Les textes sont noirs et transpirent la virilité associée à une réflexion sans détour sur la vie, les relations, les potes, tels des manifestes qui préfèrent les uppercuts aux bavardages de salon. » Benzine Mag

« Oi Boys se révèle être un premier album très prometteur à l’ambiance sombre et captivante. » Addict-Culture

« Une new-wave post-punk à prise rapide, l’essayer c’est l’adopter ! » Julien Casbah

« Les sonorités, froides, métalliques, proches de l’indus à certains moments, ajoutent une couche bien épaisse de raideur à ce disque. «  Gonzaï

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Gamine, Voilà les anges (Barclay, 1988)

C’est fou comme certains disques sont liés à une époque, à un lieu, à une image, même si on les a écoutés longtemps après toutes ces scènes-là, même si on les écoute encore aujourd’hui – pour preuve, ma fille reconnait le groupe dès les premiers accords de cette chanson parfaite qu’est Les Gens sont Si Bizarres. Et puis, c’est Biarritz, l’été 1989, la R5 rouge et la cassette en boucle, Nathalie au volant parce qu’en bon Parisien (ou tout comme), “on n’a pas besoin du permis”. Les histoires qu’on inventait parce que nous étions toujours ensemble sans même être un couple (“Oui, nous sommes cousins”), les allers et retours aux plages d’Anglet, les verres partagées sur le Port des Pêcheurs, au Big Ben, les nuits au Play Boy, les serviettes posées sur la Grande Plage pour se remettre de la soirée de la veille, les siestes sous le soleil exactement, les sandwichs du Milk Bar, les parties de Badminton du samedi soir – j’ai encore la raquette que Nathalie m’a offerte pour ma fête, un 21 août, et je crois bien que c’était cet été-là. Continuer la lecture de « Gamine, Voilà les anges (Barclay, 1988) »

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Selectorama : Bantam Lyons

Les bretons défendent leur nouvel album samedi au festival Le Grand Saut à Angers.

Bantam Lyons
Bantam Lyons

Après un album et trois EP – le dernier datant de 2017 – on attendait impatiemment le retour de Bantam Lyons. Défi relevé avec brio, le nouvel album Mardell s’imposant comme une suite évidente et superbement brute. Huit titres obsédants qui sentent tous la fumée, la bière, le vent et la pluie. Car on ne peut dissocier Bantam Lyons de Brest et de la Bretagne, en témoigne, s’il le fallait, la fiévreuse Ar Stêr, chanson en breton. Ce n’est pas la Bretagne des toits de chaume et des chaumières ensevelies d’hortensias, mais un pays rêche, sauvage. Et beau.

Certaines chansons finissent en sec coup de fouet – Pintor – d’autres étirent un spleen mélodieusement triste – The Lass of Breacon – d’autres encore tapent un rythme envoûtant – St Dô… A chaque fois un univers dans lequel on se laisse engloutir avec volupté, de la mélancolie feutrée au spleen violent, le sombre décliné jusqu’à l’outre-noir, un vrai Soulages musical mais toujours infusé d’un brouillard lumineux. La sensibilité ne tombe jamais dans l’introspection grandiloquente, peut-être est-ce dû à la langue anglaise, un rempart qui leur permet de préserver l’intime. Continuer la lecture de « Selectorama : Bantam Lyons »

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Mendelson, Le Dernier Disque

Mendelson
Mendelson lors de l’enregistrement de ce dernier album.

C’est une vieille histoire.

Susurrée, de vieux trucs censément parlants, de vieux trucs censément beaux. Sauf que tout, toujours, est vieux, donc je peux enlever ce mot.

Quand Je ne veux pas mourir nous explose les tympans sur une compile de rentrée des Inrocks – tiens – on a déjà fini – de ne pas être vieux – de ne pas être – on a déjà conscience que – disparaître – ce n’est pourtant que le lycée, encore.

J’ai toujours aimé Mendelson, l’idée de Mendelson, et pourtant ces histoires de deux batteries, de contrebasse, de tout ça, m’ont toujours – un peu – fait chier. On s’en fout, c’est vrai, il y a du zim boum et du boum boum, il y a des basses fréquences pour élargir le spectre, ça suffit et le reste ressort de – si j’ai la flemme de l’empathie – ressort de l’indulgence. Sauf qu’avec des paroles pareilles, on ne peut pas – on ne peut pas jouer au free rock – au free truc – on ne peut pas jouer à l’adulte.

Mais, quand même, c’est beau. Continuer la lecture de « Mendelson, Le Dernier Disque »

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Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980)

Comme de nombreux autres groupes français des années 60/70, Marie et les Garçons a publié peu de disques. Deux EPs de son vivant pour être exact : l’album Marie et les Garçons (1980) est sorti à titre posthume. Cette modeste discographie ne permet guère de mesurer l’influence du groupe lyonnais sur le rock francophone. Aux côtés des Olivensteins ou d’Asphalt Jungle, Marie et les Garçons représentent une idée du punk, esthète et ouverte. Cela leur a valu certaines inimitiés et réactions très négatives de la part du public, mais aussi une place dans nos cœurs aujourd’hui. Formé en 1975, au Lycée Saint-Exupéry, le groupe s’appelle initialement Femme Fatale, nom trouvé en urgence pour assurer la première partie des futurs Starshooter au concert de fin d’année du bahut. Leur blase définitif leur est suggéré quelques mois plus tard par Marc Zermati de Skydog. Il fait référence à la batteuse du groupe, Marie Girard, ossature de la formation aux côtés d’Erik Fitoussi et Patrick Vidal, guitaristes et compositeurs principaux. Continuer la lecture de « Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980) »

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Flóp, Deep Fake Flóp (Le Pli)

En marge du Superpizza Club de Kim, un groupe privé mais ouvert à tous et passionnant tant il aborde tous les aspects du métier de musicien, on a beaucoup discuté de l’initiative du propriétaire des lieux : il lançait son Patreon, une sorte d’abonnement à un artiste qui délivre, moyennant une somme mensuelle, des inédits, des albums réservés, des clips en avant-première et autres babioles au choix. C’est avec Flóp que j’ai échangé le plus sur le sujet. Je lui faisais part de mes réserves parce que je voyais le champ de la pop comme un lieu d’infidélité, d’amours éphémères, de retournements de veste honteuses ou assumées, où l’on passe de l’amour fou extravertie à la déception sourde rentrée, et inversement. Je me disais aussi que c’était plus un sujet pour les pages high tech de Sciences & Vie Micro (un peu comme quand Jacques, l’artiste ultra doué, se fend d’un cours sur les BlockChain pour introduire son nouveau single !). Peut-être qu’une relation au long cours, numérique, contractualisée, automatisée, n’est pas de mise entre un fan et son artiste. Peut-être aussi que ça n’est qu’une nouvelle forme de fanclub justement, bien pratiqué avant l’avènement de l’internet par votre serviteur, pas de quoi s’énerver. Bref, Flóp choisit de s’investir dans ce type de relation, et, peu convaincu par les solutions clé-en-mains, décide de produire son club via son ancien site et de proposer contre monnaie trébuchante une promesse de quatre albums pour l’année, et je décide, contre toute attente, de plonger avec lui. Continuer la lecture de « Flóp, Deep Fake Flóp (Le Pli) »

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Selectorama : Aquaserge

Aquaserge
Aquaserge

Prog. C’est le vilain adjectif facile que certains bas du front réservent habituellement à ce qui leur pose trop de questions. Un raccourci que j’ai moi-même utilisé sans fard pour Aquaserge. Plus souvent à tort qu’à raison. Car même pour le fan absolu de King Crimson que je suis (pour Yes, c’est toujours NO, en revanche), les circonvolutions tapageuses dont j’ai été le témoin semblaient se poser plus dans une logique de l’exagération que de la finesse. Un concert, il y a quelques années, en Belgique, où j’avais eu peine (malgré une certaine excitation et les excès dus au pays, le bien boire et le bien manger) à devancer le magma facétieux de la formation. Un groupe, restreint, qui semblait effectivement marcher à la Vander. Mais c’est précisemment le genre de question que pose l’étiquette infamante du « prog » à nous, ceusses qui venu à l’esthetique, d’abord râpeuse et affirmée du post punk puis celle, variable et bien plus colorée de la pop anglaise indépendante ou non, puis du rock dit « alternatif » de la vieille union des Amériques. En parlant de post punk, je ne saurais feindre la surprise de trouver  aujourd’hui, précisement, The Possibility Of A New Work From Aquaserge dans la mythique série Made To Measure du prestigieux label bruxellois Crammed Discs. Continuer la lecture de « Selectorama : Aquaserge »

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Bryan’s Magic Tears, Vaacum Sealed (Born Bad Records)

Benjamin Dupont avait failli signer chez Captured Tracks avec son projet Bryan’s Magic Tears, mais l’histoire en a décidé autrement, heureusement pour nous. Il fut un temps où le label new-yorkais faisait briller les yeux des amateurs d’indie-pop avec un catalogue proche de la perfection. Les têtes d’affiches s’appelaient Beach Fossils, Wild Nothing, DIIV ou encore Minks. Ce renouveau de la pop à guitare brumeuse fut alors un air frais parcourant l’échine. Depuis, cette dynamique a quelque peu capoté. Captured Tracks s’est diversifié, y perdant beaucoup de sa personnalité et son âme. De son côté, Bryan’s Magic Tears a pris son temps et a construit une discographie impeccable, sur des structures françaises. Continuer la lecture de « Bryan’s Magic Tears, Vaacum Sealed (Born Bad Records) »