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#34 : The Woodentops, It Will Come (Rough Trade, 1985)

The Woodentops, âge tendre et têtes de bois.
The Woodentops, âge tendre et têtes de bois.

Au moins nous reste-t-il le libre arbitre, le droit à la volte, l’opportunité de changer d’avis, que seuls les imbéciles se refusent. Ainsi ce matin étais-je parti sur un autre choix – à toute fin utile, je rappelle les règles de cette chronique : exhumer chaque jour un 45 tours de sa collection en lien avec la situation confinée, dérouler une géographie vinylique, intime, domestique, et tant qu’à faire un brin érudite. Les incursions politiques ne sont pas prohibées, non plus que recommandées, ce terrain glissant risquant d’occasionner de répréhensibles sorties de route. Continuer la lecture de « #34 : The Woodentops, It Will Come (Rough Trade, 1985) »

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#32 : Buzzcocks, Spiral Scratch (New Hormones, 1977)

Buzzcocks
Buzzcocks, l’ennui au creux du sillon.

Le premier réflexe serait de poser la face 2 sur la platine et la tête de lecture sur Boredom puis de déclarer, péremptoire, que quand même, depuis le début de ce confinement, qu’est-ce qu’on s’emmerde ! Surtout les dimanches.
Et d’en rester là. Point. A la ligne et à demain. C’est un geste, se justifierait-on.
Sauf que, si ce n’est pas faux, ce n’est pas tout à fait vrai non plus, et que l’ennui, ce bon camarade, mérite mieux. Mieux qu’un raccourci paresseux ou une sentence expéditive. Et ce post, mieux qu’une exécution sommaire. Bien qu’en proie à un terrible accès de flemme, je renâcle un peu à l’achever d’une balle dans la nuque – Shot By Both Sides serait plus approprié. Continuer la lecture de « #32 : Buzzcocks, Spiral Scratch (New Hormones, 1977) »

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I Like 2 Stay Home #31 : Michael Head

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Je me souviens très bien de l’article. Ou plutôt de la photo qui l’accompagne et de son titre. Visages Pales. C’est une colonne, autant dire par grand-chose mais c’est déjà ça. Pour la signature, j’hésite aujourd’hui : Michka Assayas ou François Gorin ? Je ne sais plus du tout quel était la une ni le sommaire de ce numéro de Rock & Folk, ni même l’année exacte de sa parution – 1984 ou 1985, je pense. Mais les articles sur The Pale Fountains n’étaient pas légion – on lisait déjà la presse anglaise (un peu), mais elle n’était pas plus bavarde au sujet du groupe que son homologue française. Alors, on savait l’origine (Liverpool), on détaillait les photos de la pochette intérieure de Pacific Street (1983) et ces mecs qui avaient une classe folle et bien sûr, on admirait les chansons imaginées par un gamin de même pas un quart de siècle – dont on nous disait qu’elles devaient beaucoup à Love, Burt Bacharach et la bossa (autant de noms qu’on allait découvrir un peu plus tard). Parce que l’époque actuelle prête à se retourner sur le passé, je m’aperçois aujourd’hui que les compositions du garçon en question m’accompagnent depuis presque quarante ans – c’est quand même pas mal quarante ans. Avec The Pale Fountains, donc, puis Shack, mais aussi lors de la parenthèse du vrai faux album solo, le très beau The Magical World Of The Strands, et de la résurrection discographique de 2013, via l’important label franco-anglais Violette Records. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #31 : Michael Head »

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Selectorama : Rustin Man

Rustin Man
Rustin Man / photo : Lawrence Watson

Après 17 années de silence radio depuis la sortie de son album avec Beth Gibbons, Rustin Man nous a gratifié de deux albums en l’espace d’un an. Enregistrés lors des mêmes sessions, ils se démarquent par des atmosphères différentes. Si Drift Code est un album dense et électrique Clockdust en est une variation plus aérée et cinématographique. Il aura fallu quinze ans à Paul Webb, l’ancien bassiste de Talk Talk, pour finaliser ces enregistrements. Lee Harris, dont il semble inséparable depuis la séparation du groupe en 1992, est venu lui prêter main forte sur quelques titres. Une grande variété influences musicales ont orienté son approche pendant ces années de travail. De Sigur Ros à Ministry, il revient en détail sur la majorité d’entre elles dans ce selectorama conséquent, et très riche en anecdotes. Continuer la lecture de « Selectorama : Rustin Man »

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#26 : Nicky & The Dots, Never Been So Stuck (Small Wonder Records, 1979)

Nicky & The Dots, au coin.
Nicky & The Dots, au coin.

Never Been So Stuck, coincé comme jamais. Un condensé de frustration, et cette morgue punk qui s’autorise à se moucher sans précautions dans la catastrophe qui vient.
En ce weekend pascal où je m’étais fait sonner les matines pour non respect des règles élémentaires de l’harmonie domestique, où j’avais haussé la voix plus qu’il n’en faut, attisant les braises de la discorde là où il eût mieux fallu la queue basse éteindre l’incendie, j’en revenais aux préceptes fondamentaux du less is more. Faire court ferait du bien à tout le monde, et à vous en premier lieu. Continuer la lecture de « #26 : Nicky & The Dots, Never Been So Stuck (Small Wonder Records, 1979) »

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The Magic Numbers – L’Hymne à la joie

The Magic Numbers
The Magic Numbers

Il y a eu au début du XXIe siècle, entre 2000 et 2005 ou 6, une loi des séries assez folle : celle de premiers albums (presque) parfaits – en tout cas pour 99 % de la rédaction de la RPM (avec le recul, je crois que c’est l’équipe de ce magazine qui a inventé le concept du troll, non pas que la personne en question cherchait à « emmerder » les autres, elle était en fait juste là pour que les apéros durent plus longtemps – c’est avec les réseaux sociaux que le concept a malheureusement dérivé). Et vu le nombre d’albums, il y en a eu des apéros. De mémoire, dans le désordre chronologique et sans aucun souci d’exhaustivité, je pourrais citer Lost Souls de Doves, Is This It de The Strokes, Hal de Hal, Quiet Is The New Loud de Kings of Convenience (oui, on sait, c’est en fait un deuxième album, mais comme c’est le premier à sortir en vinyle, ça compte), The Hour Of Bewilderbeast de Badly Drawn Boy, Franz Ferdinand de Franz Ferdinand, Lovers de The Sleepy Jackson, So Much For The City de The Thrills, Len Parrot’s Memorial Lift de Baxter Dury, Richard Hawley de Richard Hawley, We Are From… de Suburbia, United de Phoenix… Enfin, vous avez compris l’idée. Continuer la lecture de « The Magic Numbers – L’Hymne à la joie »

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#24 : The Dentists, Strawberries Are Growing In My Garden (And It’s Wintertime) (Spruck Records, 1985)

The Dentists, en attendant la fraise.
The Dentists, en attendant la fraise.

Anton avait téléchargé le nouvel album des Strokes. L’étape attendue d’une affection discrète mais tenace dont l’origine, le quand comme le comment, restait à déterminer. Sa mère et moi n’y étions pour rien, ni apparemment aucun de ses camarades de classes (on dit bro, contre-attaqua son frère). Bon. Pas de quoi en développer un zona, ça valait toujours mieux que Darkthrone ou Phil Collins. Notre aîné était coutumier des engouements improbables. A six ans il s’était mis en tête de supporter le Valenciennes FC. Depuis plus de deux ans, il bloquait sur l’Ouganda. Sa chambre était constellée de drapeaux à six bandes avec une grue royale en son centre, il maîtrisait parfaitement la bio d’Idi Amin Dada et nous tannait pour qu’on prenne un vol à destination d’Entebbe. Continuer la lecture de « #24 : The Dentists, Strawberries Are Growing In My Garden (And It’s Wintertime) (Spruck Records, 1985) »

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I Like 2 Stay Home #23 : Terry Hall

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Paris, automne ou hiver 1992/1993. Il y a du monde dans le magasin. C’est un magasin de disques, un magasin de disques dit indépendant. Pourtant, il n’est pas situé dans un quartier très rock’n’roll, à l’ombre du Panthéon, à quelques encablures de la place de la Contre-Escarpe. Il y a un peu de monde dans la boutique, deux garçons derrière l’immense comptoir, une cafetière qui fume et des gobelets posés dessus – c’est une tradition du samedi après-midi. L’un des clients affiche la vingtaine, tient un fanzine sous le bras et s’avance vers l’un des vendeurs. Il ouvre le journal et pointe du doigt une brève, en demandant : “C’est quoi, la résidence Champs – Lagarde ?” C’est amusant comme on garde en mémoire des flashes tellement précis qu’on a l’impression qu’on pourrait revivre les scènes. Dans ce cas précis, je le sais d’autant plus que je suis le vendeur en question, que le fanzine s’appelle magic mushroom, que le jeune homme est aujourd’hui un ami de presque trente ans, que la résidence est celle où j’ai grandi et que la brève concerne Terry Hall et annonce la sortie prochaine d’une compilation retraçant son parcours assez dingue (il s’agit de The Collection) en commençant par ces mots : “À Versailles, résidence Champs-Lagarde, Terry Hall est une star…”  Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #23 : Terry Hall »