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Climats #9 : Destroyer, Isaac Babel, Georges Didi-Huberman

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #9 : Destroyer, Isaac Babel, Georges Didi-Huberman »

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David Scott (The Pearlfishers) – Perle rare

David Scott (The Pearlfishers)
David Scott (The Pearlfishers)

On avait pris contact avec David Scott, une première fois, il y a environ deux ans alors que la publication de son dernier album en date – l’excellent Love & Other Hopeless Things, 2019 – coïncidait tristement avec l’annonce semi-officielle de la disparition du label qui l’avait hébergé pendant près de vingt ans. Fausse alerte, on s’en réjouit. Les allemands Marina Records semblent avoir survécu à ce premier faire-part de décès et republient même sur support vinyle, en ce début d’année, des versions augmentées de trois des jalons essentiels de la discographie de The Pearlfishers, cet ensemble aux contours fluctuants et dont Scott est toujours apparu comme le seul véritable maître permanent : The Young Picnickers, 1999, Across The Milky Way, 2001 et Up With The Larks, 2007 ont extraordinairement bien vieilli. L’occasion est trop belle de rattraper les anciens rendez-vous, manqués à plus d’un titre tant on a sans doute sous-estimé, tout au long de la décennie 2000, l’importance et le talent de cette figure majeure de la scène indie-pop écossaise. Continuer la lecture de « David Scott (The Pearlfishers) – Perle rare »

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Appel entrant : KG

Le nouveau clip du duc de Sausheim en avant-première.

Non mais t’as vu ce qui se passe ? Confiné depuis la sortie de l’impeccable Jesus Weint Blut (2019) chez Herzfeld, Rémy Bux aka le duc de Sausheim n’avait pas donné de nouvelles ou presque. Les rares inconscients qui le suivent pour des raisons sociales sur les réseaux sociaux avaient pourtant senti le vent tourner, retour à l’électronique sur le mat bien érigé de diverses performances qui prouvent que des reflets intenses qui s’estompent en six shampoings ne font pas tout face au génie. Âmes sensibles et français de l’intérieur au cœur pur, passez votre chemin, El Buxo revient aujourd’hui dans une débauche lascive dont même mon vieux cœur de fan ne saurait se remettre. Ruf Mich An. En spray ou en gel aqueux, une ouverture délicate mais toujours impressionnante vers un nouvel album cryptique et infernal, Eine Mann Ohne Feind, à paraitre chez October Tone/Mediapop vers la mi-avril, si nous sommes encore là pour le voir de nos yeux. Et si t’as quelque chose besoin, appelles.
Vous voilà putain de prévenus.

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Bienvenue dans le monde merveilleux d’Ed Ball

Ed Ball
Ed Ball

C’était il y a une éternité, en 1995 précisément. Paru plutôt discrètement, If A Man Ever Loved A Woman, le premier album de l’attachant Edward Ball, avait pourtant fait une entrée fracassante dans la vie d’une poignée d’entre nous. La vingtaine à peine dépassée mais la passion pour les groupes mods des mid-sixties – The Action et Small Faces en tête – déjà enclenchée, on n’hésita pas à plonger en profondeur dans le monde merveilleux d’Ed Ball que promettait la rétrospective Creation. Car les rares mots de l’homme, lus ici et là, avaient fait naître une certitude : Il faisait partie d’une sorte de grande famille, la nôtre. Continuer la lecture de « Bienvenue dans le monde merveilleux d’Ed Ball »

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Studio Electrophonique, Happier Things (Violette Records)

Il y a le rose des lettres qui sent bon le parfum du bubblegum. Il y a l’élégance de la typographie qui évoque quelques autres disques que l’on chérit depuis longtemps – des disques de Factory, oui, mais de Tamla Motown aussi. Il y a des notes de pochette au verso – et depuis les premiers disques de The Style Council, on sait qu’au même titre qu’une chanson, une mélodie ou quelques mots glissés dans un refrain, elles peuvent changer une vie (ou au moins quelques années d’une vie et entre nous, ce n’est déjà pas si mal). Il y a les titres de chansons qui semblent en annoncer la couleur (et parfois la douleur), mais on ne l’apprendra qu’un peu plus tard, ce sont souvent des chausse-trappes. Il y a toujours ces titres de chansons qui, croit-on, font des clins d’œil appuyés à un univers qu’on croyait être le seul à partager – parce que dès avoir lu All-Time Biggest Fans, sont venus à l’esprit ces quelques mots-là : I’m your biggest fan cos’ you don’t give a damn”… Il y a, de part et d’autre de la Manche, ces ainés qui ont baissé la garde dès les premières notes, deux types pas nés de la dernière pluie et auxquels (après tout) on a le droit de reprocher beaucoup mais sans doute pas la presque perfection de leurs gouts musicaux et de leurs coups de cœur – Étienne Daho et Richard Hawley. On a connu pire comme thuriféraires. Et il y a James Leesley. Continuer la lecture de « Studio Electrophonique, Happier Things (Violette Records) »

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Climats #8 : Lithium, Lesneu, Jiri Menzel

Meteo Satellite Lesneven / Meteo France

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #8 : Lithium, Lesneu, Jiri Menzel »

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Modern Studies : « On adore superposer les sons »

Modern Studies
Modern Studies

Six années d’activité, quatre albums : il n’en a pas fallu davantage pour que Modern Studies vienne habiter cet espace intermédiaire et toujours incertain entre les traditions folks et la modernité électronique. Une position délicate où le mélange des genres et des références n’est jamais à l’abri du déséquilibre, de l’excès de contraste ou des mésalliances artificielles et trop tranchées, intellectuellement séduisantes mais condamnées à l’abstraction dans la pratique. Ici, il n’en est rien. Riche d’une culture musicale éclectique et d’une forme charmante d’érudition poétique, ce quartette atypique – géographiquement dispersé mais musicalement cohérent – poursuit avec We Are There l’élaboration d’une œuvre dense et passionnante. L’occasion d’interroger Emily Scott –  chanteuse, multi-instrumentaliste et songwriter – sur quelques-uns des secrets de fabrication partagés avec ses trois camarades. Continuer la lecture de « Modern Studies : « On adore superposer les sons » »

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Cheap Star, Wish I Could See (Kool Kat)

Bien sûr qu’il est essentiel de faire des listes. L’énumération n’a pas que du dérisoire : la lecture de Haute Fidélité de Nick Hornby (1995) n’a rien révélé sur ce point ; elle n’a fait que confirmer à l’âge adulte ce que l’on savait depuis l’enfance. Le désir est toujours passé par là : des traces écrites, comme une manière de hiérarchiser pour minimiser les frustrations potentielles, donner une profondeur de champ aux envies avant même de les assouvir, et surtout trouver un plaisir à part entière dans ces préliminaires qui laissent en suspens, le plus longtemps possible, l’acte éphémère de consommation sous contrainte budgétaire plus ou moins stricte. Les listes comme étape essentielle vers la jouissance. Cela a bien sûr commencé par les cadeaux – Noël, les anniversaires – mais les plus marquantes sont vite devenues les plus ciblées lorsque se sont succedées – ou entassées – les passions pour les collections et leur horizon jamais atteint d’exhaustivité : les numéros de Special Strange manquants qu’on allait parfois exhumer chez les bouquinistes des quais de Seine, les vignettes autocollantes des albums Panini, les timbres, les boîtes en métal. Et puis les disques – beaucoup, trop, encore aujourd’hui – qui ont rapidement supplanté à peu près tout le reste. Continuer la lecture de « Cheap Star, Wish I Could See (Kool Kat) »