Disparition d’Andy Gill, guitariste et membre fondateur des Gangs of Four
En 2004, voyait le jour cette compilation de Gang Of Four, qui pouvait alors se targuer alors d’être le groupe le plus pillé de l’ère post-punk. Dans la RPM, j’avais écrit quelques lignes (je n’en prends jamais) pour tenter de dire toute mon admiration au sujet de cette formation assez incroyable dont le guitariste et membre fondateur Andy Gill vient de nous quitter hier. C’est un peu gauche (et pour cause) mais comme toujours, le cœur y était. Continuer la lecture de « Return The Gift »
Une légende, probablement vérifiable, voudrait que les Pale Saints de Leeds aient envoyé leur première démo à Sarah Records à Bristol. Trop de solo de guitares, trop de scories new wave, c’est tellement vulgaire, merde, et on comprend aisément pourquoi Clare et Matt ne souffrirent pas autant d’émotion. C’est une bonne base de discussion. Quoique. Ça n’enlèvera rien à ce disque qui définit non pas un genre (le chouguezz, restons sérieux…), mais bien une époque.
C’est un samedi après-midi, à Londres – le Londres d’avant l’Eurostar, où pour s’y rendre il faut un bus ou un train, un ferry, puis un train ou un bus qui nous dépose à Victoria Station au tout petit matin. C’est un samedi après-midi à Londres, et les éclaircies succèdent aux averses. Je ne sais plus si c’est l’automne ou le printemps mais je me souviens du pub. Un pub avec une terrasse dont nous ne profiterons pas. Un pub empli à craquer, à Notting Hill – je suis à peu près sûr que nous étions d’abord passés à Rough Trade, à l’adresse historique sur Talbot Road. Ils sont installés dans un coin, ils sont avec des amis – dont Will Pepper, qui est alors connu pour être l’ancien bassiste d’un groupe nommé Thee Hypnotics (et sincèrement, je ne sais pas pourquoi je me souviens si précisément de cette présence). Ils, ce sont trois des quatre membres d’East Village (c’est John qui est absent), un groupe qui n’existe alors déjà plus et qui est pourtant sur le point de sortir son premier album, Drop Out, sur un label qui colle si précisément à nos envies du moment que c’en est étourdissant. Continuer la lecture de « East Village : Les accroche-cœur »
1991. Pas vraiment une année comme les autres pour le milieu indie britannique. Pourtant, en presque trente ans après les faits, on a oublié. Oublié à quel point elle s’est s’avérée déterminante dans la définition des canons musicaux d’une décennie à peine amorcée… En plein mois de novembre, le label Creation Records, pas encore “anobli” par la découverte d’Oasis, publie trois albums qui vont faire date. My Bloody Valentine force le bruit à se mettre au service des mélodies le temps du rougeoyant Loveless ; sous un ciel étoilé, Teenage Fanclub revisite le classicisme des années 60 avec l’imparable Bandwagonesque ; Primal Scream, enfin, se réinvente grâce au lumineux Screamadelica, où il fait convoler rock et house en justes noces et invite la musique de danse sur la platine du salon. Ce disque est, pour beaucoup, l’équivalent d’une année Zéro : il anéantit les dernières frontières et ouvre de nouveaux horizons à des adolescents qui deviendront plus tard The Chemical Brothers ou Daft Punk. Mais Bobby Gillespie et ses acolytes ne sont pas les seuls à dessiner les contours d’un néo(n)-futur. Continuer la lecture de « Saint Etienne, Foxbase Alpha (Heavenly Recordings / PIAS) »
Une célébration du travail de l’immense graphiste pour le label 4AD
Il est rare que les fans de musique pleurent la disparition d’un artiste n’ayant jamais enregistré la moindre note. C’est ce qui s’est passé fin décembre avec le décès du designer Vaughan Oliver. Ses pochettes de disques inventives, intrigantes, parfois dérangeantes pour les Pixies, Cocteau Twins, Lush et tant d’autres ont transporté les auditeurs dans un univers unique. Parfois plus que celui de la musique des artistes pour lesquels il travaillait. Section26 a voulu lui rendre hommage en recueillant les témoignages de quelques-uns de ses collaborateurs, amis ou fans. Autour de leur pochette préférée de Vaughan, ils évoquent pour nous des expériences de travail insensées, les traits de caractère bien marqués de l’un des plus grands graphistes de sa génération, ou simplement le choc de la découverte de son travail. Continuer la lecture de « Vaughan Oliver par ceux qui l’ont aimé »
A celebration of the work of 4AD’s unforgettable art director
It is very rare that music fans mourn the loss of an artist who has never recorded a single note. Yet this is exactly what happened when we lost the designer Vaughan Oliver at the end of December. His inventive, intriguing and often downright disturbing album covers for Pixies, Cocteau Twins, Lush and so many others, transported listeners to his unique universe. Sometimes more so than the very music of the artists for whom he worked. Section26 wanted to pay tribute to him by collecting the memories of some of his collaborators, friends and fans. It’s by remembering the album design which marked them most that they recall their extraordinary experiences of working alongside him, his singular character traits or simply the shock of discovering his work for the first time. Continuer la lecture de « Vaughan Oliver by the ones who loved him »