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L’onirisme cotonneux des franciscains Children Maybe Later

Children Maybe Later
Children Maybe Later

San Francisco a toujours su faire émerger le meilleur en matière de rock et ses satellites, des Thee Oh Sees des débuts, en passant par les Fresh and Onlys et Sonny Smith, jusqu’aux plus récents joyaux pop chez Paisley Shirt Records. Children Maybe Later, trio Franciscain, c’est l’histoire d’une colocation entre trois féru.es de voix féminines éthérées, de pop paisley et d’art psychédélique. Stanley, Staizsh (colocataires dans la vie) et Britta (entendue dans les groupes Rays, The World, Cindy, Violent Change, Famous Mammals, Non Plus Temps et Galore), ont utilisé leur temps confiné pour créer, s’amuser et jouer à la guitare ensemble. Continuer la lecture de « L’onirisme cotonneux des franciscains Children Maybe Later »

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Elvis Costello & The Attractions, Imperial Bedroom (F-Beat / Columbia, 1982)

« Masterpiece ? », c’est la question que pose la campagne publicitaire fomentée aux Etats-Unis par le label Columbia à l’été 1982 quand sort le septième album de leur représentant britannique favori : Elvis Costello. On a fait plus discret.

Coup de bol, néanmoins : Imperial Bedroom n’est pas une daube. Loin de là. Donc, le marketeux a quand même écouté la pièce montée. Au pire, il a lu en amont la chronique du alors tout puissant magazine Rolling Stone signée Parke Puterbaugh : « Après des années à avoir furieusement affronté ses obsessions à travers des psychodrames punk trempés dans l’arsenic ou bien des mélos de bars country & western, Elvis Costello a enfin accompli son chef-d’œuvre ». Même pas besoin d’un virement, à l’époque Costello est la poupée gonflante de tous les rock-critics (vous voulez la citation apocryphe de David Lee Roth qui dit, de mémoire, que « Les rock-critics aiment tous Costello, parce qu’il leur ressemble » ? Eh ben voilà). Continuer la lecture de « Elvis Costello & The Attractions, Imperial Bedroom (F-Beat / Columbia, 1982) »

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Ruth Radelet, The Other Side EP (autoproduit)

Il m’a dit, tu devrais écrire sur The Other Side et j’ai dit oui, sans vraiment hésiter, et puis j’ai écrit. J’ai commencé d’écrire sans même avoir écouté les chansons. Je les avais entendues, comme on le fait toutes et tous, mais je ne les avais pas écoutées. Ces quelques lignes que j’avais écrites, elles disaient que Chromatics, c’était une certaine idée des 80’s mais en mieux et puis qu’il y avait cette voix qui nous faisait penser que Ruth Radelet, la chanteuse, n’existait pas réellement, que c’était un ange tombé du ciel. Je trouvais que c’était cliché mais parfois il n’y a que les clichés qui peuvent décrire parfaitement ce que l’on ressent. J’avais écrit d’autres choses, une théorie fumeuse cette fois, que les disques de Chromatics s’étaient succédés et que cette voix avait pris de plus en plus de place – moins de plages instrumentales, moins de vocoder – ce qui a fait dire à certains que l’avant-dernier album de Chromatics, Closer To Grey, était en fait le premier album solo de Ruth Radelet. Continuer la lecture de « Ruth Radelet, The Other Side EP (autoproduit) »

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Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies

Il suffit d’un simple moment, d’égarement ou de grande concentration, pour tomber dans King Crimson. Pour beaucoup, ce ne sera jamais le cas et tant mieux pour vous. Parce que sinon, vous êtes ou assez riches, ou totalement foutus. Vraiment, ces coffrets rétrospectifs de plus d’une vingtaine de compact discs répartis par albums ou époques et validés par le maître sont autant jouissifs que dispendieux. Aucun groupe n’a pareil souci de patrimoine, c’est dire l’importance du lien et la qualité de la liaison*. En revanche pour rester un musicien actif dans ce groupe, et c’est je crois le sujet principal de ce film, c’est une autre paire de manches. Et de manches, il ne sera que peu question ici, tant caserner dans la secte de Robert Fripp semble être une affaire éminemment sérieuse, souvent temporaire donc, entre le sacerdoce, le partage du sublime, et la nécessité de l’intensité. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies »

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Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling

Comme le titre du premier documentaire réalisé par Kristina Schippling et écrit par Sarah Schygulla l’indique, il y aurait, sinon un son de Cologne, tout sauf évident à définir, tout au moins une filiation musicale depuis l’après-guerre dans la quatrième ville allemande derrière Berlin, Munich et Hambourg. Son nom germanique évoque ici au mieux en musique un album “live” enregistré et sorti en 1975, référence de l’histoire du jazz, The Köln Concert du pianiste Keith Jarrett. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling »

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Musical Écran 2022 : 3 documentaires autour de Stockhausen, Delia Derbyshire et COUM / Throbbing Gristle

Delia Derbyshire, Karlheinz Stochkausen et Genesis P. Orridge
Delia Derbyshire, Karlheinz Stochkausen et Genesis P. Orridge

LICHT, œuvre testamentaire de Karlheinz Stochkausen à l’ambition démentielle (un cycle de 7 opéras correspondant aux jours de la semaine pour une durée totale de 29 heures), incarne de manière particulièrement idéal-typique un certain esprit moderniste, tel qu’il a pu caractériser les grandes entreprises sérielles et post-sérielles de l’apres-1945 : une radicalité formaliste et une sophistication inégalée, l’utopisme avant-gardiste porté à son point d’achèvement en quelque sorte. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : 3 documentaires autour de Stockhausen, Delia Derbyshire et COUM / Throbbing Gristle »

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Musical Écran 2022 : « All I Can Say » de Danny Clinch, Taryn Gould, Colleen Hennessy et Shannon Hoon

Shannon Hoon
Shannon Hoon

Un écran bleu, un cut, un jeune homme chante d’une voix claire et un peu mélancolique derrière la lumière cyclique d’une dreamachine. Puis une conversation téléphonique dans une chambre d’hôtel. C’est cinq années d’archives intimes en vidéo qui s’enchaîneront enfin pendant près d’une heure et quarante minutes sans aucun commentaire. Le montage est haletant et la fin, inéluctable. De 1990 à 1995, Shannon Hoon s’est filmé chaque jour bien avant de savoir qu’il deviendrait le chanteur du groupe Blind Melon, auteurs d’un one-hit wonder mondial de l’âge d’or d’un certain grunge feel-good. Réalisateur à l’insu de son propre biopic, ses captations sont ici superbement séquencées à six mains dont le respect pour les images originelles s’exprime dans le fait qu’elles resteront anonymes et silencieuses tout du long. Un documentaire hanté, radical et déchirant qui laisse sans voix.

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