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Pierre Gisèle va t’aider à t’en sortir

Pierre Gisèle
Pierre Gisèle / Photo : id.

On avait rencontré la musique de Pierre Gisèle il y a 3 ans, au détour d’un petit EP bricolé dans le bouillon de culture bordelais aux alentours de Th da FreakOpinionTeeth et du label Flippin’ Freaks. Pierre Gisèle, groupe et pseudo à la fois, derrière lesquels Ornella, jeune musicienne, se démenait pour faire connaître sa folk lo-fi habitée par les mots d’ici, super bien envoyés avec des propos tenant à la fois d’un romantisme adolescent et d’une conscience politique intimement chevillée au corps. Elle nous avait fait penser à l’école K Records des années 1990 par cette débrouillardise qui te fait t’approprier plein de styles sans te démonter ou à l’école néo folk (allez, « anti ») du NYC des années 2000, par cette façon nonchalante de chanter tous les sujets de la vie (et même le foot). Continuer la lecture de « Pierre Gisèle va t’aider à t’en sortir »

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Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings)

oasisIl faut certainement être six pieds sous terre pour ne pas être au courant, Oasis a annoncé son retour sur scène en 2025. Une tournée anglaise a été organisée, mais le site Ticketmaster n’a pas tenu le choc… Et des milliers de fans se retrouvent dans le même état que le public de Rock En Seine en 2009 : frustré. Pour pallier à cela, Oasis sort une édition remasterisée de son quatrième album sorti à l’aube du millénaire, Standing on the Shoulder of Giants (2000, Helter Skelter). Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Continuer la lecture de « Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings) »

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Kai Slater (Sharp Pins) ne peut plus s’arrêter

Kai Slater (Sharp Pins)  / Photo : DR
Kai Slater (Sharp Pins) / Photo : DR

La flamme de la pop ne s’éteindra donc jamais ? Le nouveau single de Sharp Pins vient le confirmer. En 2023, avec Turtle Rock, Kai Slater – gamin de Chicago d’à peine 20 ans et par ailleurs membre de Lifeguard -, avait délivré un premier album protéiforme, étonnant, et un peu foutraque, se plaisant aussi bien à marcher sur les plates-bandes de White Fence que de Sebadoh et Boyracer, avec une couleur vocale qui n’était pas sans rappeler parfois Marc Bolan, tout cela dans une atmosphère résolument lo-fi. Au menu, des tubes comme Bye Bye Basil ou I’m Breaking Down qui avaient laissé espérer un avenir prometteur. Radio DDR, l’album suivant, n’a non seulement pas déçu, mais étonné encore plus, par son ambition et son éclat. On avait compris que nous avions affaire à un surdoué au talent hors-norme. Continuer la lecture de « Kai Slater (Sharp Pins) ne peut plus s’arrêter »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE FÉVRIER 2025

Ce début d’année est à la hauteur de nos attentes, autant dans le chaos ambiant que la créativité, et c’est rassurant. On ne dit pas que le second annule le premier, car on s’avance à priori inexorablement vers notre perte, mais au moins, il fait taire les pisse-vinaigre qui affirment sans cesse que l’indie est morte. Écoutez donc ce qui suit, décrassez vos oreilles et remontez vos manches, les amis. (TS)

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify, ou en playlist mixée sur Soundcloud ci-dessous.

NDLR : les playlists créées sur certaines plateformes ne comportent pas l’intégralité des titres de la sélection commentée ci-dessous.

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Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage

Terry Hall
Terry Hall / Photo : DR

On connait l’immense talent du bonhomme. Son brelan de livres dédiés à trois des artistes britanniques qui ont chanté / chantent (presque) mieux que quiconque un quotidien désœuvré / fantasmé  (rayez la mention inutile) est un corpus de référence pour toutes celles et tous ceux qui se sont amourachés un beau jour de la pop britannique. Alors, pour transformer cette main en carré d’as et après avoir tout raconté des aventures musicales et mélodiques de Paul Weller, Damon Albarn et Morrissey, Nicolas Sauvage avait bien sûr l’embarras du choix. Comme souvent (toujours ?), c’est son cœur qui l’a emporté sur la raison – mais après tout, quoi de plus normal pour cet incurable romantique. Son dévolu, il l’a donc cette fois porté sur Terry Hall – entre autres parce que comme beaucoup, il a été je crois particulièrement touché par la disparition subite du chanteur un dimanche de décembre 2022 ; entre autres parce que comme certains, il est fasciné depuis longtemps par cette figure de l’ombre d’une scène britannique en perpétuelle (r)évolution depuis plus de quarante ans, (r)évolution menée par des artistes qui avaient / ont une assez sainte horreur de la répétition. Ce que Hall, au gré de diverses incarnations et collaborations, de quelques ratés mineurs et surtout d’une série chefs d’œuvre majeurs – mais bien sûr souvent ignorés, en particulier dans nos contrées –, a su incarner avec une élégance assez époustouflante. Continuer la lecture de « Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage »

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Horsegirl, Phonetics On and On (Matador Records)

On sait ce que l’on encoure, lorsque l’on sort un premier album parfait, acclamé par les critiques – « fascinant de la première à la dernière note » écrivait le NME à propos de Versions of Modern Performance en 2022 – et origine du succès public. Ce risque, c’est de générer de la déception chez ceux qui, jusqu’ici, résumaient l’essence du groupe à ce seul opus ; à savoir, chez Horsegirl, la prééminence de guitares robustes et distordues à la Sonic Youth, une culture DIY et un spleen subjuguants de la part de ces trois jeunes alors à peines sorti.es de l’adolescence.

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Jeannie Piersol, The Nest (High Moon)

Jeannie PiersolLes tous premiers fils très subjectifs qui me rattachent viscéralement à cette histoire – celle de la scène psychédélique de San Francisco – ont commencé à se tisser en 1984. A douze ans, l’exploration des méandres d’une histoire musicale qui ne m’appartient déjà plus tout à fait s’apparente alors à une forme d’ascèse, méticuleuse et déceptive : les grands groupes dont les exploits révolus ne résonnent plus que dans la presse – parfois, aussi, dans Les Enfants du Rock – sont alors au tréfonds de la vague. Les rééditions sont introuvables dans ma banlieue et il faut s’échiner – tant bien que mal – à raccorder la légende lue à la médiocrité des œuvres disponibles. Continuer la lecture de « Jeannie Piersol, The Nest (High Moon) »

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Shane MacGowan, Le légendaire chanteur des Pogues par Richard Balls (La Table Ronde)

Shane MacGowan, Le légendaire chanteur des Pogues Richard Balls La Table RondePour rendre justice au livre de Richard Balls, on pourrait reprendre la formule de Bob Dylan au sujet de Last Train to Memphis (la biographie d’Elvis par Peter Guralnick) : « Shane semble comme sortir ces pages, vous pouvez le sentir respirer. Ce livre annule tous les autres. » Certes, en nous lançant dans la lecture de cette très bonne traduction française, on pouvait se demander si après avoir visionné il y a quelques années Crock of Gold : a Few Rounds With Shane MacGowan de Julien Temple – fascinant documentaire consacré au génial barde punk anglo-irlandais -, nous avions encore quelque chose à apprendre sur lui. Et pourtant, ce livre qui se dévore d’une traite vient approfondir ce que le documentaire n’avait parfois fait qu’effleurer et se révèle plus passionnant encore. Richard Balls aura minutieusement enquêté pendant plusieurs années auprès de MacGowan lui-même, parvenant à lui arracher quelques difficiles mais essentielles confessions, entre deux sautes d’humeur alcoolisées. Tantôt disert ou muet comme une tombe, MacGowan aura donné du fil à retordre à Balls et il aura fallu beaucoup de patience et de tact à ce dernier pour parvenir à apprivoiser la bonhomme. Il faut aussi savoir que contrairement au commun des mortels, MacGowan ne distinguait à peine le jour de la nuit et le matin du soir, n’ayant aucune notion du temps ordinaire et pouvant vous laisser poireauter pendant des heures, apparaître et disparaître sans crier gare, se livrer à vous avec une exceptionnelle générosité ou vous envoyer sur les roses sans autre forme de procès. Continuer la lecture de « Shane MacGowan, Le légendaire chanteur des Pogues par Richard Balls (La Table Ronde) »