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The Charlatans – Discographie commentée (2015)

The Charlatans

Impossible de ne pas repérer la silhouette de Tim Burgess au beau milieu du bar de son hôtel pourtant copieusement fréquenté. A l’approche de la cinquantaine, l’ancien poster-boy lippu des années Madchester à certes perdu un peu de sa superbe juvénile. Mais il arbore toujours cette inimitable coupe de bolet peroxydé qui le fait ressembler à l’improbable rejeton hybride d’André Glucksmann et Debbie Harry. Avec une bonhommie sereine, il se penche sans détour ni fausse pudeurs sur les principales étapes du parcours heurté de The Charlatans, un des groupes les plus importants et les plus sous-estimés de ces trente dernières années. Une histoire peuplées d’amis, d’escrocs et de quelques fantômes mais  surtout de sacrés bons albums, de Some Friendly, 1990 à Modern Nature, 2015. Bilan de santé d’un premier quart de siècle, réalisé en 2015. Continuer la lecture de « The Charlatans – Discographie commentée (2015) »

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Robert Forster – Le retour du messager

Robert Forster
Robert Forster

Quelques semaines avant la sortie de son nouvel album, Inferno (Tapete/Differ-Ant), et au lendemain de la diffusion d’un programme radiophonique entièrement consacré à son oeuvre, il est temps de ressortir de nos archives l’interview de Robert Forster réalisée en septembre 2015, quelques heures à peine avant que l’ancien co-leader de The Go-Betweens assiste au grand retour sur une scène parisienne de son compère de jadis, Peter Milton Walsh. En cette occasion mémorable, nous avions fait le point avec lui, sous forme de mots-clefs, sur une carrière qui s’étale désormais sur cinq décennies et dont les récents prolongements ne cessent de surprendre agréablement.

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The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian)

L’univers réserve parfois des connexions insoupçonnées, comme tomber sur un tweet d’un label espagnol que nous suivons à propos d’un groupe américain, sur lequel nous avons écrit il y a quelques années déjà. Merci donc aux Barcelonais de Discos de Kirlian de nous permettre de nous rappeler au bon souvenir des Yetis d’Allentown en Pennsylvanie. Continuer la lecture de « The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian) »

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The Shifters, The Shifters (Future Folklore)

Les petites maisons de disques indépendantes françaises auraient-elles trouvé une corne d’abondance de groupes en Australie ? Après Polaks et Vintage Crop, S01E02 de notre nouvelle série: Future Folklore et The Shifters. Si le label hexagonal existe depuis 2015, il ne s’agit que de leur second vinyle, en plus de deux cassettes d’Yves Bernard et…  Continuer la lecture de « The Shifters, The Shifters (Future Folklore) »

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The Yetis

The Yetis

Qui ?

Christian Luengen (voix, guitare solo)
Nick Gillespie (basse, voix)
Patrick Gillespie (batterie)
Freddy Kempel (guitare rythmique, voix) Continuer la lecture de « The Yetis »

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Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B)

Elle, c’est l’impératrice officieuse du beat vicieux, de la punchline chargée de sexe brut, une performeuse hors normes idéologiquement militante, allergique aux clichés et au premier degré. Mais depuis I Feel Cream en 2009, Peaches semblait avoir disparu des bacs à disques. Constat à moitié vrai puisqu’à défaut d’un véritable album, elle a expérimenté d’autres formes d’expression : l’opéra rock avec Peaches Does Herself (2012) précédé par la tentative avortée du show Peaches Christ Superstar (2010), et une pléthore de featurings aussi variés qu’hétéroclites : un single aux côtés du guitariste de Rammstein dans son groupe Emigrate l’an dernier, des collaborations électro avec les allemands de Gomma et Boyz Noize en 2012, une autre avec le rappeur queer Cazwell en 2011, sans oublier celle auprès de The Flaming Lips et Henry Rollins pour une version alternative de The Dark Side Of the Moon (2010) et un caméo au même moment chez Christina Aguilera. Cherchez-là, et elle ne réapparaîtra jamais où on l’imagine. Continuer la lecture de « Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B) »

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Moritz Von Oswald Trio, Sounding Lines (Honest Jon’s Records/Modulor)

Il y a eu les pères fondateurs de la techno à Detroit, sans cesse célébrés par les plus jeunes générations, et il y a Moritz Von Oswald à Berlin. Une connexion logique qui se poursuit toujours sur scène, comme avec Juan Atkins sous l’identité Borderland lors de la dernière édition du Weather Festival à Paris. De son groupe Palais Schaumburg à Basic Channel (avec Mark Ernestus) et son alias Maurizio, Moritz Von Oswald a creusé en trente ans le sillon d’une épure technoïde sidérante, traversée par un travail sur les rythmiques, les textures, les échos, se frottant au minimalisme, au dub, au classique et cette fois, au jazz. Continuer la lecture de « Moritz Von Oswald Trio, Sounding Lines (Honest Jon’s Records/Modulor) »

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Jacco Gardner, Hypnophobia (Full Time Hobby)

Jacco GardnerJacco Gardner avait ouvert en grand les portes de son Cabinet Of Curiosities (2013), le public s’y pressa, émerveillé par les beautés baroques qui y étaient exposées. Succès critique autant que populaire, le juvénile batave a aujourd’hui la lourde tâche de donner une suite à cette prouesse sonore, d’une délicatesse inouïe. Hypnophobia (2015) nous entraîne ainsi dans les nuits blanches du hollandais volant de vingt sept ans. Ce périple sinueux dans les tourments angoissés d’une âme romantique et pure, moins immédiat que son prédécesseur, confirme cependant les espoirs placés dans le timide jeune homme. Les chemins de traverse instrumentaux (All Over, Grey Lanes) à la croisée d’Air, Michel Legrand et Broadcast y rencontrent le psychédélisme chamarré de Syd Barrett et The Move (Find Yourself). Il flotte un doux parfum d’encens rassurant, des volutes de fumées de narguilé emplissent la pièce vide (Outside Forever). Jacco attrape sa guitare sèche, il improvise des arpèges au grès de son inspiration, laissant ses doigts filer sur le manche (Brightly). Le troubadour épigone de Donovan et Nick Drake hante ses nuits de mélodies antiques pour surmonter son insomnie (Hypnophobia). Aux rêves éveillés, bouffées de délire (Before The Dawn) succèdent berceuses en demi-teintes (Make Me See), cependant Jacco ne trouve toujours pas le repos tant désiré. Il se plonge à corps perdu dans sa collection de romans gothiques (Face To Face, Another You) préférant le mythe de Prométhée à une réalité aussi bruyante que déconcertante.