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The Cure, toute première fois

Robert Smith, The Cure
Robert Smith, The Cure – 15/05/84 à Paris / Photo via Une vie de concerts

Le mardi 15 mai 1984, alors que la Curemania n’est pas encore-là, The Cure retrouvait le public parisien. Parmi les présents entassés dans un Zénith surbondé, certains allaient vivre leur première fois…

“You’re the noisiest audience we’ve ever had”“Vous êtes le public le plus bruyant qu’on n’ait jamais eu”, le temps d’une traduction approximative… Malgré les clameurs, malgré les larsens d’un ultime morceau pas tout à fait dissipés, ces mots prononcés par l’homme au centre de la scène, chemise blanche immaculée et chapelet autour du cou, semblent résonner avec une parfaite netteté et suscitent une pointe de fierté – celle un peu nigaude de se dire « J’ai donc participé à ça » –, même si, dans le dernier RER C attrapé de justesse, on se demande si on ne les a pas tout bonnement fantasmés, ces mots-là, si cette déclaration en guise de ponctuation finale ne disait finalement pas tout à fait ça… Mais quelques mois plus tard, Concert, le premier album live du groupe dans sa version cassette venait confirmer que non, nous n’avions pas rêvé : la face B constituée de versions scéniques enregistrées au fil des années s’achevait sur le Forever du Zénith et ces mots désormais passés à la postérité – au moins la nôtre… Continuer la lecture de « The Cure, toute première fois »

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Climats #18 : Jonathan Richman, Lisa Balavoine

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #18 : Jonathan Richman, Lisa Balavoine »

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Adam Green : « Je compose beaucoup en marchant »

Adam Green
Adam Green / Photo : Megan Hullander

Avant la survenue de la crise du Covid, Adam Green avait prévu une tournée en Europe, notamment en France, pour promouvoir son délectable album Engine of Paradise. Nous l’avions interviewé pour l’occasion, mais les concerts prévus ayant été reportés à une date indéfinie, nous avions dû nous-même remettre la publication de cet entretien à plus tard. Adam Green est enfin de retour sur la route et c’est donc le moment de dévoiler cette « interview perdue » qui a gardé toute sa fraîcheur malgré le temps passé. Le New-Yorkais évoque pêle-mêle ses idoles musicales, son goût pour la peinture, son admiration pour David Berman ou Kimya Dawson, et il est même question de… Michel Berger ! Continuer la lecture de « Adam Green : « Je compose beaucoup en marchant » »

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A plein corps

À propos de « A bit of previous », le nouvel album de Belle and Sebastian.

Kelvingrove Bandstand, Glasgow, 1952
Kelvingrove Bandstand, Glasgow, 1952

Lorsque Nicola pose le dernier album de Belle and Sebastian sur la platine, A Bit of Previous, et que résonnent les premiers accords du titre d’ouverture, Young And Stupid, cela fait longtemps qu’il s’est éloigné du groupe écossais, le groupe chéri de son adolescence. Guitare acoustique, touches de violon, batterie légère, et la voix inaltérée de Stuart Murdoch, la composition se tient. Le rythme de la mélodie sonne comme une ritournelle entraînante, les paroles, nostalgiques d’une jeunesse à présent lointaine, émeuvent ; le morceau s’écoute sans déplaisir, la joie -celle de retrouver une personne aimée- et le sourire illuminent même le visage de Nicola, mais il demeure à distance. Ce premier titre réussit tout de même, et de façon immédiate, à le ramener à l’été de ses seize ans. Continuer la lecture de « A plein corps »

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Baston porte toujours bien son nom

Baston
Baston

Dire que les gaziers de Baston sont peu portés sur la communication est un doux euphémisme – ils le reconnaissent eux-mêmes : « Stratégie de comm’ : faire les morts pendant 3 ans – sortir un disque – faire les morts pendant 3 ans – sortir un disque – ad lib ». Donc, après le EP Gesture en 2015, l’album Primates en 2019, on attendait impatiemment la suite logique, et la voilà avec La Martyre, un huit titres impeccable qui sort le 13 mai chez Howlin’ Banana – un bien cool label a d’ailleurs dignement fêté ses 10 ans le week-end dernier au Point Éphémère à Paris. Continuer la lecture de « Baston porte toujours bien son nom »

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Morrissey, l’insoumis

Quelques notes sur le dernier ouvrage de Nicolas Sauvage consacré au dandy controversé.

Morrissey
Morrissey

Il est adulé ou méprisé, incompris ou vénéré depuis les Smiths, en Grande-Bretagne, en France ou ailleurs dans le monde. Et ça s’est complexifié dans sa carrière en solitaire – une longue, dense et tortueuse carrière. On l’a qualifié de bien des choses, ce Morrissey, entre sa grande gueule de poète rageur acclamé, embrassé, embrasé – qui chante la colère comme la poésie : « Keats and Yeats are on your side, while Wilde is on mine » –, ce végétaliste intransigeant, cet extraverti secret, cet outsider devenu icône rock britannique, sensible et irrévérencieux, contrasté et fulgurant, passionnant et déconcertant. Continuer la lecture de « Morrissey, l’insoumis »

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Quel est le lien entre « Star Wars » et Marie Mathématique ?

Marie Mathématique
Marie Mathématique

Arrêtons un peu de penser à l’apocalypse nucléaire ou climatique, il y a encore des motifs de réjouissance : le printemps est radieux et Marie Mathématique va sortir son deuxième album chez Lunadelia Records à la fin du mois ! Ce n’est ni la première fois, ni certainement la dernière, que nous parlons du groupe de Nicolas « Jimmy Jazz » Mazel et de sa dulcinée Manue Sioux dans les colonnes de Section 26, puisque les Toulousains nous avaient déjà proposé il y a quelques temps un Selectorama du meilleur cru. Rappelons seulement que Marie Mathématique a déjà sorti un premier album (très recommandé) chez 2000 Records, qui mélangeait savamment pop D.I.Y. aux accents psyché, culture yé-yé, idéaux mods, sonorités indie eighties et paroles plaisamment surréalistes. Continuer la lecture de « Quel est le lien entre « Star Wars » et Marie Mathématique ? »

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Klaus Schulze, Moondawn (1976, Brain)

Le 26 avril 2022, Klaus Schulze rejoignait Edgar Froese, parti lui en 2015, dans le cosmos. Les deux furent les principaux architectes célestes de la Berlin School dans les années 70. Ils contribuèrent ainsi à faire de la future capitale allemande un haut lieu de la musique planante et expérimentale. La carrière de l’intéressé démarre au milieu de la décennie précédente. En pleine vague psychédélique, il joue de la batterie au sein de Psy Free, un trio art rock n’ayant laissé aucun enregistrement. Il rejoint ensuite Tangerine Dream, toujours derrière les fûts. Il participe à l’enregistrement d’Electronic Meditation (1970), avant de quitter le groupe suite à des désaccords avec Froese. Son goût pour l’expérimentation pousse en effet Klaus Schulze à utiliser des bandes d’orgue trafiquées pendant les concerts, contre la volonté du leader de Tangerine Dream. Continuer la lecture de « Klaus Schulze, Moondawn (1976, Brain) »