Il y a les faits. Et la légende. Dans le cas présent, les frontières sont plus que ténues. C’est un brouillard épais d’alcool, de fumées de cigarette, d’héroïne – celle bien sûr qu’on croise seulement dans les chansons de Lou Reed –, de notes griffonnées sur des feuilles arrachées, de sueur, de bière et autres alcools, c’est ce brouillard qui empêche de discerner le vrai du faux, de ce qui a été réellement vécu et de ce aurait pu (ou dû) l’être… Et vous savez quoi ? On s’en fout – vraiment. Alors voilà. Avant d’être père martyr et caution pour toute personne désireuse d’avoir une discothèque prise un tant soit peu au sérieux, Nick Cave était le chanteur d’un groupe complètement hors-sol, complètement intransigeant, complètement différent de ce qui se faisait alors. Alors ? Le début des années 1980. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2023 / « The Birthday Party, Mutiny In Heaven » de Ian White »
Peter Milton Walsh / Photo : Sébastien Faits-Divers
Samedi 4 novembre 2023, sous un ciel d’automne noir d’encre, Peter Milton Walsh avait posé sa guitare aux Vinzelles, un lieu dont on dit depuis quelque temps qu’il rend possible l’impossible – mais pour croire à cela peut-être faut-il y avoir vu Frédéric Lo et Bill Pritchard jouer dans la moiteur du printemps l’album Parce Que…. Ou peut-être faut-il avoir été parmi la centaine de personnes présentes samedi dernier à ce concert, pour lequel l’artiste Australien était juste accompagné à la perfection par le guitariste Antoine Chaperon. Parce que ça a été le genre de concert dont on ne peut pas sortir indemne – et dont on sait qu’il y aura forcément un avant et un après. (Ici, je pourrais sans doute parler de The Cure 1984, New Order 1985, Echo & The Bunnymen 1987, Nick Cave 1988, The Go-Betweens 1989 […], Peter Milton Walsh 2009, mais on pourrait y passer plusieurs soirées).
Si l’on avait quand même pas mal fantasmé (avouons-le) sur ce moment – qui durera plus d’une heure et demie, avec des chansons nouvelles, des classiques métamorphosés par la voix d’un Walsh au meilleur de sa forme et quelques anecdotes pince-sans-rire –, la réalité a été bien plus belle que les fruits de notre imagination. Mieux que cela : la réalité sera même beaucoup plus belle que ce que notre mémoire plus ou moins neuve nous offrira dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Car ce concert a été filmé par Sébastien Faits-Divers, un passionné d’images et de musique qui avait déjà croisé la route de The Apartments à Lyon il y a cinq ans – c’était aussi l’automne, la pluie et la mélancolie de couleur bleue. Sébastien a dévoilé aujourd’hui un premier extrait de ce moment comme suspendu, une version bouleversante d’une chanson écrite par Walsh à l’âge de 25 ans. Une version bouleversée qui vient prendre rendez-vous avec l’éternité.
Peter Milton Walsh, The Apartments – Les Vinzelles, Volvic, 04/11/2023 / Photo : Michel Valente
Contrairement à ce qu’aurait pu chanter feu Daniel Darc, ce n’était pas n’importe quel soir que celui d’hier. Vraiment pas. Sur la scène des Vinzelles – depuis le début, alors que je n’ai pas beaucoup de certitudes, je savais que cet homme-là et ce lieu-là étaient faits pour se rencontrer –, Peter Milton Walsh, flanqué de l’impeccable Antoine Chaperon à la guitare électrique (et électrisante), livrait devant une centaine de personnes l’un des plus beaux concerts que j’ai pu voir de lui… Le plus beau peut-être, ex-aequo avec la fameuse prestation du 11 novembre 2009 au Théâtre de l’Européen non loin de la Place de Clichy – encore merci, Emmanuel T. Novembre, tenez. Un soir pluvieux comme celui d’hier, un soir d’automne où la mélancolie devient comme une raison d’être. La mélancolie bleue. Celle qui s’échappe si joliment des chansons de Peter Milton Walsh. Continuer la lecture de « The Apartments, Drift (1993) »
Comme Julien Barthélémy de Stupeflip, l’Australien Kel Mason, frontman du quatuor garage punk GEE TEE, aime à se produire en live affublé d’une vieille cagoule moche. Mais la comparaison s’arrête là. Mason, originaire de la Gold Coast (région située à quelques encablures de Brisbane) mais désormais basé à Sydney, n’a de goût que pour le punk. Les amateurs du genre avaient déjà pu apprécier les talents de Kel Mason avec son autre groupe Draggs, dont le dernier disque était sorti en 2019. Mais c’est dès 2016, avec la sortir d’un premier single 3 titres que GEE TEE a fait son apparition. A un rythme stakhanoviste, Mason a enchaîné les disques, en publiant chaque année un E.P. ou un single de Gee Tee, ainsi qu’un premier album sans titre en 2018. Continuer la lecture de « GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records) »
La musique, c’est aussi des rencontres. Rencontrer la musique de Romy Vager, la patronne de RVG (Romy Vager Group), c’est peut-être une des plus belles rencontres de ces dernières années. En 2017, cette Australienne avait publié de manière assez confidentielle le premier album de son groupe, A Quality Of Mercy. Avec le recul, on comprend que tout est déjà en place. Il y a cette voix magnétique qui déraille si besoin et cette mise en avant prodigieuse des guitares. Disciple de l’école australienne (The Go-Betweens, The Apartments), Romy Vager a séduit tous les fans des Throwing Muses et Fat Possum qui décide de publier ce premier album. Continuer la lecture de « RVG, TGV émotionnel »
Quasiment trois ans après leur première et discrète sortie All Rise For Dragnet, le projet emmené entre autre par le melbournien Jack Cherry de Vintage Crop agrémente son line up. La famille s’agrandit désormais avec l’arrivée de membres de Gonzo et de Gutter Girls, d’autres formations Australiennes de qualité. Déjà dans nos radars il y a trois ans (lire le sous surveillance qui leur a été consacré), Dragnet ne change pas de recette. Le premier morceau extrait de leur album à venir porte un nom parfait pour ce printemps chaotique : Strike. Une basse ronde, une batterie en mode pilotage automatique, des guitares incisives et l’ajout de clavier accroissent la puissance et font penser à ce que pouvait produire une autre formation de Melbourne, NUN. Avec l’accent qui va bien, Jack guide le rythme et la tension du morceau. L’album Accession est donc attendu avec impatience, enregistré par Billy Gardner (Anti Fade records, Ausmuteants et plus récemment The Toads, dont nous parlerons bientôt), et sera disponible le 12 Mai prochain dans les crèmeries suivantes : Spoilsport records pour l’Océanie et Polaks Records pour l’Europe. Oui, le maitre à bord Stef reprend du service pour le plus grand plaisir de nos oreilles curieuses. Continuer la lecture de « Les australiens Dragnet pas en grève de poigne »