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Laurie Styvers, Gemini Girl – The Complete Hush Recordings (High Moon)

laurie styvers gemini GirlComme souvent, cette histoire presque banale semble rétrospectivement s’être jouée sur des détails. Ces jeux infimes de circonstances qui finissent, à terme, par creuser les fossés qui séparent la reconnaissance, publique ou critique, des bacs à solde et de l’oubli. C’est de ce quasi-néant qu’on a fini par exhumer ces deux-là – Spilt Milk, 1972 et Colorado Kid, 1973. Ils y végétaient injustement depuis un demi-siècle dans l’attente d’une réédition bienvenue qui permet, à la fois, de réapprécier leurs mérites et de mesurer la cruauté de la première sentence qui, à chaud, les a condamnés à végéter cinquante ans au purgatoire. Pour Laurie Styvers, le point de bascule peut être daté avec un précision impitoyable : ces quelques soirs de novembre 1971 pendant lesquels, afin de promouvoir la sortie imminente de son premier Lp, elle se produit sur la scène du Troubadour en première partie d’Emitt Rhodes. Continuer la lecture de « Laurie Styvers, Gemini Girl – The Complete Hush Recordings (High Moon) »

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Cœur à l’index, Démo I (autoproduit)

Coup de cœur, ça, c’est sûr, pour la démo de ce groupe belgo-marseillais. Démo ou captation en répet, on hésite tant le son est brut de chez brut, mais ici, vous le savez, on s’en fiche grave. Rattrapez-moi est cette petite bombinette qui n’a besoin de rien d’autre et on est dans le même état que la musicienne qui éclate de rire à la fin. Emballé, c’est pesé et ça fait bim bam boum. Que dire de plus ? Continuer la lecture de « Cœur à l’index, Démo I (autoproduit) »

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Gare au Gorillaz

Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett
Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett

Alors que sort ces jours-ci Cracker Island, le huitième album (conseil au passage : écouter en boucle Silent Running et recommencez) d’un vrai faux groupe (ou d’un faux vrai groupe) dont on pouvait légitimement penser il y a deux décennies qu’il ne serait qu’une parenthèse récréative dans le parcours d’un gars ressemblant de plus en plus alors au Dutronc des sixties mais qui n’avait pas encore multiplié les identités et les projets – pour s’y retrouver, se plonger dans l’excellent ouvrage de Nicolas Sauvage, Damon Albarn, L’Échappée Belle , voilà qu’on se rappelle que l’on a fait partie de ces quelques privilégiés qui au début du printemps 2001 filaient à Londres via l’Eurostar pour assister au tout premier concert de Gorillaz. Continuer la lecture de « Gare au Gorillaz »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE FÉVRIER 2023

Pauline Nuñez
Graphisme : Pauline Nuñez

Allez, un aller simple pour les montagnes russes de la Pop Moderne. Celle qui s’étourdit dans le tourbillon de la ligne de guitare entêtante, celle qui déteste la monotonie et la redite, celle qui unit ses forces pour mieux lutter, celle qui colore nos cieux trop lourds. En avant pour 35 nouveautés à l’éclectisme idéal, histoire de croire un peu plus encore en son futur.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify ou (à venir) en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Youtube ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

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Climats #42 : Jim O’Rourke ou Burt Bacharach, Maria Stepanova

Crépuscule à Roncherolles-sur-le-Vivier / Photo : Viktor der Panini Joe
Crépuscule hivernal à Roncherolles-sur-le-Vivier / Photo : Viktor der Panini Joe

Peut-on écouter Elvis Costello sans avoir envie d’être déjà en été ?
Et il faut l’avouer : Burt Bacharach en février, ça dégèle n’importe quelle matinée.

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo.  Continuer la lecture de « Climats #42 : Jim O’Rourke ou Burt Bacharach, Maria Stepanova »

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LAVLAB Vs Miqui Puig reprend « Eyes Without A Face » de Billy Idol

Le rêve américain au mitan des années 1980 a flingué l’inspiration – et le look, le look coco ! – de quelques-uns des fleurons les plus intéressants ayant émergé de la scène punk et new-wave britannique… Au hasard et sans aucun souci d’exhaustivité, il y a bien sûr The Psychedelic Furs dont le parfait Pretty In Pink de 1981 a connu une seconde vie (et une seconde version empâtée) grâce au film du même titre et à sa BO très fréquentable – et les frères Butler et leurs amis de s’attifer de cuir noir en prenant des poses rockandrollesques ridicules ; il y a eu Simple Minds, porté lui aussi par un film – The Breakfast Club – et une rengaine que les Écossais n’ont même pas composée, (Don’t You) Forget About Me, mais qui efface en quatre minutes leurs fantasmes de pop européenne bientôt remplacée par des envies pressantes de rock héroïque dopé aux hormones U2Continuer la lecture de « LAVLAB Vs Miqui Puig reprend « Eyes Without A Face » de Billy Idol »

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Vanille, La clairière (Bonbonbon)

Certaines personnes ont pour mission de remettre de la tendresse et une pincée de féerie dans nos cœurs, d’y apporter un rayon de lumière pour sortir des bois sombres et touffus. La clairière, deuxième album de l’autrice-compositrice-interprète canadienne Rachel Leblanc, connue sous son nom de scène Vanille, embarque des balades pop-folk aux airs faussement simplistes et désinvoltes. Ce deuxième album, signé avec le label indépendant Montréalais Bonbonbon, ne se prive pas de mélancolie et aborde discrètement des sujets teintés d’amertume tels que ceux de l’oubli et de la rupture amoureuse. Connue pour des chansons rock indé adulescentes, Vanille offre ici un disque mature où se côtoient folk sixties façon Shirley Collins, Vashti Bunyan ou Bridget St John et certains accords pop-rock qui ne sont pas sans rappeler les débuts de Lush, période Sweetness and light ou Etheriel. Continuer la lecture de « Vanille, La clairière (Bonbonbon) »

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Robert Forster, The Candle And The Flame (Tapete)

Robert ForsterLa pop n’a jamais été particulièrement bien équipée pour restituer le gigantesque entre-deux du sentiment amoureux. Et pour cause. Musique adolescente conçue pour accompagner les découvertes juvéniles, elle s’est essentiellement concentrée sur l’évocation des brasiers initiaux de la passion et des tourments hyperboliques de la séparation. Le coup de foudre à un bout, la rupture à l’autre. Entre temps, pas grand-chose à chanter du couple et de son quotidien quand ils ne sont plus imprégnés de l’élan extatique originel – et avec toute l’admiration due à Graham et Joni, Our House, ça va cinq minutes : on ne passe pas une vie à s’ébaubir quand l’autre a simplement le bon sens de donner à boire aux fleurs qu’on vient d’acheter au marché – et qu’ils n’ont pas pour autant amorcé un quelconque déclin. Que trouver à dire d’intéressant quand rien ne change ? Peut-être simplement que derrière les apparences du calme plat se dissimulent ces petites touches incrémentales d’approfondissement qui naissent, imperceptiblement, du partage des routines et de l’accumulation des souvenirs communs. Et des épreuves aussi, qui confirment parfois ce que l’on savait depuis longtemps mais qui peuvent révéler aussi une partie encore cachée de cette même vérité implacable –  à quel point il semblerait impossible de les affronter avec quelqu’un d’autre que l’être aimé. Heureusement, quelques-unes de nos idoles adolescentes ont eu le bon goût de vieillir avant nous et d’éclairer cette partie tout aussi essentielle du chemin. De plus en plus loin des débuts, de plus en plus proche des échéances dramatiques. Continuer la lecture de « Robert Forster, The Candle And The Flame (Tapete) »