Catégories hommageÉtiquettes , , , , , , ,

Christine, pour la vie.

Christine McVie

Moins connue que sa camarade Stevie Nicks, Christine McVie n’en fut pas moins un membre essentiel, un véritable pilier même, de l’histoire de Fleetwood Mac. Elle vient de nous quitter, le 30 novembre 2022 à l’âge de soixante-dix neuf ans. Née à Bouth dans une famille de musiciens (un grand père organiste, un père professeur de violon), la Britannique Christine Perfect s’initie au piano dans l’enfance. Dans les années soixante, elle rejoint la bouillonnante scène british blues (Yardbirds, Spencer Davis Group, Alexis Korner’s Blues Incorporated, John Mayall and the Bluesbreakers…). Continuer la lecture de « Christine, pour la vie. »

Catégories avant-premièreÉtiquettes , , ,

Préécoute : Les vrillantes « Legalize demos » de Marietta (Arvo Disques)

Nous vous en avions parlé dans nos pages, Guillaume Marietta s’est récemment illustré en tant que réalisateur du percutant documentaire consacré à la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, ce micro mouvement nébuleux qui agita l’Est de la France (et ailleurs) entre la fin des années 90 et le début des années 2010. Il est aussi et bien avant depuis longtemps impliqué dans la musique, à travers plusieurs formations (The Feeling Of Love, A.H. Kraken) et tout seul avec son album La Passagère, paru en 2017 sur Born Bad Records. Le revoici avec une très belle cassette de démos et morceaux jamais sortis, covers inspirées (Country Teasers, Nirvana, Ivan Kral et John Lennon, rien que ça) qui soulignent sa sensibilité écorchée, entre compositions à la guitare et textures synthétiques inquiétantes. En écoute la veille de sa sortie chez nous sur le label Arvo (ne cherchez pas il n’ont qu’un bandcamp), avec une release party au Tony à Paris ce vendredi soir.


Catégories selectoramaÉtiquettes , , , ,

Selectorama : Widowspeak

Widowspeak
Widowspeak / Photo : Alexa Viscius

En mars dernier, le duo new-yorkais nous enveloppait de sa pop vaporeuse avec The Jacket, un sixième album à l’élégance et à l’intemporalité propres aux choses simples : des percussions délicates, des boucles de guitares claires et, en suspension, la voix caressante, Sandoval-esque de Molly Hamilton. En aparté de leur récent passage à Petit Bain, elle a réalisé pour nous la sélection ci-dessous : dix titres essentiels pour elle et son complice Robert Earl Thomas, dix titres pour réchauffer nos premiers pas dans ce mois de décembre.

Continuer la lecture de « Selectorama : Widowspeak »

Catégories avant-premièreÉtiquettes , , ,

Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo !

« Présentement, les fables tiennent la route »

L’un des plus étranges groupes du catalogue du label Another Record, Selen Peacock revient en vidéo sur un des titres de son album Horizon fondu paru au printemps de cette année. Selen PeacockLeur musique qui s’écoule tranquillement entre liberté formelle et pistes diaboliquement entêtantes s’échapperait d’une faille spatio-temporelle, qu’on n’en serait point étonnés. Peut-être d’une époque où les gens du jazz s’amourachaient de variété, où les compositeurs pour le cinéma revendiquaient des textures impures, pour emmener les auditeurs dans un voyage enfumé, sans retour. Le film d’Hugo Massa reprend ce motif de la pérégrination en pays lointains, en camion ou en Méhari orange, dans un montage de films Super 8 qui entoure Diurne d’un bel écho d’images lumineuses desquelles se dégage une langueur mélancolique. Le goût du soleil de l’ailleurs. Continuer la lecture de « Avant-première : « Diurne » de Selen Peacock en vidéo ! »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Duke Garwood, Rogues Gospel (God Unknown Records)

En 2018, l’anglais Duke Garwood publia en avec son complice Mark Lanegan l’album With Animals via Heavenly Recordings. Aussi sombre que la poix, ce disque eut le mérite d’illuminer nos soirées d’hiver et surtout d’éclairer la carrière de Garwood, musicien londonien proche des Archie Bronson Outfit. Un type bien donc. Depuis la sortie de ce disque, Mark Lanegan a cassé sa pipe, non pas à cause de ses errements passés, mais à cause de la pandémie de Covid 19. Du fléau, il en est question dans ce disque car il fut enregistré par Garwood lors du confinement de 2020 avec le batteur Paul May (déjà présent sur les disques de la période Heavenly Recordings). Rogues Gospel quitte les atmosphères sombres dessinées par la route commune tracée avec feu Mark Lanegan. Garwood repart à l’assaut de ses obsessions sonores, à savoir ces mélopées shamaniques qui avaient séduit un certain James Nicholls alors tout jeune patron du label Fire Records. Continuer la lecture de « Duke Garwood, Rogues Gospel (God Unknown Records) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , ,

Tia Blake And Her Folk Group, Folksongs & Ballads (Ici Bientôt / Kuroneko)

C’est à la fois une réédition et une épiphanie. Des chansons très anciennes enregistrées il y a cinquante ans par une femme très jeune. Un disque sans âge qui semble avoir traversé les décennies quasiment intact, tel une momie miraculeusement préservée dans les bandelettes de la confidentialité. Un point de croisement et de convergences aussi. Entre de petites histoires intimes – la rencontre amoureuse et artistique, à Paris, entre une novice américaine et un chanteur folk sicilien, disquaire à ses heures pas si perdues – et des aspirations collectives – celles que portent de jeunes musiciens français qui cherchent à prolonger les impulsions politiques de l’époque dans l’exploration des formes musicales traditionnelles. Les musiques des peuples leur apparaissent comme une alternative cohérente avec leurs idées et, parfois leurs engagements. Continuer la lecture de « Tia Blake And Her Folk Group, Folksongs & Ballads (Ici Bientôt / Kuroneko) »

Catégories avant-premièreÉtiquettes , ,

Avant-première : Postillons* de Clara Le Meur en vidéo !

Clara Le Meur aime les fins d’année : alors qu’on avait remarqué sa cassette Hier à la plage sortie en catimini fin décembre de l’année dernière, la voilà qui ressurgit du diable vauvert (plus précisément du Mexique où elle s’est établie pour une résidence) avec une vidéo de sa chanson parfaite Postillons*, tirée de cette même cassette. On a vu dans cette pop une image un peu grise fluo, comme le tableau précis d’une errance dans l’univers synthétique des jeunes générations,  balayées par le blues confinement, COVID, climat, tout ça. La vidéo donne le parfait contrepoint à cette musique de chambre (dans sa littéralité) en s’offrant un bon bol d’air. Comme celui que prennent les deux héroïnes de la vidéo en balade en forêt. Tiens, ça donne envie de poser son clavier et d’aller faire un petit tour dans les Vosges… Fin d’année en fanfare, car Clara revient aussi avec une compilation à rallonge où elle a invité la fine fleur des nuages numériques à réinterpréter les merveilleuses chansons de sa cassette !

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant)

A chantar m’er de so qu’eu no volria
Je chante ce que je préfèrerais taire

Tout commence par une statue.

Aucune statue n’est anodine, on le sait depuis longtemps, on le sait aussi depuis Bronze de Bertrand Belin, une chanson pas anodine sur la vanité de qui érige.

Sur la place de l’Évêché de Die, plus souvent appelée par les habitants “place de la Comtesse”, se trouve un buste à l’origine de ce nom d’usage, érigé par des occitanistes du XIXe siècle. Il représente Beatriz, comtesse de Die.

Il est facile, comme partout, de passer à côté, et c’est ce que longtemps peut-être Kate Fletcher, résidente du pays diois qui a notamment publié le formidable Theories of Entanglement l’an passé, a fait : passer à côté, jusqu’à ce que Sofia Neves attire son œil et/ou son oreille sur la comtesse. C’était en 2015. Continuer la lecture de « Collectif, Beatriz MMXXI (Le Paradoxe du singe savant) »