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quotidien pop moderne since 1991
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Telex tient une place particulière dans le cœur des amoureux de pop synthétique. Trio formé en 1978 à Bruxelles par Dan Lacksman, Michel Moers et Marc Moulin, la formation fait le trait d’union entre l’Allemagne de Kraftwerk, l’Angleterre d’Human League et toute la musique électronique à venir : Italo Disco, House, New Beat. À l’occasion de la campagne de rééditions orchestrée par Mute, nous avons eu l’honneur de nous entretenir au téléphone avec Michel (chant) et Dan (machines). Continuer la lecture de « This is Telex »
Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine
C’était le meilleur restaurant de Nantes. Deux frères. Le cadet – un fou – en cuisine, ayant exercé à Londres, en Espagne. Un génie. En salle, le grand. Un anxieux du vin, à la recherche des meilleurs domaines. Son regard bleu glacé voilait une certaine mélancolie. Il lui arrivait de servir, à mon amoureuse, de la bière dans une théière. Il s’interrompait dans une conversation lorsqu’il voyait traverser une jolie femme, place Canclaux. Continuer la lecture de « De beaux lendemains – Claude Sautet, Dark Tea, Joy Harjo »
100% réalisé à la maison, de l’enregistrement sur cassette (piste par piste, instrument par instrument…) au tartinage de peinture sur le corps et les murs, Zad Kokar balance une version doigts dans la prise du classique reggae de Desmond Dekker, The Israelites (1968). Pour ceux qui l’ignorent, ce vaillant soldat de l’Underground strasbourgeois a beaucoup traîné ses guêtres du côté du Diamant d’Or, salle autogérée ouverte en 2014 où sont passés quelques légendes rock, punk et wave des quatre coins du globe, où il officie en tant que « concierge / organisateur de concert / barman / cuisinier / ingé son / personne à l’entrée – ça dépend des soirs… ». Cet amoureux de Jad Fair, The Residents, Brian Chippendale de Lightning Bolt, R. Stevie Moore, de la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est mais aussi des Beatles écoute toujours de la musique à fond en dessinant. « Je pense que ça se lie d’une façon étrange parfois, ça joue un peu sur les mêmes enjeux de rythmes, de motifs, de compositions, d’ambiance… Les deux témoignent de formes en mouvement. » Côté illustration, il cite volontiers Gary Panter, Julie Doucet, Mark Beyer, Topor ou Caroline Sury. Un univers étrange, coloré, spontané et foutraque qu’il définit comme « assez libre et spontané, un peu dada dans l’esprit, lo-fi dans la démarche d’enregistrement et assez no-wave dans les dissonances d’où le fait que ça ratisse large dans les influences… » Hyper productif, il a déjà sorti un Ep, deux Lp et 7/8 cassettes à retrouver sur son bandcamp. Les chanceux mettront également la main sur ses illustrations, affiches, bandes dessinées ou badges tout aussi merveilleusement cramés.
https://petite-nature.bandcamp.com/
Percussions métalliques qui semblent surgir d’une usine la nuit, grondements de drone comme si la télésurveillance émettait un son inquiétant, voix caverneuse monocorde échappée d’une orée de bois, l’univers de TDA est certainement anxiogène, mais à travers cette perception industrialiste se cache un jeune multi-instrumentiste canadien, Samuel Gougoux, qui tire sans aucun doute l’atmosphère de son disque de son contexte de création. L’isolation, dans la campagne de son enfance, à Bas-Saint-Laurent, au Québec. Là, il s’imprègne des sons de l’extérieur, se documente sur les lieux, se perd dans la forêt. Entre le retour aux peurs primaires et les visions sculpturales du décor des arbres entremêlés, il imagine cet album complètement brut, où l’on ne sait plus si les sons viennent de la nature ou des machines. Ce puissant premier album Ascète se place en rupture radicale avec le son des groupes auxquels Samuel à participé (Corridor, Jonathan Personne) et affirme un créateur hyper singulier, entre musique industrielle, expérimentale, et no wave, chantée en français. Pour section26, il nous propose d’écouter quelques pierres qui ont jalonné son chemin dans la forêt.
It’s always long goodbyes *
Creation Myths est un disque sorti au début du mois d’octobre 2020, mais je le découvre plus tard, au milieu du dernier hiver, à l’occasion de mon anniversaire. Il m’est offert par mon meilleur ami, Jean-Sébastien; nous aimons tous deux Elvis Perkins depuis ses débuts, à la fin des années 2000, depuis Ash Wednesday, son premier disque. Avant Creation Myths, Elvis Perkins a publié trois disques, et nous aimons particulièrement celui de 2015, I Aubade. Nous gardons d’ailleurs un souvenir fort et ému du concert qu’Elvis Perkins, venu défendre ce disque, a donné dans notre ville, sur une péniche amarrée le long de la Saône. Et le bateau tanguait et, pour notre plus grande joie, le concert telle une valse infinie, ne semblait pas vouloir finir. Le disque m’est offert quelques jours avant un week-end dans la région vallonnée du Haut-Bugey, et Jean-Sébastien connait mon amour des petites routes et des lacs de l’Ain, et le disque, il en est certain, collera parfaitement aux espaces traversés. Continuer la lecture de « Elvis Perkins, Creation Myths (MIR Records) »
Veik, trio Caennais que les plus chanceux.ses connaissaient déjà suite à leur trois cassettes parues chez Wewant2wecord et Onto Records, reviennent avec un premier album, Surrounding Structures, tout juste sorti le 30 Avril chez Fuzz Club. Ils bâtissent une atmosphère lunaire et cosmique, et on perçoit des relents post-punk avec ce son de basse très prononcé, cette guitare parfois stridente et cette voix glaciale. Avides de machines, leurs plages sonores impeccablement construites transforment les titres en sessions d’hypnose, et on pense donc également à des genres plus synthétiques, voire kraut. Premier et solide effort du groupe, qui dans un mélange de styles crée sa propre identité de façon singulière. Particulièrement recommandé pour ces dernières et froides journées printanières.
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Pendant dix ans environ – de 1998 à 2008 – Lolas est apparu comme le condensé le plus parfaitement archétypal d’une certaine idée de la powerpop. Des mélodies immédiatement mémorables soutenues par des guitares agiles et puissantes, des refrains à tomber et des harmonies vocales capables de pourfendre les armures les plus hermétiques. Une langue morte ? Peut-être. Mais Lolas pratiquait cet idiome musical désuet avec cette insouciance naïve qui le métamorphosait, à chaque occasion, en un babil charmant. Alimenté dans une confidentialité presque scandaleuse – aucun des cinq albums publiés à cette époque n’a été distribué en dehors des USA et du Japon – le flot s’était soudain tari sans que l’on sache exactement pourquoi. Continuer la lecture de « Tim Boykin (Lolas) : « Où que je sois, je passe toujours pour un mec bizarre » »