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Clique & Collecte chez Ground Zero à Paris

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

Ground Zero, Paris
Ground Zero, Paris

Originaire de Perpignan, Franck Pompidor débarque à Paris pour travailler dans des labels au début des années 2000. Après plusieurs stages pour Tricatel et les défunts distributeurs Source ou Poplane, il se rend compte alors que de nombreux artistes et leurs disques ne se vendent plus vraiment nulle part. Il se lance alors au pire moment, comme il le décrit, en ouvrant Ground Zero en 2004, au 12, rue de Crussol, à quelques encablures du Bataclan et du Cirque d’Hiver. La boutique aimante les fans d’indie pop, qui fouillent les bacs du disquaire avant d’aller descendre des pintes au Pop In voisin. Franck tient alors la batterie du groupe garage Hushpuppies, et parvient à fédérer une communauté solide avec des évènements dans le magasin, qui se finissent plus tardivement dans le mythique bar de la rue Amelot (ndlr. Le Pop In, donc). On se souvient particulièrement d’un concert vraiment touchant de Jeffrey Lewis, mais d’autres artistes comme Julie Doiron, Troy Von Balthazar, et Herman Düne, viennent se produire au milieu des rayons, en plein jumelage antifolk avec les open mics du dimanche au Pop In et le festival Mofo à Mains d’Œuvres à Saint Ouen. En 2008, Ground Zero quitte le 11ème arrondissement pour agrandir son espace du côté de la charmante place Sainte Marthe, sous Belleville. Ground Zero étend alors son spectre aux musiques world ou électroniques, et devient l’un des fers de lance des premières éditions du Disquaire Day français, qui symbolise ce retour de flamme hexagonal du vinyle. Continuer la lecture de « Clique & Collecte chez Ground Zero à Paris »

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L’inachevé – David Grossman, Wilco, Jacques Rozier

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Adieu Philippine de Jacques Rozier (1962)
« Adieu Philippine » de Jacques Rozier (1962)

Avant que tout cet immense chaos roule de ses mécaniques, on a certainement vécu ces gestes manqués, ces attentes inutiles, ces films jamais terminés – pour moi, c’est Barberousse de Kurosawa (1965) – les disques trop rapidement jugés ou encore les phrases interminablement relues de ce grand classique de la littérature qui nous résiste si bien. L’inachevé est pourtant cette limite désirable, aujourd’hui, qui nous fait nous remémorer, nous faire entreprendre ces petits pas en arrière dans la valse des souvenirs. Continuer la lecture de « L’inachevé – David Grossman, Wilco, Jacques Rozier »

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R.E. Seraphin reprend « I’ll Be Around » de Wipers (inédit)

« Ça fait des années que je travaille sur une version de cette chanson. Greg Sage est un songwriter que j’admire beaucoup. Il a cette capacité hors du commun à écrire des paroles ambivalentes – mais jamais confuses. Les deux premiers disques sont reconnus comme des monuments du punk, mais peu de gens parlent de ses disques parus dans le nineties. J’ai notamment choisi cette chanson pour attirer l’attention sur cette période de Wipers.

Si on ne considère que ses paroles,I’ll Be Around peut sembler conciliante : le monde est hostile et injuste, mais le narrateur finira par obtenir ton attention.
Mais quand on écoute l’interprétation de Sage – tendue, douloureuse et implorante – la chanson ressemble à une menace. Le narrateur en a assez d’être ignoré et demande qu’on reconnaisse sa présence. J’essaie toujours d’apporter une dimension nouvelle aux chansons que je reprends. J’ai donc tenté d’ajouter une sentiment de réconfort et de soulagement – un sentiment dont nous sommes tous très désireux en ce moment.

En ce qui concerne le son, Je me suis inspiré des films des bandes originales des films de John Hughes. Ses films n’ont pas très bien vieilli mais les morceaux restent fantastiques. Dans l’instrumentation, j’ai tenté d’évoquer un peu de cette stimulante humeur new wave.  » 

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Clique & Collecte chez Hands And Arms à Paris

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

Hands And Arms, Paris
Hands And Arms, Paris

À deux pas du marché d’Aligre et de la rue du Faubourg St Antoine, dans le douzième arrondissement, se trouve Hands And Arms, une distribution en ligne (depuis onze ans) devenue disquaire depuis quatre ans. La boutique est un gentil bazar, il y a des disques un peu partout, du dernier Metronomy en passant par la réédition d’un obscur disque de musique psychédélique péruvienne. Très orienté indie-pop à ses débuts sur le site internet, Hands And Arms a su trouver sa place dans le quartier et ouvrir sa ligne éditoriale. Que vous cherchiez le dernier Tame Impala, les nouveautés des labels hexagonaux ou une réédition chez Vampisoul, Hands And Arms l’a sûrement. La boutique dispose également d’un rayon d’occasion tout à fait correct dans son choix et ses prix. Attentif, curieux et bienveillant, Yves est à l’opposé de l’image d’Épinal du disquaire bougon : Hands And Arms est un endroit où il est agréable de venir.

Hands & Arms, 72 rue Crozatier, 75012 Paris. Joignable par e-mail (contact@handsandarms.com), ou commander sur le site et récupérer vos disques sur rendez-vous à la boutique.
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La Bonne Vitesse

À propos du coffret Deluxe de « Power, Corruption & Lies » de New Order (Part 2)

Il en faut peu parfois, pour se rappeler à de souvenirs presque honteux ou juste un peu farfelus.

C’était il a quelques semaines, dans cette période un peu « confuse » où nous pouvions encore prendre l’apéritif en terrasse, une activité que j’ai beaucoup pratiquée mais dont la régularité est désormais assez aléatoire. De temps à autre, je me laisse aller et la plupart du temps je vais à Le Rochelle*, y papoter de la joie du néant avec ma camarade Maud T. tout en sirotant les pulpades légères que concocte avec soin, l’excellent Stéphane Bodin**. Qui n’est pas le dernier des fans obsessionnels de New Order, il va sans dire. Il a même fait leur première partie à l’Olympia, c’est dire. Il m’arrive d’ailleurs d’y revenir prendre un ou deux digestifs afin de ne converser qu’exclusivement sur ce sujet. Continuer la lecture de « La Bonne Vitesse »

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Clique & Collecte chez Listen ! Records à Paris

Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.

"Listen!", Paris.
« Listen! », Paris.

Listen! est un disquaire ouvert depuis deux ans. Généraliste, pratiquant tous les prix, la boutique se démarque par une sélection composée à 95% de disques d’occasion – et de quelques rééditions de labels amis – chiné par le maitre des lieux, Thomas Pasquet. Collectionneur et créateur du défunt site frenchattack.com, il a fait découvrir pendant plus de quinze ans les disques les plus improbables de l’hexagone. La sélection et le concept de la boutique est à son image : tel un chef qui va composer son menu en fonction de ce qu’il trouve au marché, Listen! proposera des arrivages au gré de ses pérégrinations aux quatre coins de la France mais aussi au Japon, où il se rend plusieurs fois par ans. On l’aura compris, dans ce petit écrin boisé du onzième arrondissement, on chine des disques précieux, allant du krautrock au synth, en passant par le jazz, le brésilien, l’afro et la soul. Un passage indispensable, à placer dans sa quête du groove parfait à Paris, entre Betino’s, Superfly et Le Souffle Continu.

Listen!, 43 rue de la Folie Méricourt, Paris 11ème. Et aussi sur leur site, ou leur page facebook et instagram.
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Section Sixteen #10 : Louis, 14 ans

Qu’écoutent réellement nos kids ?

Dessin de Louis.
Dessin : Louis

Section16
Logo : Gabrielle B.

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la dixième mixtape de cette série, concoctée par Louis, 14 ans.

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Luluc, Dreamboat (Sun Chaser Records)

Jusqu’à présent, tout allait bien. Il y avait eu les prémisses prometteuses – Dear Hamlyn (2008). Puis était venu le temps de la consécration américaine, bientôt suivie de sa confirmation – Passerby (2014) et Sculptor (2018). Alors que cette belle trajectoire d’expansion progressive semble commencer à s’infléchir, il n’est malheureusement pas exclu que Dreamboat soit l’album dont personne ne songe à se préoccuper. Furtivement mise en ligne dans les méandres d’un automne très gris, publiée quasiment à compte d’auteur en dehors du catalogue Sub Pop, cette quatrième œuvre majeure du couple australien, immigré à Brooklyn puis récemment revenu se calfeutrer du côté de Melbourne – pandémie oblige – pour la première fois depuis dix ans, mérite tout autant que les précédentes d’être saluée à sa juste et grande valeur. Continuer la lecture de « Luluc, Dreamboat (Sun Chaser Records) »