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Tribute à Vaughan Oliver

Vaughan Oliver
Vaughan Oliver / Photo : Luca Giorietto via le site 4AD

Il ne l’a jamais su, il ne le saura jamais mais cet homme-là a changé ma vie. Car cet homme-là était l’une des raisons pour laquelle une dizaine de jeunes gens se sont retrouvés un samedi du mois d’avril 1991 dans un appartement de la rue Boyer-Barret, Paris XIVe, avec pour objectif de pérenniser un fanzine qui avait sorti son numéro 0 quelques semaines plus tôt. Bien évidemment, pour faire le malin et parce que j’étais un peu con, j’avais vite signifié que je préférais la sobriété de Factory à l’exubérance de 4AD – bon, ce n’était pas tout à fait faux mais quand même un peu risible de la part d’un garçon qui chérissait la pochette d’After The Snow de Modern English. Par chance, ni Serge, ni Éric, ni Philippe, ni Jean-Fabien ne m’en ont tenu rigueur… Surtout ce dernier d’ailleurs, qui était l’un des principaux artisans d’une exposition dédiée aux œuvres de 23 Envelope (ou V23), l’agence graphique de Vaughan Oliver, à Nantes, en février 1990. Continuer la lecture de « Tribute à Vaughan Oliver »

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Matt Maltese, Krystal (7476 Records)

Matt MaltesePremière référence d’un label encore non-identifié (7476 Records), Krystal, paru le 8 novembre dernier, est passé sous tous les radars. Pourtant, le londonien Matt Maltese, du haut de ses 23 ans, a commencé à souffler ses promesses il y a quelques années déjà. Au printemps 2016, il dévoile un premier EP puis, un an plus tard, un single engageant. As The World Caves In, piano-voix langoureux, attire l’attention d’une figure de l’indie pop au flair infaillible : Jonathan Rado. Le leader de Foxygen, devenu l’un des producteurs les plus courus de la décennie – il se cache aux manettes des premiers albums de The Lemon Twigs ou Whitney, et des derniers de Weyes Blood ou Adam Green, déjà louangés dans ces pages – prend le jeune homme sous son aile et l’embarque à Los Angeles pour enregistrer Bad Contetestant, un premier LP emprunt de l’extravagance baroque, Todd Rundgren-esque, emblématique du californien. Continuer la lecture de « Matt Maltese, Krystal (7476 Records) »

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And Also the Trees : Nouvel horizon

Un live en vidéo pour les 40 ans de carrière du groupe anglais

And Also The Trees
And Also The Trees / Photo : Sébastien FD

C’est le 15 mai 1984. C’est le parvis du Zénith à Paris, un mardi soir avec beaucoup de gens en noir. C’est The Cure qui revient deux ans après l’Olympia, l’implosion presque en direct, le renvoi de Simon Gallup, la guérison par des singles pop, la sortie récente d’un nouvel album marqué par la drogue et le psychédélisme. C’est l’excitation palpable du public présent avant que les lumières ne s’éteignent, mais c’est aussi le public qui se pose une vraie question : « Qui en première partie ? » Pour beaucoup, ce doit être And Also The Trees, un groupe anglais dont le nom est parvenu jusqu’aux plus érudits car depuis quatre ans, il est parfois associé à celui de The Cure. Scènes partagées, une cassette confidentielle publiée en 1982 produite par Robert Smith et Mike Hedges, un premier single, paru un an plus tard, et un premier album, sorti en 1984, produit par Lol Tolhurst : ça laisse quand même beaucoup de probabilités. Mais finalement, à 20h30 presque tapantes, c’est la silhouette de Smith qui se dessine dans la pénombre et les lumières blanches de la salle parisienne… Continuer la lecture de « And Also the Trees : Nouvel horizon »

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All you need is (Simon) Love

Simon Love
Simon Love / Photo : Rose Stone

Simon Love devrait être une pop star millionnaire. Il a les tubes, il a l’attitude, il a la personnalité, il porte des costumes bien taillés et de belles chemises. Pourquoi alors n’entend-on pas en boucle à la radio une chanson comme The New Adam and Eve ? Pourquoi Love is a Dirty Word n’est-elle pas devenue le titre phare de la BO d’une comédie romantique avec Hugh Grant ? Pourquoi Xs and Os, de son premier groupe The Loves, n’a-t-elle pas atteint 1 millions de vues sur Youtube ? Pourquoi Motherfuckers n’a t-elle pas acquis le statut d’hymne de fin de soirée, qu’on chante allégrement en chœur après avoir ingurgité un nombre conséquent de pintes ? Pourquoi Joey Ramone et son clip désopilant n’a-t-elle pas fait un buzz viral sur les réseaux sociaux ? Pourquoi Not If I See You First n’a-t-elle pas été acclamée avec plus d’enthousiasme ? La musique de Simon Love est pourtant facile d’accès et même parfaitement compatible avec le succès de masse. Continuer la lecture de « All you need is (Simon) Love »

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I Love You (Miss Robot) – The Buggles

17 secondes qui ont changé ma vie

« Ex Machina » d’Alex Garland (2014) / Photo : UPI

Il avait hésité. C’est ce qu’était encore la vie de mon père, à 40 ans : une hésitation. C’était avant le chômage, et la certitude d’avoir définitivement perdu. Il avait hésité puis laissé sa main choisir : ce ne serait pas le disque de Madness qu’il ramènerait à la maison, également sur les rayonnages du supermarché où il avait fait halte en quittant le bureau, mais The Age of Plastic, le premier album d’un duo britannique, The Buggles, dont le premier single Video Killed The Radio Star allait bientôt faire pivoter l’axe de rotation de la Terre, et dont la pochette graphique semblait tendre des passerelles de fils colorés vers ses Rotring et sa planche à dessin, ses outils d’ouvrier. Continuer la lecture de « I Love You (Miss Robot) – The Buggles »

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Selectorama : Stephen Duffy

Stephen Duffy
Stephen Duffy et son petit gilet léopard Paul Smith en 1985 / Photo : Chris Duffy

Cet été, tandis que BMG annonçait la venue d’un nouvel album de The Lilac Time (Return To Us, sorti il y a un mois à peine), je me suis replongé comme tous les deux ou trois ans dans la discographie éclatée de Stephen Duffy, songwriter britannique à l’ancienne, un peu perdu dans le monde contemporain. C’est pourtant en s’accrochant à la modernité pop synthétique qu’il toucha du doigt le succès que beau nombre de ses contemporains n’ont fait que fantasmer au final. Sans doute pour mieux retourner à un terroir qu’il fantasmait à son tour (mais pas tant que ça, héritage familial, tout ça) : instruments acoustiques, maison perdue dans la campagne, veste de tweed et Clarks aux pieds… C’est ensuite en yo-yo qu’il bâtit sa carrière, entre voyages initiatiques aux États-Unis ou contrat d’homme de l’ombre pour chanteur à succès (Robbie Williams) pour toujours revenir à sa famille originelle, près de son frère Nick Duffy, fondateur des Lilac Time. Continuer la lecture de « Selectorama : Stephen Duffy »

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Paul Weller : « Je ne suis pas suffisamment arrogant pour penser que tout ce que je fais est génial »

Paul Weller
Paul Weller

Ce n’est que huit ans après une première rencontre en 1992 dans un hôtel de la place de la République que j’ai fini par me retrouver à nouveau face à Paul Weller, dans un studio de photographes londonien cette fois. Entre ces deux dates, deux rendez-vous avortés, l’homme ayant sabordé ses venues promo parisiennes en se laissant emporter par son amour de la bouteille (et par la maréchaussée) ; entre ces deux dates, surtout, un succès retrouvé, en particulier avec la sortie de Stanley Road en 1995. Continuer la lecture de « Paul Weller : « Je ne suis pas suffisamment arrogant pour penser que tout ce que je fais est génial » »

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À l’origine – Des chansons reprises par Paul Weller

Il serait inconvenant de ne pas reconnaitre Paul Weller comme l’un des songwriters les plus talentueux de sa génération (et même plus que ça, soit dit entre nous). Mais l’homme est aussi et avant tout un mélomane passionné et curieux, toujours à la recherche de découvertes mélodiques. Ses coups de cœur, il a aimé les afficher, en reprenant, sur scène et sur disque (et ce, dès le premier album de The Jam) les morceaux qui ont influencé à un moment ou à un autre sa vision de la composition. Voici quelques originaux que Weller s’est permis de réinterpréter en groupe ou en solo, réunis en une playlist loin d’être exhaustive (était-il besoin d’y mettre un titre des Beatles, que Weller a parfois même repris jusque dans ses propres chansons ?) mais qui montre bien l’éclectisme de ses goûts.

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