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Stranger Teens #29 / Guest : TH da Freak

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Au début des années 2000, quand on a 14 ans, il y a peu de manières de trouver et découvrir de la musique. La première solution était d’avoir les nouvelles chaînes de télé et notamment MTV, sur laquelle j’ai fait mon immersion dans le monde du rock avec les passages répétés de American Idiot par Green Day en 2004. La deuxième solution est bien sûr d’avoir des grands frères qui savent se servir d’internet et de Limewire, un logiciel de téléchargement pirate au logo citronné. Alors quand mon grand frère chope les Strokes, Nirvana, Arctic Monkeys, les Kooks et Franz Ferdinand, je me rue sur le dossier de mp3 crados pour les mettre sur mon baladeur 512 Mo. Dans le tas, il y a quelques titres d’un groupe avec un nom assez long : The Velvet Underground et en regardant vite fait, je me rends compte que les chansons sont aussi longues, la flemme, je préfère écouter The End Has No End. Continuer la lecture de « Stranger Teens #29 / Guest : TH da Freak »

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Baxter Dury, dans la chaleur de la nuit

Cet été, de Plage de Rock à La Route du Rock, Baxter promène son flegme de crooner débraillé.

Baxter Dury / Photo : Roland Somogyvary
Baxter Dury / Photo : Roland Somogyvary

La première fois que je me suis retrouvé en face de ce garçon, c’était il y a vingt ans – pas tout à fait jour pour jour, mais pas loin. Il était à Paris et passait ses après-midis dans les bureaux de PIAS, la structure belgo-française qui distribuait son premier album sur le Vieux Continent. Un premier album épatant, un peu sombre, un peu psyché, annoncé l’année précédente par le EP Oscar Brown, où le morceau éponyme contenait un sample plus ou moins discret du Velvet Underground (ça fait toujours bien en société) et comptait l’appui d’un bourlingueur nommé Henry Olsen, ayant croisé les routes de Nico, Primal Scream ou Beth Orton – il y a pire, comme CV. Se débarrassant aussitôt de l’étiquette toujours embarrassante de « fils de… » – étiquette encore plus embarrassante quand le père se trouve être l’auteur d’un hit seventies et déglingué intitulé Sex & Drugs & Rock’n’Roll –, le jeune homme affichait déjà trente printemps au compteur d’une vie bohème un peu dissolue et avait perdu son père deux années plus tôt – comme s’il avait eu besoin de cette triste échéance-là pour oser s’affranchir d’une ombre tutélaire (parfois) omniprésente. Continuer la lecture de « Baxter Dury, dans la chaleur de la nuit »

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Fanzinat, pratiques de l’amatorat

Passionnant docu consacré au fanzines, présenté dimanche en avant-1ère à l’Université d’été du fanzine à Poitiers.

Delphine Bucher, image extraite du film "Fanzinat".
Delphine Bucher, image extraite du film « Fanzinat ».


À l’occasion de la deuxième édition des Universités d’été du fanzine au Confort Moderne à Poitiers qui aura lieu du 18 au 21 août 2022, sera présenté en avant-première le film Fanzinat de Laure Bessi, Guillaume Gwardeath et Jean-Philippe Putaud-Michalski qui revient, par de multiples interviews, sur la scène du fanzine en France, avec un focus particulier sur les années 80 et 90. Continuer la lecture de « Fanzinat, pratiques de l’amatorat »

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Stranger Teens #28 / Guest : Chevalrex

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

"Eureka" de Jim O'Rourke sur le clavier de Chevalrex.
« Eureka » de Jim O’Rourke sur le clavier de Chevalrex.


Valence. Hiver 1999. Je suis en 1ère littéraire dans un lycée en périphérie de la ville, une classe de vingt-cinq filles et trois garçons. J’habite à dix minutes en voiture. Tous les matins, mon père m’y conduit. En vrac, les yeux encore collés, les cheveux en épis, j’interromps la matinale de RTL en glissant mes cassettes dans l’autoradio. Nous écoutons les groupes que j’écoute déjà en boucle à la maison et dont les images tapissent les murs de ma chambre, Pavement, Smog, Little Rabbits, Cat Power ou Dominique A. Avec leurs chansons, leurs voix singulières, ces musiciens laissent entrevoir à l’adolescent solitaire que je suis une possibilité : trouver sa voie, sa musique, sa langue. Continuer la lecture de « Stranger Teens #28 / Guest : Chevalrex »

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Emilie Vabre, Conneries (Le Pli)

« Je vous prie de bien vouloir excuser
mon retard… mental »

Phare flamboyant du petit monde que je me suis recréé autour de la chanson d’ici, Francisco Lopez a entrepris il y a quelques mois une nouvelle mission, Le Pli, du nom de son studio-maison. Le Pli, c’est un réseau qu’il alimente – plutôt par l’ancestrale mais toujours efficace newsletter – en enregistrements, albums, 4-titres, démos, de lui bien sûr, mais aussi de collaborations. Il s’essaie ainsi à un nouveau mode de diffusion, adapté à sa créativité débordante. Pour ceux qui le connaissaient d’avant Le Pli, rien de nouveau sous le soleil tant Flop a construit son œuvre de façon régulière en faisant feu de tout bois, construisant un style à nul autre pareil tout en y insufflant une énergie à chaque fois renouvelée. Il en avait parlé si bien dans le n°3 de Groupie, passant en revue un choix subjectif (le mien) de ses chansons. Continuer la lecture de « Emilie Vabre, Conneries (Le Pli) »

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Stranger Teens #27 : « Golden Age » par Beach Fossils

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Mardi 1er septembre 2015, 09h55. Devant les grilles du lycée Jean Macé de Lanester, j’attends avec quelques cuillères à soupe d’appréhension ma rentrée en Terminale ES. Année plus-que-charnière, avec le crashtest nommé Parcoursup à compléter au mois de mars et le Bac à valider à la fin-juin. Mes parents me voient comme un futur Sciences-piste. Moi, absolument pas. Il faut dire que mon futur ne m’inspire pas des masses, mes deux seules passions – World Of Warcraft et la trottinette freestyle – n’étant pas vraiment réputées pour leurs nombreux débouchés sur le marché du travail. Entouré de mes copains de classe – je ne le sais pas encore, mais je deviendrai persona non grata dans leur bande une fois en fac de Droit -, je décide pourtant de passer mes cinq dernières minutes de vacances à décompresser en compagnie de Dustin Payseur & Friends. Continuer la lecture de « Stranger Teens #27 : « Golden Age » par Beach Fossils »

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Stranger Teens #26 : « Why Does It Hurt When I Pee » par Frank Zappa

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Il y a beaucoup de chansons qui ont marqué mon adolescence. J’ai beaucoup hésité à écrire notamment sur In A Manner Of Speaking, la reprise de Tuxedomoon par Nouvelle Vague, puis sur Lola de Noir Désir, puis sur The Guns of Brixton de The Clash, et puis sur des choses moins avouables ; par exemple, j’avais écouté en boucle Les Hommes Que J’Aime de La Rue Kétanou parce qu’une fille dont j’étais amoureux m’avait dit que cette chanson comptait beaucoup pour elle, ou Absolution de Muse, parce qu’une autre fille dont j’étais aussi amoureux m’avait fait écouter sur son Discman une compile du groupe que son copain lui avait préparée (j’étais censé garder secret le fait qu’elle l’avait partagée avec moi, une transgression qui m’avait fait battre le cœur). Puis sur toutes les choses que l’on écoute par mimétisme, sans questionner – c’est pour ça que je connais encore les paroles de deux albums de Tryo par cœur, et que je m’en souviendrai probablement, de ce poison, quand, rongé par Alzheimer, je peinerai à me souvenir du prénom de mes petits enfants. Mais Joe’s Garage et Why Does It Hurt When I Pee – la chanson la plus con de l’album, qui en compte pourtant beaucoup – est le seul disque que j’aime toujours autant, et peut-être toujours pour les mêmes raisons. Continuer la lecture de « Stranger Teens #26 : « Why Does It Hurt When I Pee » par Frank Zappa »

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Stranger Teens #25 : « Talking in Your Sleep » par The Romantics

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

Nous l’attendions toute l’année. La petite fête foraine qui, pour une dizaine de jours, prenait ses quartiers chaque été au bout de la rue, sur le terrain de football où Guzella avait mis un contrat sur ma tête le jour où j’avais crucifié mon équipe avec une splendide lucarne contre mon camp, ressemblait à une version améliorée de la vie qui était la mienne à bientôt 14 ans. Tout y était plus bruyant, plus coloré, plus sucré, et les pommes d’amour que nous partagions lorsque, ivres de vitesse et de danger, il restait à l’un d’entre nous assez de monnaie pour en offrir une au groupe, suffisaient à nous faire oublier que la rentrée des classes était toute proche. Continuer la lecture de « Stranger Teens #25 : « Talking in Your Sleep » par The Romantics »