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Véronique Sanson, Hollywood (Elektra, 1977)

Véronique Sanson a révolutionné la chanson française dans les années 70. Avec quelques autres (Michel Berger, Yves Simon…), elle porte un nouveau son, ne choisissant pas entre pop et chanson. S’il est facile de caricaturer sa diction particulière, cette manière de poser sa voix sublime la langue d’ici. Véronique Sanson trouve, en effet, une réponse singulière à l’invariable question : peut-on faire sonner la pop en français ? Dans la discographie de la chanteuse française, chacun aura sa préférence. Beaucoup pencherons ainsi pour l’un de ses trois premiers essais (De l’Autre Coté de Mon Rêve, Véronique Sanson et Le Maudit). Ils forment une sublime trilogie, mais Hollywood (1977), son sixième album (en comptant le live), a aussi de sérieux atouts. Continuer la lecture de « Véronique Sanson, Hollywood (Elektra, 1977) »

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Buck Meek : « Jouer de la guitare est instinctif et cathartique »

Buck Meek / Photo : Clément Chevrier
Buck Meek / Photo : Clément Chevrier

On avait rencontré Buck Meek à l’occasion de la sortie de son inépuisable et pourtant discret deuxième album, Two Saviors, discret quand on l’envisage à la mesure de l’audience que Big Thief draine désormais. Si le guitariste se met dans le groupe susmentionné au service des chansons d’Adrianne Lenker, des traces de son propre songwriting, à la fois sinueux et lentement, étonnamment évident, n’ont jamais cessé d’apparaître sur les disques de la formation. La dernière en date n’étant pas la moindre, le classique instantané et signé à quatre mains Certainty, sur le non moins instantané et non moins classique Dragon New Warm Mountain I Believe in You. Continuer la lecture de « Buck Meek : « Jouer de la guitare est instinctif et cathartique » »

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Selectorama : Rocketship

Rocketship
Rocketship

C’était en 1993, il y a 30 ans déjà. Dustin « Dusty » Reske, compositeur, parolier, guitariste et chanteur, s’associait à la claviériste Heidi Barney, à la bassiste Verna Brock et au batteur Jim Rivas pour donner naissance à Rocketship. De cette collaboration naîtra un an plus tard le mirifique single Hey Hey Girl, inestimable joyau indie pop, qui aura traversé les décennies sans perdre le moindre atome de sa fraîcheur. Et que dire de certains titres de la même époque, comme la merveilleuse I Don’t Know If I’ll Love You Tomorrow, dont on se demande toujours pourquoi elle n’a pas figuré sur un LP… Continuer la lecture de « Selectorama : Rocketship »

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V/A, Latin Freestyle, New York / Miami, 1983 – 1992 (Ace, 2023)

Bob Stanley (Saint Etienne, Cola Boy) réalise depuis quelques années un travail de compilation remarquable pour le label britannique Ace Records. Si certaines s’écoutent d’avantage comme des mixes (76 in the Shade, Paris In the Spring), d’autres se penchent plus spécifiquement sur un genre musical. C’est le cas de Latin Freestyle – New York / Miami – 1983-1992 publiée ces jours-ci. Elle s’attache à définir les contours d’un courant reliant, Madonna à l’electro-funk. La communauté latine (et au delà) se passionne pour les rythmiques de TR-808 et la dance music synthétique. Continuer la lecture de « V/A, Latin Freestyle, New York / Miami, 1983 – 1992 (Ace, 2023) »

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« Javelin » de Sufjan Stevens écouté par Stéphane Auzenet (The Reed Conservation Society)

« Mon amour est une arme jetée dans l’oubli de ton corps. »

Cet album de Sufjan Stevens est à écouter comme un recueil épistolaire. Des lettres d’amour mises en musique. Une histoire au long cours. L’amour de Sufjan ? Un amour perdu ? Disparu ? On a su il y a quelques jours que Sufjan dédiait ce disque à son compagnon décédé. Et le disque prend une autre tournure. Plus profonde, plus intense. La musique et surtout les paroles prennent un sens particulier. Il nous avait habitué avec Carrie and Lowell, 2015 à se livrer complètement. De manière somptueuse. On vit un peu plus à chaque nouveau disque la vie de Sufjan. Depuis toujours, avec lui, il nous invite à incarner ses émotions. Javelin, ou le javelot de l’amour ? Sufjan : Cupidon de la pop ? Continuer la lecture de « « Javelin » de Sufjan Stevens écouté par Stéphane Auzenet (The Reed Conservation Society) »

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Blonde Redhead : « Je me demande régulièrement si je ne déteste pas la musique »

Blonde Redhead
Blonde Redhead / Photo : Charles Billot

Blonde Redhead a beau avoir eu une carrière en dents de scie, il font partie de ces groupes à qui on donne systématiquement une chance à chaque album. Le côté brouillon et référencé des débuts a laissé place progressivement à une musique personnelle et moins dense, dont beaucoup pensent que les sommets sont Misery is a Butterfly et 23. Mais ne rentrons pas dans un débat sur la meilleure période du trio, là n’est pas l’essentiel. Car même lorsque l’on sent que l’inspiration leur échappe parfois, quelque chose d’attachant et d’unique se détache de leurs chansons. La réussite de Sit Down For Dinner, album à la finesse mélodique épatante, est en ce sens une très belle surprise. Continuer la lecture de « Blonde Redhead : « Je me demande régulièrement si je ne déteste pas la musique » »

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Sumday Bloody Sumday

Pour la réédition de Sumday (2003) agrémentée de démos et de raretés, quelques propos d’époque de Jason Lytle et Jim Fairchild aka Grandaddy.

Grandaddy
Grandaddy

Dans la période la plus faste de la discographie de Grandaddy – celle qui a constitué une partie importante de la bande-son du passage au nouveau millénaire – Sumday (2003) occupe une place particulière. Celle d’un troisième album nécessairement plus attendu que ses prédécesseurs avec ce que cela comporte, à chaud, d’impatiences récompensées, d’attentes déjouées et de comparaisons décéptives avec les premiers chocs dont l’intensité ne saurait être égalée. Entièrement confectionné dans le studio de Jason Lytle, le successeur parfois mal aimé de The Sophtware Slump (2000) demeure pourtant, vingt ans après sa sortie, presque aussi essentiel. Un peu plus enjoué, un peu moins audacieux mais tout aussi poignant dans ses tentatives les plus abouties pour entremêler les émotions des humains et les sons des machines. Aujourd’hui réédité dans un luxueux format qui ajoute à la version remasterisée de l’œuvre originelle une série de démos et de raretés – Sumday Twunny (Dangerbird), il mérite sans doute mieux qu’un verdict expéditif, comme l’expliquaient eux-mêmes Jason Lytle et Jim Fairchild, attablés en terrasse quelque part en bas de la rue Lepic. Continuer la lecture de « Sumday Bloody Sumday »

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Half Japanese : The Band That Would Be King

half japanese
Half Japanese

On a eu de la chance, sur les deux dernières décennies, car on a eu l’occasion de pouvoir voir au moins trois fois Half Japanese sur scène (Mofo, Villette Sonique, BBMix), quatre si l’on considère un passage en solo de Jad Fair à l’Espace En Cours. Et là où on a eu de la chance, mais ça ne surprendra personne, c’est qu’aucun concert de Half Japanese ne ressemble au précédent. Et pour ceusses qui ignoraient ou ignoreraient encore de quoi il est question au sujet de cet État dans l’État de l’underground US, c’est un peu comme voir à la fois le Velvet Underground, les Modern Lovers, The Fall et The Pastels. Mais c’est toujours Half Japanese. Groupe unique s’il en est, qui continue de sortir des disques souvent géniaux (le dernier en date Jump Into Love est paru chez Fire Records en juillet) contenant toujours au moins un morceau aussi chérissable que les classiques précédents (The Preventers sur Hear The Lions Roar en 2017) et dont on s’attend à une relecture une nouvelle fois passionnante ce mercredi 20 septembre pour fêter nos cinq ans sur la scène du Glaz’Art. Continuer la lecture de « Half Japanese : The Band That Would Be King »