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Selectorama : Tess Parks

Tess Parks
Tess Parks / Photo : Baron Wolman

Il est facile de douter de la sincérité de certains artistes. Prenons le cas de Tess Parks par exemple. De l’extérieur, on ne la sent pas vraiment à sa place, un peu paumée et détachée. Devenue la muse d’Anton Newcombe le temps de deux sympathiques albums sortis en duo et de nombreux featurings, on doutait de voir arriver la suite de son premier LP solo sorti en 2013. Nos impressions n’étaient pas totalement fausses puisque Tess a elle-même choisi d’arrêter la musique pendant plus d’un an pour se consacrer à la peinture. Jusqu’au déclic qui nous amène à la sortie de l’épatant And Those Who Were Seen Dancing, nouvel album au psychédélisme microdosé et aux mélodies subtiles. Le travail sur le son est particulièrement réussi, vous enveloppant sans permettre de lâcher prise, jusqu’à ce que la voix de Tess vous pénètre pour vous asséner le coup final. En ce sens, c’est un disque de communion avec l’auditeur, celui qui permettra certainement de comprendre qui est Tess Parks. Le Selectorama qu’elle nous propose est le compagnon parfait de l’album. Entre perles pop, psychédélisme moderne et morceaux dépouillés jusqu’à l’os, il offre une bonne vision de sa palette artistique. Promis juré Tess, on ne doutera plus jamais de ta sincérité. Continuer la lecture de « Selectorama : Tess Parks »

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Les chansons bleues

Depuis 15 ans, Mikhaël Hers truffe ses films de pépites pop et de références à nos groupes préférés. État des lieux avec l’intéressé.

Mikhaël Hers
Mikhaël Hers

Tenter lors d’une interview de déterminer de mémoire, sans béquille digitale, et durant plus de trois minutes quelle est la référence (Sarah 16 ? Sarah 22 ? 30 ?) du You Should All Be Murdered de Another Sunny Day n’est pas le genre d’exercice auquel on s’adonne avec régularité. On pourrait à l’extrême rigueur se livrer à cette passe d’armes avec un confrère journaliste ou une fan avinée au comptoir du Motel. Mais pas avec un cinéaste, français qui plus est. C’est pourtant la seconde fois que cette question existentielle nous anime, Mikhaël Hers et moi. Continuer la lecture de « Les chansons bleues »

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Double miracle

« Aucunes funérailles à l’horizon », représentation scénique éphémère issue des « Années Lithium »

Michel Cloup et Pascal Bouaziz / Photo : Emmanuel Plane
Michel Cloup et Pascal Bouaziz / Photo : Emmanuel Plane

En 2022, des miracles ont encore lieu dans les chapelles. J’en ai été témoin d’un, samedi soir, à Metz.

En pénétrant dans la cour de la chapelle des Trinitaires, au moment où les balances viennent de commencer, j’ai la surprise d’entendre les premiers accords de Heaven Boulevard, un extrait du deuxième album de Diabologum lors duquel les noms de célébrités décédées sont énumérées. Depuis quand n’ai je pas réécouté Heaven Boulevard ? Certainement depuis la dernière fois où j’ai vu Diabologum – première mouture – en concert, ce qui me renvoie aux Herbiers, espace d’Herbauges, en 1994. Continuer la lecture de « Double miracle »

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Montañita, le cadeau de la méduse

Montañita
Montañita

Je ne sais plus comment le lien est arrivé dans mon champ de vision virtuel, je ne sais pas plus pourquoi j’ai cliqué – ou peut-être que je sais finalement : parce que la consonance hispanique du nom, parce qu’un sixième sens, ce drôle de sixième sens qui me guide toujours en aller simple vers des chansons taillées sur mesure, des chansons coup de foudre. Je me souviens très précisément de quelques « dernières fois » : à peu près dans le désordre, Swimming d’Ultracrush, Not Going Back d’Henry Nowhere, Una Voz de Melenas, After You’ve Had Your Fling de The Intrepids, Everything I Wanted de Billie Eilish, des chansons qui tournent depuis en boucle. Des chansons dont on ne se débarrassera pas. Continuer la lecture de « Montañita, le cadeau de la méduse »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS D’AVRIL 2022

La pop revêt comme chaque mois de multiples atours : Belle & Sebastian, Momus, Michael Head, d’un côté, qui comme un costume bien taillé, durent longtemps. Et il y a ces vêtements féminins gais et légers, que l’on est fiers de porter en saison : Jeanines, Spread Joy, Laura Veirs. Et les pièces de caractère, comme Rose Mercie, qui nous réserve un bel album pour le printemps. Découvrir cette sélection, c’est un peu se parer d’une seconde peau…

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify ou en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

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Climats #16 : Virginia Astley, Camille Paix

Morning Sun par Edward Hooper (détail)


This could be the saddest dusk ever seen

You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #16 : Virginia Astley, Camille Paix »

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Sharon Van Etten : « J’aime les extrêmes guidés par les mélodies »

Sharon van Etten
Sharon van Etten / Photo : Alain Bibal

Sharon Van Etten s’est imposée en douceur comme une figure incontournable dont la reconnaissance a explosé les barrières de l’entre-soi de la scène alternative US. Adulée aussi bien par ses pairs que par les indie kids ou les amateurs de musique plus adulte, elle a réussi à forcer le respect avec des albums qui ne respirent pas forcément la joie. A ce stade de sa carrière, Sharon joue gros avec la sortie de We’ve Been Going About This All Wrong. C’est pile à ce moment qu’elle refuse tout compromis. Aucun single ne sera proposé en teaser avant la sortie de l’album dont le seul titre accrocheur se trouve en fin d’album. Plus synthétique et épique que ses précédents, c’est un disque qui demande une attention particulière si l’on veut se laisser apprivoiser. Derrière sa froideur apparente, on sent pourtant une volonté de s’ouvrir, de communier. Comme Sharon le dit dans cet entretien, sa musique vient de ses blessures, elle ne sait pas comment procéder autrement. C’est cette franchise, cette authenticité et cette absence totale de calcul qui font mouche une fois de plus. Derrière un côté très pro, ces failles et cette générosité se sont ressenties pendant la demie heure d’entretien accordée par l’américaine qui aborde des sujets aussi divers que sa passion pour Fad Gadget ou OMD, que son envie d’écrire plus pour Hollywood. Continuer la lecture de « Sharon Van Etten : « J’aime les extrêmes guidés par les mélodies » »

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Jason Lytle (Grandaddy) ou le sentiment de culpabilité

Jason Lytle (Grandaddy) / Photos : Louis Teyssedou
Jason Lytle (Grandaddy) / Photos : Louis Teyssedou

Ce 26 août 2000, les Californiens de Grandaddy jouent sur une des scènes du festival Pukkelpop. Évidemment, à peine remis de l’avalanche de Queens Of The Stone Age la veille, on se demande bien ce que vaut le groupe. Le constat est rapidement fait : ces gens n’ont pas le physique de leurs chansons… Passons donc notre chemin : un groupe qui a un chanteur qui ressemble à la fois à un bûcheron du Montana et à un skater ne peut rien faire de bon. Terrible erreur.

Évidemment, on se rend compte quelques semaines plus tard, en tombant par hasard sur The Sophtware Slump que l’erreur est plus que coupable. Originaires de Modesto, ville perdue entre San Francisco et Sacramento, les Grandaddy permettent aux traumatisés de Kid A de passer sereinement le changement de millénaire. Continuer la lecture de « Jason Lytle (Grandaddy) ou le sentiment de culpabilité »