
C’est la question que l’on redoute par-dessus tout et qui finit tôt ou tard par resurgir. Souvent en plein dîner de famille, parfois dès les premières minutes d’une nouvelle rencontre. Qu’il s’agisse de justifier l’irrationalité inflationniste d’une collection envahissante de quelques milliers de disques ou d’expliquer au profane le contenu exact de ce mystérieux webzine auquel on consacre du temps depuis un bon moment. Immanquablement, elle sera posée avec la naïveté déroutante et involontairement cruelle du Petit Prince face à l’aviateur : “Mais enfin, c’est quoi le genre de musique que tu écoutes ? ” Depuis quelques années, plutôt que de creuser davantage le fossé qui nous sépare de l’interlocuteur curieux en tentant d’échafauder une définition complexe ou en exhibant une liste de noms et de références trop rarement partagées, et qui finissent par éteindre les dernières lueurs de compréhension dans son regard, on préfère opter pour une pédagogie par l’exemple. Et ce sont presque toujours ces deux albums que l’on commence par ressortir. Continuer la lecture de « Jellyfish, Bellybutton & Spilt Milk, (1990 & 1993, Charisma) »

Le coup de foudre artistique entre
« I have a memory of a time and place where history resigned »
Ce fut d’abord une simple annonce de type strictement commerciale il y a quelques saisons, pour un site proposant à nouveau des t shirts officiels, des badges et des planches de skate, pas grand chose en fait mais l’espoir d’une reformation inespérée pointait alors et agita pendant une semaine ou deux le landerneau. On connaissait désormais tout des circonstances (suicide du manager, inévitables problèmes de substances) du sabotage d’un des groupe les plus influent de tous les temps, on savait aussi l’impossibilité chronique des trois anciens compères à se mettre d’accord depuis sur quoi que ce soit. Il aura donc fallu toute la passion, la prévenance, la diplomatie et la pugnacité des gens de chez 
Dans mon quartier, enfin là où j’habite parfois, il y a une femme qui crie souvent, presque tous les soirs entre 21 heures et 23 heures, elle fait son apparition. On ne sait jamais si elle engueule quelqu’un en particulier ou l’humanité toute entière. Personne ne s’occupe d’elle, personne ne la rassure, personne, pas même la personne à qui elle semble s’adresser, personne ne fait plus attention à elle. Elle fait désormais partie du décor. Un décor permanent d’indifférence. Les raisons existent. On n’a pas à suppléer à la psychiatrie. On ne peut plus rien faire pour elle. Pis, on en a de moins en moins l’idée, ni le désir. En plus, les deux tiers de ce qu’elle émet est un sabir inintelligible que la colère n’arrange en rien.