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Adios Amores, Sus Mejores Canciones (Ground Control / Snap! Clap! Club)

Adios Amores, Sus Mejores CancionesIl y a quelques semaines, je dévorais le livre de JD Beauvallet, Passeur, un livre qui ne parle pas qu’aux mélomanes avertis ou aux lecteurs des Inrocks, mais un livre qui parle à tous ceux qui ont une passion chevillée au corps et un besoin irrépressible de la partager. C’est un beau livre, un livre que l’on a envie de relire, d’offrir, de faire lire – et j’aimerais que ma fille le lise, cet été peut-être. C’est un beau livre dont même le titre est parfait : Passeur. J’en étais même un peu jaloux parce ce mot-là, je l’ai souvent utilisé pour tenter d’expliquer ce que je faisais au quotidien – je suis assez adepte de l’allégorie sportive (à chacun ses faiblesses) – et que j’utilise même aujourd’hui quand on me fait remarquer le fossé qui existe entre ma vie d’avant et ma vie d’aujourd’hui : je réponds le plus souvent qu’il n’y a pas tant de différences que cela en fait, que c’est ça que je reste, un passeur… Continuer la lecture de « Adios Amores, Sus Mejores Canciones (Ground Control / Snap! Clap! Club) »

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Barrabás, Barrabás (1972, RCA)

En 1972, le batteur madrilène Fernando Arbex est déjà un vétéran de la scène rock ibérique. Passé par le groupe pionnier Los Estudiantes, il est surtout un des piliers de Los Brincos, une des très grandes formations espagnoles des années soixante. Après l’expérience Alacrán, en compagnie du chanteur Iñaki Egaña (ex-Los Buenos), il monte Barrabás, un sextet, chantant en anglais. Le groupe se compose de nombreuses personnalités de la scène rock nationale d’alors : les frangins, d’origine philippine,  Ricky et Miguel Morales (ex-Brincos et frère d’Antonio « Junior »), le Cubain Tito Duarte et le Portugais Juan Vidal (ex-Los Grimm). Dans les pas d’Osibisa, Mandrill, El Chicano et Santana, Barrabás expérimente avec les rythmes africains et latins. Festive et dansante, leur musique est une bacchanale de percussions. Arrangées, avec un sens aiguisé du détail, les huit compositions originales de leur premier album, généralement intitulé Barrabás, démontrent un savoir faire à la hauteur de leurs références. Continuer la lecture de « Barrabás, Barrabás (1972, RCA) »

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IndieSide, l’élégance vraie

Montse, l’auteur, Luis, Antonio Luque et quelques autres, un soir de mars 1995 / photo : Nathalie Paco

Si beaucoup d’entre nous sont devenus avec le temps familiers de la Movida, peu savent qu’au début et au mitan des années 1990 la scène indépendante espagnole a connu une effervescence assez folle, où le bruit, les mélodies, les structures indie, la techno intelligente et la mélancolie fricotaient avec candeur et insouciance… Un joli projet de livre de photos a pour ambition de rappeler tout cela. Continuer la lecture de « IndieSide, l’élégance vraie »

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The Parrots, Dos (Heavenly Recordings / PIAS)

Dos by The ParrotsLa dernière fois que j’ai vraiment prêté attention à leurs chansons, c’était en 2019, dans la moiteur d’un été madrilène, pendant un festival où je m’étais rendu avec une femme pour voir The Cure. Je ne connaissais pas grand-chose de ces gars-là : une reprise très addictive d’un hit reggaeton (!) – Soy Peor, le temps d’une version à faire passer les Happy Mondays pour les Petits Chanteurs à la Croix de Bois –, des accointances avec les filles de Hinds – voir et revoir le clip de Davey Crockett (une reprise de Thee Headcoats, je le précise car sinon Etienne et Bertrand, parmi les meilleurs d’entre nous, pourraient avoir envie à très juste titre de me casser le figure alors que je suis plutôt un pacifiste) – et le fait qu’un ami pour la vie était tellement persuadé de leurs talents qu’il s’est entiché de leur destinée – et cet ami-là s’est rarement trompé pour ces choses-là (et pour d’autres aussi). Continuer la lecture de « The Parrots, Dos (Heavenly Recordings / PIAS) »

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Melenas reprend « Eisbär » de Grauzone en espagnol

Melenas
Melenas

Cette chanson, racontent-elles, elles avaient l’habitude de danser dessus dans les clubs où elles sortaient plus jeunes – comme si elles étaient âgées ! –, à Pampelune, la capitale navarraise. Cette chanson, continuent-elles, fait l’unanimité au sein du groupe, ce groupe qu’on a découvert un dimanche d’automne 2017, étourdis par les accords à cœur et les guitares tourbillonnantes de Una Voz, pierre angulaire d’un premier album qui laissait voir la vie en rose. Depuis les quatre amies ont réalisé une suite épatante publiée au printemps 2020, dont le titre s’est avéré trop visionnaire — Días Raros, “Jours étranges” en VF.

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Clip inédit : “Gerineldo Fils” par Marion Cousin & Kaumwald

Marion Cousin & Kaumwald (photo : Éloïse Decazes)
Marion Cousin & Kaumwald / Photo : Éloïse Decazes

Marion Cousin tisse depuis plusieurs années, avec grand soin et passion, le fil ancestral des folklores chantés de la péninsule ibérique. Après une première plongée dans les chants de travail des îles Baléares avec Jo estava que m’abrasava en 2016 (en compagnie de Gaspar Claus au violoncelle), est sorti l’an dernier Tu rabo par’abanico, qui s’attache, lui, à explorer ce qui se trame du côté des mystères de l’Estrémadure, région isolée d’Espagne au flanc collé à la frontière portugaise.

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Steve Piccolo, Domestic Exile (Guerssen)

Il est de ces disques qu’on ne voit pas venir, de ces disques qui sortent au mauvais moment, et le bonheur est d’autant plus grand quand on les découvre. Domestic Exile fait partie de ceux-là. Et quel titre parfait pour accompagner la période qui a suivi sa sortie le 15 février dernier. Le moins que l’on puisse écrire est qu’Alex Carretero, du label espagnol Guerssen, a fait un choix courageux et éclairé en rééditant ce disque à quelques semaines du début du confinement. L’unique disque solo de Steve Piccolo est initialement sorti en 1982 à New York. Il est alors le bassiste un peu chahuté du groupe de no jazz The Lounge Lizards qu’il a fondé avec ses amis de fac, les frères Lurie. Il quitte le groupe peu après la sortie de ce side project, en même temps qu’Arto Lindsay. Pour l’anecdote, Domestic Exile est composé alors que Steve et Evan Lurie passent de longs mois sans pouvoir jouer avec le groupe, John Lurie, le saxophoniste, s’étant cassé une dent de devant au cours d’une bagarre devant le Mudd Club. Continuer la lecture de « Steve Piccolo, Domestic Exile (Guerssen) »

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Selectorama : J’Aime

Jaime Cristóbal alias J’Aime

C’est à se demander pourquoi nos routes ne se sont pas croisées plus tôt. Sans doute par la faute de mon manque de curiosité. Parce qu’en plus de porter comme nom mon prénom en version castillane et d’habiter non loin du berceau familial, Jaime Cristóbal a le profil des auteurs, compositeurs, musiciens, arrangeurs et / ou producteurs que j’aime plutôt bien – comprendre j’adore. Non content d’écrire de belles chansons, il aime écouter celles des autres et en parle plutôt bien (c’est à ce moment-là que je me dis que son nom d’artiste, il ne l’a pas choisi juste pour le jeu de mots). Il est, à l’image d’un Bob Stanley de Navarre, un mélomane compulsif dont on sait déjà que la curiosité de sera jamais rassasiée et qui prend à cœur son rôle de passeur… Continuer la lecture de « Selectorama : J’Aime »