LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE JANVIER 2024

Back in biz pour cette nouvelle année où le grand cirque politique nous navre de plus en plus. « Écoutez les oiseaux, pas les infos » nous suggère l’illustrartiste Clémence Michon. Nous, on vous conseille de déconnecter avec cette savoureuse playlist, riche de plein de projets aimés et de découvertes emballantes. Croyez-nous, en cette période où on essaye de nous faire croire que même les sites internet consacrés à la musique sont moribonds, c’est salvateur. (TS)

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify.
NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

1. Corridor, Mourir Demain (Sub Pop)

Il aura fallu attendre cinq ans pour avoir des nouvelles de nos québécois préf, les revoici enfin avec un album à venir (toujours sur Sub Pop) intitulé Mimi, annoncé comme le fameux album de la maturité par nos amis attachés de presse. En attendant, ce single emballant parle plutôt… de mort. TS

2. Maxband, Nothing’s Changed (Holm Front Records)

Un single indie rock qui souffle avec bonheur le chaud et le froid et qui annonce le premier album du quatuor de Brooklyn mené par le batteur de Parquet Courts, Max Savage – sortie le 5 avril chez Holm Front, le label des chouchous Sports Team. CM

3. Astrel K, Darkness at Noon (Tough Love Records)

Si l’album d’Ulrika Spacek nous avait totalement épatés dans un registre post kaléidoscope krautisant complicado, voici leur leader en solo avec un nouvel essai particulièrement convaincant. Plus délicat, Darkness At Noon confirme l’immense talent de Rhys Edwards. TS

4. Lætitia Sadier, Panser l’inacceptable (Drag City)

Ce ne sera une surprise pour personne au regard de sa carrière solo ou au sein de Stereolab, Panser l’inacceptable coche toutes les cases de la chanson indie parfaite. Son minimalisme pop, ses sonorités rétro et son chant mélancolique en font l’un des titres les plus captivants de ce début d’année. DJ

5. Camille Bénâtre, Dans ta direction (Hidden Bay Records)

Extrait de l’album à venir en mars, Dans ta direction pose les bases d’une belle pop à guitares, romantique et hivernale, avec une voix à la vibration subtile. Super cool. RS

6. Penny Arcade, Jona (Tapete Records)

Penny Arcade, vous ne voyez pas ? Normal, c’est le nouveau projet en solo de James Hoare (The Proper Ornaments, Ultimate Painting, Veronica Falls), qui sortira un premier album, Backwater Collage, le 3 Mai prochain sur Tapete Records. Ce premier extrait, également première chanson enregistrée pour l’album, a été composée tard dans la nuit, très rapidement autour d’un simple riff de guitare, dans un garage transformé en studio, après le confinement. Ne change rien, James, on est instantanément conquis. TS

7. The High Llamas, Toriafan (Drag City)

Alors qu’il est de tous les fronts depuis toujours (ici avec Cabane, là avec Stereolab ou Tim Gane – la BO du film La Vie d’Artiste, entre autres –, et puis en solo), l’homme qui jadis voulut être Brian à la place de Dennis ressuscite cette année les High Llamas, huit ans après un dernier album studio. Deuxième retrouvaille avant la sortie du disque en avril 2024, Toriafan est une carte postale enregistrée sous le soleil (imaginaire) exactement, odyssée haïku qui décline à l’envi des mélodies bohèmes et évoque parfois en slow motion des Daft Punk façon figurines Funko Pop. C’est l’insouciance sans fin. CB

8. Linda Smith, Salad Days (Captured Tracks)

Linda Smith, la légende DIY de Baltimore, reprend Young Marble Giants – rires sur quatre pistes, guitare franche du collier, que demander de plus ? Joie d’être seule, avec les autres. On a hâte de découvrir les nouvelles ressorties de son catalogue incommensurable par Captured Tracks ; rendez-vous début mars pour cela ! PN

9. Hannah Everingham, Giving Up the Dog (Leather Jacket Records)

L’existentialisme néo-zélandais a décidément beaucoup à offrir. CC

10. Adrianne Lenker, Sadness as a Gift (4AD)

Si vous souhaitez enfin écouter quelques minutes de ce que la country a de meilleur à offrir, il y a Kris Kristofferson ou cette chanson, ce qui revient au même : paroles et musique, les larmes qui coulent tranquillement à la rencontre d’un sourire. Le prochain album solo d’Adrianne Lenker sortira le 22 mars, il est sublime, encore différent, encore la famille : des pianos et des violons, un coin de feu, un recoin d’âme molinesque, l’encadrement d’une fenêtre – l’univers. CC

11. Waxahatchee, MJ Lenderman, Right Back to It (ANTI- Records)

Je n’aurais même pas osé rêver cette collaboration et pourtant : Katie Crutchfield aka Waxahatchee, queen de l’americana façon indé, invite sur son prochain album MJ Lenderman – guitariste de Wednesday et génial auteur-compositeur-interprète. Ce n’est pour l’instant qu’un single, on en voudrait plus (puisqu’il semble que nous n’aurons jamais l’album en duo du couple Crutchfield-Morby), mais contentons-nous déjà de ce que nous avons. Tigers Blood, le sixième album de Waxahatchee, sera dévoilé le 22 mars. CG

12. Loving, No Mast (Last Gang Records)

Any Light paraîtra le 9 février. En attendant, le trio canadien en distille les singles, tous plus doux et réconfortants les uns que les autres, voix suave et cordes de guitares s’entremêlant. If I Am Only My Thoughts, premier album parfait (le mot est pesé), aura cinq ans le 31 janvier, et c’est qu’ils nous avaient manqué. CG

13. MGMT, Nothing to Declare (Mom + Pop)

La folk va si bien à MGMT. En 2011 déjà ils étendaient leurs impeccables influences sur un Late Night Tales et nous ramenaient à Julian Cope ou Mark Fry. Sur ce nouveau single, c’est au Diabolo Menthe d’Yves Simon que nous pensons, et ce n’est pas seulement dû à la vidéo (mettant en scène une adolescente, connue sur TikTok pour sensibiliser au handicap). C’est aussi dans la mélodie de la voix, dans les arpèges de guitare et dans ces touches psychédéliques, sixties, qui ont toujours ponctué les compositions du duo. CG

14. Real Estate, Haunted World (Domino Records)

Real Estate fait du pur Real Estate sur les deux singles récemment dévoilés et c’est ce que l’on pouvait espérer de mieux ; Water Undergound et Haunted World sont aussi addictifs l’un que l’autre. Vivement le 23 février pour l’album. CG

15. Aline, La lune sera bleue (autoproduction)

Un retour sur les chapeaux de roue avec une compilation qui ravira les complétistes et les connoisseurs de la pop moderne des années 2010. Aline aux deux albums parfaits, Regarde le ciel et La vie électrique, nous offre sur un plateau un épilogue parfait à leur histoire. A moins qu’il ne s’agisse d’un prologue à un nouveau chapitre. Allez, vous faites pas prier, les gars. RS

16. Laudanum, Famille Pellegrini, Tutévu (We Are Unique! Records)

Mathieu Malon sort le petit canon à big beat avec en bonus la voix de Federico (et de sa smala) dans un registre très Little Rabbits in French. C’est frais, drôle, et ça balance du tonnerre. RS

17. Rrrrrose Azerty, Extrêmement PD de toi (autoproduction)

C’est dans les meilleures marges qu’on façonne la meilleure pop, ici tendance Aphexo punk, autrement dit la seule manière. D’ailleurs l’hyper bonheur d’être extrêmement PD de quiconque est tout le mal qu’on souhaite à l’humanité toute entière. Rrrrrose Azerty court et on la suit sans ciller, en attendant que son prochain disque PPPPPINK QWERTY est un​·​e skateureuse de guitare sorte le 23 février, vous pouvez aller piocher dans son catalogue extensif de musique gratuite, elle tue les fascistes askip. PN

18. KCIDY, J’ai tant attendu (Vietnam)

Ballade brise-coeur du nouvel album de KCIDY, pop song des familles que l’on rangera entre les beaux moments d’émotion de France Gall ou Chantal Goya, avec ce petit élan italien diffus. Wonderful. RS

19. Dana Gavanski, How to Feel Uncomfortable (Full Time Hobby)

Le nouvel album de Dana Gavanski, Late Slap, sortira le 5 avril. Les contorsions auxquelles il faut se plier sont d’actualité, c’est parfois du déjà entendu, mais la proposition est efficace. En selle pour un bel aller-retour qui réveille ! Dana, je suis prête. PN

20. Gruff Rhys, Bad Friend (Rough Trade Records)

Encore lui ? Nouvel extrait génial de l’album Sadness Sets Me Free sorti le 26 janvier, dans lequel Gruff Rhys s’illustre encore dans le genre doux-amer réconfortant, comme une balade au Pays de Galles sous un ciel de plomb pour un rendez-vous manqué. En concert à Paris au Solaris le mardi 5 mars. PR

21. The Charlatans, (Just As Long as) You Stick By Me (BMG)

Neuf ans après la sortie de l’excellent Modern Nature – dont la sortie suivait une nouvelle tragédie pour le groupe avec la disparition de John Brooks –, l’inoxydable Tim Burgess et sa bande proposent une édition « augmentée » de l’album, avec de nombreux inédits dont ce magnifique (Just As Long As You) Stick By Me. PR

22. J Mascis, Set Me Down (Sub Pop)

On se croit toujours dans Dazed and Confused en écoutant Jay ; en 1993, dans la remorque d’un pick-up, bière à la main, et à cela le temps ne change rien. CG

23. Uranium Club, Small Grey Men (Anti Fade Records/Static Shock)

Le groupe le plus excitant de ces dernières années, qui prend son temps entre chaque album ou EP mais qui lors de leurs sorties arrivent comme des claques. Small Grey Men n’échappe pas à la règle : guitares mordantes, voix fidèle à elle-même, rythme qui évolue et qui fait la tension du morceau. VDPJ

24. The Pheromoans, Downtown (Upset the Rhythm)

Après leur dernière sortie cassette en 2019 , le groupe le plus classe d’Angleterre sortira un album sur Upset the Rhythm. Mélodie, guitares et la voix singulière de Russell Walker toujours centrale. VDPJ

25. PACKS, Take Care (Fire Talk)

PACKS, c’est le projet de la canadienne Madeline Link, et elle convainc rapidement : avec sa voix nonchalante et sa guitare électrique, elle oscille entre le chill et le grunge avec l’audace de sa jeunesse. Son quatrième album, paru le 19 janvier, a le pouvoir de faire oublier l’hiver. CG

26. Sprints, Literary Mind (City Slang)

Depuis le temps qu’on en parle et après cinq ans d’existence, les Dublinois de Sprints sortent enfin leur premier album, intitulé Letter to Self, et c’est une réussite qui devrait leur permettre de rencontrer enfin un public à la mesure de leur talent. En concert à Paris au Point Éphémère le samedi 10 février avec English Teacher. PR

27. Stupid Son, Black Mould (CD Baby)

Formé à Dublin (encore !) en 2018, Stupid Son a eu du mal à se relever de la pandémie, et ce n’est qu’en 2024 que leur premier EP voit enfin le jour. Sans causer de révolution, leur post-punk qui lorgne du côté outre-Atlantique (ils citent en vrac Weird Al, Ween, les Beach Boys ou Modest Mouse) est suffisamment efficace pour nous donner envie de les suivre. PR

28. Marbled Eye, See it Too (Digital Regress)

Ouf, enfin de retour ! La bande d’Oakland et son post punk mélodique tantôt tendu, tantôt mélancolique sortira début mars Read the Air, son deuxième album. VDPJ

29. Fat White Family, Bullet of Dignity (Domino Records)

Un inédit de Scary Monsters claqué au sol ou bien carrément le revival Frankie Goes to Hollywood ? EG

30. Azurine, Landon (Bruit Marron)

Le nouveau projet de Bastien (The George Kaplan Conspiracy) et Matteo (Boreal) claque fort. Electro ourlée de pop, synthés et boites à rythmes ; à suivre ! CM

31. Dent May, One Call, That’s All (Carpark Records)

Le revoilà avec un irrésistible single, et c’est comme si le printemps avait deux mois d’avance. CM

32. A Certain Ratio, All Comes Down to This (Mute Records)

Un nouvel album produit par Dan Carey annoncé pour le 19 avril et un premier titre qui accroche d’emblée – les toujours créatifs ACR continuent une carrière sans faute. « Chaque élément de tout ce que l’on a fait dans cet album est un changement . » dit Jez Kerr. Martin Moscrop ajoute : « C’est probablement l’album le plus politique que nous ayons écrit. » CM

33. Fontanarosa, Heartland (Howlin’ Banana Records)

Petit tube en puissance pour ce nouveau single du second album des Fontanarosa, toujours mené par le multikulti Paul Verwaerde, qui s’affirme comme un auteur sûr au fil des sorties de son groupe. Allez les voir sur scène s’ils passent près de chez vous, c’est un bonheur. TS

34. Liam Gallagher, John Squire, Just Another Rainbow (Warner Records)

Six ans après le lancement de sa carrière solo, John Squire offre enfin un morceau digne de son talent à Liam Gallagher. Une fois passée l’impression d’entendre un inédit des sessions de Second Coming des Stone Roses, Just Another Rainbow se révèle petit à petit comme un titre fulgurant qui rendrait presque nostalgique des grandes heures de la Britpop. DJ

35. Dear March, The Undone (La Fleur au Fusil)

Un single doucement envoûtant des Nantais, qui donne envie d’en écouter beaucoup plus. CM

36. Cabane, Melodies of Love (Cabane Records)

Les Mélodies d’Amour, elles courent – mais en prenant leur temps quand il s’agit de Cabane… Et se nichent surtout droit au cœur – ou aux cordes qui accompagnent la guitare toutenbois du maitre des lieux et la voix clémente de la fidèle Kate Stables. C’est l’un des plus beaux instants suspendus – de ceux que seul Thomas Jean Henri parvient à imaginer – du deuxième album de Cabane, qui vient de voir le jour et comme son prédécesseur, a déjà hérité du titre d’ami pour la vie. Un disque à (This Is The) Kit ou double, qui rend le quotidien un peu plus doux. CB


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