Le monde qui nous entoure, la place de l’architecture, l’art de façon globale, mon autonomie dans mes déplacements, le skate était le moteur de beaucoup de rencontres au gré des spots ou nous allions.
Entre 13 et 20 ans, ce petit bout de bois m’a également fait découvrir de bien bons morceaux que l’on retrouvait dans les parts de nos skateurs préférés ou dans des films de Gus Van Sant et Larry Clark.
Ce morceau des Adolescents, formation punk des années 80 originaire de Fullerton en Californie, contemporains de Social Distortion et de Agent Orange, résonne encore en moi comme si c’était la première fois que je l’écoutais.
Il commence de façon vaporeuse et mélodique puis se tend, et enverrait n’importe quel ado boutonneux au jeans trop large et sale dans les cordes. Le chant de Tony Reflex est urgent, le combo basse-batterie rond et puissant, ce qui aidait en cas de chute à se relever pour tenter à nouveau de rentrer la dernière figure apprise. Mon postérieur se souvient encore de la descente de Noisy-le-Grand…
Il se retrouve dans une vidéo de Alien Workshop, une marque que je n’aimais pas spécialement à l’époque, mais dont le style de Anthony Van Engelen qui l’a choisi comme bande sonore de sa part me subjuguait. Il skatait de façon engagée et alliait rapidité, technicité et créativité. Cette chanson colle parfaitement aux images.
C’est aussi un morceau passé maintes et maintes fois en soirée, à l’époque des premières gorgés de bières et de whisky, des cigarettes magiques et des squattages de cuisines ou les contres-soirées étaient mémorables. Avec le recul, un parallèle existe sans doute entre les adolescents issus des classes moyennes Américaines et de banlieues en général, celui de jeunes gens se faisant royalement chier et qui plutôt que de faire conneries sur conneries ont choisi de faire du bruit avec des amplis ou une planche de skate.
Kids of the Black Hole par Adolescents est sorti en 1981 sur le label Frontier Records
