Annoncé pour le 10 mars 2023, Milk For Flowers, le nouveau disque de H. Hawkline, s’annonce fameux. Et nous ne sommes pas très étonnés : H. Hawkline est ce genre de musicien qui coche toutes les (bonnes) cases. Il fait partie, depuis 2015, sur le label Heavenly Recordings (Doves, Ed Harcourt, Saint Etienne…). Jeff Barrett, à qui on ne la fait pas, a sûrement compris le potentiel d’Hawkline en écoutant The Strange Uses of Ox Gall, son deuxième disque publié en 2011 chez Shape Records. Quatre ans plus tard, In The Pink Of Condition propulsait ce Gallois sur le devant de la scène anglo-saxonne. Continuer la lecture de « H. Hawkline walk the line »
Étiquette : Lieu : Angleterre
Catégories mardi oldie
Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994)
C’est un disque peu remarquable à l’époque, enfin si, mais pour de mauvaises raisons, et d’ailleurs de concert, nous le détestons d’emblée. C’est peut-être la première fois qu’un groupe de notre génération veut grandir plus vite que nous, aller puiser dans les ornières du passé des choses dont nous n’avons pas immédiatement envie. Putain, le premier single (Birdman, rétrospectivement un chef d’œuvre) dure plus de huit minutes et pis que tout il y a Jon Lord de Deep Purple au clavier sur le premier morceau. Comment ont-ils pu nous faire ça, les salauds ? Comment Ride, le teen pop band, le My Bloody Valentine pour puceaux, ont-ils pu (nous) faire ce truc qui portera à conséquence ? Pourquoi ? ! Continuer la lecture de « Ride, Carnival Of Light (Creation, 1994) »
Catégories chronique nouveauté
The Tubs, Dead Meat (Trouble In Mind)
Attendions-nous quelque chose de Dead Meat, le premier album de The Tubs ? La réponse est non. Il y a encore quelques semaines, nous ne connaissions pas ce groupe londonien formé sur les cendres de feu Joanna Gruesome et signé depuis peu chez les chicagoans Trouble In Mind Records. (Lithics, Dummy, Melenas, En Attendant Ana). Est-ce que ce premier album donne toute satisfaction ? La réponse est oui, un grand oui même. Et c’est une grande surprise car la rencontre avec les chansons de ces quatre mousquetaires n’était pas évidente. Il faut en effet d’abord franchir la (mauvaise) surprise que constitue la pochette de ce disque. Cette dernière a le chic de refroidir toutes les personnes qui avaient des a priori sympathiques à propos du groupe. Une fois franchi ce cap, c’est la terre promise. En effet, les Tubs sont de vrais carnassiers, des hyènes musicales qui braconnent sur toutes les terres. Un peu de Commotions par ici, un peu de l’épatante compilation Strum & Thrum par là… Et surtout des guitares partout. Pour un résultat plus que maitrisé. Continuer la lecture de « The Tubs, Dead Meat (Trouble In Mind) »
Catégories chronique nouveauté
Mozart Estate, Pop-Up! Ker-Ching! and the Possibilities of Modern Shopping (West Midlands/Cherry Red)
Faire part de ses impressions après une seule écoute, je vous le concède, ça n’est pas très sérieux. Mais voilà, ces réflexions sont sorties, à chaud, il y a déjà tant de choses à dire. On verra si c’est un grower, ce qui est possible, dans ce cas, on y reviendra, et d’autres auront d’autres choses à dire, en mieux sans doute. Alors, pour moi, le très grand disque de Lawrence (disons hors Felt/Denim pour segmenter un peu) c’est bien Tearing Up The Album Charts qui est un enchaînement de superbes et puissants tubes d’un autre temps, et dans lequel on sent une urgence liée à une science de la chose musicale hors du commun. Continuer la lecture de « Mozart Estate, Pop-Up! Ker-Ching! and the Possibilities of Modern Shopping (West Midlands/Cherry Red) »
Catégories sunday archive
Modern English, les années folles
Il y a des albums dont on a pensé, des années durant, qu’on était seul à les aimer. À les chérir. Seul ? Pas tout à fait. Il y avait aussi les copains, les copains de la résidence de la banlieue ouest. Au sommet de nos hit-parades imaginaires, il y avait ce disque et je ne sais plus exactement comment on l’a découvert – peut-être grâce à Thierry, comme souvent ; peut-être grâce à Bernard Lenoir et Feed-Back, comme toujours – et le concert des Bains-Douches à Paris diffusé en direct un soir de fin d’été 1982 mais écouté un peu plus tard sur cassette vierge (comme, dans le désordre, les prestations de Depeche Mode, Cocteau Twins ou Tears For Fears…). After The Snow, donc. Continuer la lecture de « Modern English, les années folles »
Catégories hommage
Alan again or
La liste noire continue : Alan Rankine, du duo The Associates est parti hier.
Il y a des disques dont on se souvient précisément de leur achat. Et Sulk est de ceux-là. Avec Gilles et Laurent, un samedi après-midi à la FNAC Montparnasse, dans le bac imports. La pochette luxuriante et les deux éminences en noir des Associates qui posent comme si de rien n’était, Billy McKenzie, glamour jusqu’au bout des ongles et voix qui ensorcelle, et Alan Rankine, homme de l’ombre qui attire la lumière et architecte sonore de cette pop OVNI, faite de soie, d’échos, de bulles multicolores et de recoins plus sombres. Continuer la lecture de « Alan again or »
Catégories Chronique en léger différé
Young Gun Silver Fox, Ticket To Shangri-La / Mamas Gun, Cure The Jones (Légère Recordings)
En cette fin d’année, nous sommes ravis de retrouver Young Gun Silver Fox, le duo formé par le multi-instrumentiste étasunien Shawn Lee et le chanteur britannique Andy Platts. Nous les avions quittés, en très bon terme, en 2020 avec Canyons, ils ont publié, en octobre dernier, Ticket To Shangri-Las , leur quatrième album depuis 2015, toujours chez Légère Recordings. Ces derniers ont aussi accueilli, un peu plus tôt, toujours en 2022, Cure The Jones, septième album des Mamas Gun, un groupe dans lequel officie également Andy Platts. Un label, un chanteur, les deux albums partagent, en outre, un amour pour la musique organique soulful. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, Ticket To Shangri-La / Mamas Gun, Cure The Jones (Légère Recordings) »
Catégories livres
Simon Reynolds, Hardcore (Éditions Audimat)
L’underground dance électronique UK a toujours été marqué par un certain nombre de caractéristiques saillantes : science du breakbeat, usage des basses et infrabasses, importance du MC, influences dub et dancehall, pratique du rewind, etc. Le tout croisé avec le canon techno/house en provenance des USA, conférant à cette une scène une véritable insularité générique : des premiers productions bleeps aux formes les plus contemporaines de bass music, en passant bien évidemment par le hardcore UK, la jungle, le UK Garage, le grime ou le dubstep, une certaine logique de continuité peut en effet être repérée, par-delà les mutations inhérentes à la succession de ces différents courants ou sous-courants. C’est tout l’objet d’une série d’articles[1] rédigés en quasi- temps réel par Simon Reynolds pour Wire tout au long des années 1990, avec une conclusion en 2005 à propos des scènes grime et dubstep. L’occasion pour lui d’y forger une hypothèse théorique forte, celle d’un continuum hardcore qui lui permet précisément de saisir l’unité esthétique, matérielle, sociologique et géographique de tout un pan de la rave et post-rave UK. « (…) une généalogie musicale apparue à la fin des années 1980 qui, dans les années 1990 et 2000, a subi de rapides mutations et donné lieu à une succession de genres de dance music (…) c’est aussi une subculture, une sorte de macroscène qui tire sa cohésion d’une infrastructure durable composée de radios pirates, de clubs, de promoteurs de raves et de disquaires spécialisés, mais aussi de rituels et de procédures (…) pour la plupart hérités de la culture des sound systems jamaïcains (…). » Continuer la lecture de « Simon Reynolds, Hardcore (Éditions Audimat) »