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Jonathan Richman, I, Jonathan (Rounder, 1992, réédition Craft Records 2020)

 

Jonathan Richman, I, JonathanJojo, le héros.

Le vôtre, le mien, le nôtre, le tout un chacun, chacun sait, chacun a sa version.

C’est un homme qui sort un brin de l’ordinaire.

Faire court ? Lui sait, moi pas. Cette réédition en vinyle d’un album de 1992 permet toutefois d’en dire pas mal. Car c’est le moment où il est notre idole absolue (sur les bons conseils des Pastels, de Galaxie 500, des oubliés Rockingbirds et de Duglas des BMX Bandits) et même s’il ne sait pas trop où il en est lui-même, il sait toujours où nous trouver. Il sort d’ailleurs régulièrement des disques relativement excitants à l’époque, à l’inverse d’un Lou Reed*.

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Le club du samedi soir #49 : Cosey Fanni Tutti & co

La traduction de l’autobiographie de Christine Newby / Cosey Fanni Tutti constitue un véritable événement. Comme document sur une aventure créative exceptionnelle tout d’abord : du collectif COUM Transmissions à Throbbing Gristle, en passant par Chris and Cosey ou Carter Tutti Void, c’est tout un pan de l’histoire des arts sonores bruitistes, de la performance multimédia, du body art et de la musique électronique proto et post-techno que Art Sexe Musique nous permet d’aborder. Mais c’est aussi et surtout un témoignage à la portée sociale et politique importante : une vie et une pratique qui a toujours eu pour caractéristique de perturber les normes de genre, de se confronter aux rapports de domination, avec tout ce que cela implique d’intensité mais aussi de difficultés et de souffrance personnelle.

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Elvis Perkins, Creation Myths (MIR Records)

Creation Myths by Elvis PerkinsIt’s always long goodbyes *

Creation Myths est un disque sorti au début du mois d’octobre 2020, mais je le découvre plus tard, au milieu du dernier hiver, à l’occasion de mon anniversaire. Il m’est offert par mon meilleur ami, Jean-Sébastien; nous aimons tous deux Elvis Perkins depuis ses débuts, à la fin des années 2000, depuis Ash Wednesday, son premier disque. Avant Creation Myths, Elvis Perkins a publié trois disques, et nous aimons particulièrement celui de 2015, I Aubade. Nous gardons d’ailleurs un souvenir fort et ému du concert qu’Elvis Perkins, venu défendre ce disque, a donné dans notre ville, sur une péniche amarrée le long de la Saône. Et le bateau tanguait et, pour notre plus grande joie, le concert telle une valse infinie, ne semblait pas vouloir finir. Le disque m’est offert quelques jours avant un week-end dans la région vallonnée du Haut-Bugey, et Jean-Sébastien connait mon amour des petites routes et des lacs de l’Ain, et le disque, il en est certain, collera parfaitement aux espaces traversés. Continuer la lecture de « Elvis Perkins, Creation Myths (MIR Records) »

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Tim Boykin (Lolas) : « Où que je sois, je passe toujours pour un mec bizarre »

Tim Boykin (Lolas)
Tim Boykin (Lolas)

Pendant dix ans environ – de 1998 à 2008 – Lolas est apparu comme le condensé le plus parfaitement archétypal d’une certaine idée de la powerpop. Des mélodies immédiatement mémorables soutenues par des guitares agiles et puissantes, des refrains à tomber et des harmonies vocales capables de pourfendre les armures les plus hermétiques. Une langue morte ? Peut-être. Mais Lolas pratiquait cet idiome musical désuet avec cette insouciance naïve qui le métamorphosait, à chaque occasion, en un babil charmant. Alimenté dans une confidentialité presque scandaleuse – aucun des cinq albums publiés à cette époque n’a été distribué en dehors des USA et du Japon – le flot s’était soudain tari sans que l’on sache exactement pourquoi. Continuer la lecture de « Tim Boykin (Lolas) : « Où que je sois, je passe toujours pour un mec bizarre » »

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Jorge Elbrecht, Presentable Corpse 002 (O Genesis Recordings)

Jorge Elbrecht Presentable CorpseComme pour toute œuvre de fiction, évoquer ce Presentable Corpse 002 conduit immanquablement à dresser deux portraits. Ici celui de l’auteur et musicien Jorge Elbrecht et celui du personnage auquel le premier prête sa voix d’angelot. Commençons par Jorge Elbrecht, même si l’on estime à raison que dans un monde idéal où la notoriété serait équivalente au talent, toute présentation relèverait du superfétatoire. Depuis plus de 15 ans, comme producteur au CV long comme le bras et reconnaissable entre mille, comme guitariste accompagnant les autres (dont un autre authentique génie) et surtout comme compositeur dans une multitude de projets, il a démontré qu’il sait tout faire, et surtout comme personne. Depuis Lansing-Dreiden, sorte de collectif obscur dont il est le seul membre avéré, le Costaricien installé aux États-Unis a obéi à la plus noble des ambitions, celle de réconcilier la pop et les expérimentations comme l’ont toujours fait ses musiciens préférés (et les nôtres). Continuer la lecture de « Jorge Elbrecht, Presentable Corpse 002 (O Genesis Recordings) »

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Sous Surveillance : Blue Ocean

Blue Ocean
Blue Ocean / Photo : Jess Lynn Goss

Qui ?

Blue Ocean est un duo composé de…
Dave, Guitare & Chant
Rick, Basse, Machines & Chant
Les deux amis avant de déménager en Californie ont joué jadis ensemble dans Puke, un groupe éphémère de noise punk basé à Boston, leur ville natale. Il était donc naturel qu’une fois réunis à nouveau, ils jouent tous les deux dans ce nouveau groupe. Avant un concert, ne sachant pas comment s’appeler, un ami commun leur conseilla sobrement Blue Ocean, le nom d’un morceau du projet solo de Dave, Hummus Boy.

Où?

Oakland. Californie.

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Triptides, Alter Echoes (Alive Records)

En une décennie, Triptides a construit une jolie discographie entre indie-pop et psychédélisme enjoué. Depuis l’inaugural Psychic Summer en 2011, le groupe a publié sept (huit avec la collaboration avec Winter) albums. Chacun affirme un peu plus la proposition de la formation désormais installée à Los Angeles. Si certains albums tendent à développer un son plus indie (Azur en 2015), les Américains semblent avoir trouvé un terrain de jeu dans l’exploration de l’héritage sixties. Alter Echoes ne fait pas exception à la règle. Ce nouvel album, publié par Alive Records (Hacienda, Radio Moscow, Left Lane Cruiser etc.), a cependant été enregistré en studio, au Boulevard Recording à Hollywood. Continuer la lecture de « Triptides, Alter Echoes (Alive Records) »