Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

The Prodigy, The Fat of the Land (XL Recordings, 1997)

Décrié par les puristes, le big beat fut un choc esthétique pour beaucoup d’adolescents à la fin des années 90. Si certains groupes frisent la blague potache, d’autres ont démontré que le genre en avait sous la semelle. Parmi eux les Chemical Brothers, Fatboy Slim et The Prodigy auront toujours une place particulière dans notre chair. The Fat of the Land (1997), de ces derniers, fut un pain dans la gueule de ceux qui l’écoutèrent, à la fin des années quatre-vingt-dix. La sainte trinité qu’il forme avec Dig Your Own Hole (1997) et You’ve Come a Long Way, Baby (1998) fut une machine à convertir les teenagers à la musique électronique. Omniprésents dans les bandes originales de jeux vidéos comme Wipeout 2097 (1996) ou Fifa 99 (1998) et de films comme Spawn (1997) ou Matrix (1999), les morceaux de ces groupes ont amené les machines des clubs jusqu’aux chambres des adolescents. Continuer la lecture de « The Prodigy, The Fat of the Land (XL Recordings, 1997) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , ,

Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner)

Fleetwood Mac Rumours1977, la révolution punk gronde, pourtant le soft rock se porte merveilleusement bien et continue de se vendre par palette entière. Si les Ramones ou Talking Heads font vibrer les petits cœurs fragiles de critiques extatiques, le grand public américain se précipitent sur les disques de Steely Dan ou des Doobie Brothers. En France, le rock d’avant le punk se porte aussi très bien. De Dire Straits en passant par Supertramp ou Alan Parsons Project, les Français ne sont pas franchement convertis aux épingles à nourrice. Longtemps considérés avec une certaine défiance, les gros vendeurs des seventies ont, ces dernières années, été largement réhabilités. Cité par de nombreux artistes (Best Coast, Haim etc.) comme une référence, Fleetwood Mac est incontestablement une des têtes d’affiche de la décennie. Continuer la lecture de « Fleetwood Mac, Rumours (1977, Warner) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , , ,

Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982)

Figure essentielle de la scène boogie/post-disco américaine des années 80, Patrice Rushen connaît pourtant un parcours atypique. Après avoir gagné un concours de jazz au Monterey Jazz Festival à 17 ans avec son groupe, la pianiste signe avec le label Prestige. Au début de sa vingtaine, Patrice Rushen publie ainsi trois albums sur le label entre 1974 et 1977. La musicienne opère un virage à 180 degrés un an plus tard lorsqu’elle signe chez Elektra. Label mythique dans les années 60 (The Doors, The Stooges, Love…), la structure est rachetée par Warner au début des seventies. Elektra contribue alors à développer un certain son californien (Leon Ware, Bread, Lee Ritenour, Carly Simon) aux cotés de leurs collègues d’Asylum également chapeautés par WEA. Dans cet environnement moins puriste, Patrice Rushen s’épanouit et ose aller vers une production plus funky, dansante et surtout pop, ce qui est vécu comme une trahison par les amateurs de jazz. Continuer la lecture de « Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , , ,

The Primitives, Lovely (RCA Records, 1988)

Formés en 1984 à Coventry dans les West Midlands, The Primitives furent un des groupes les plus à succès de la vague C86. Ils obtiennent, en effet, la sixième place du chart album britannique, avec leur premier disque Lovelysorti en 1988. Ce succès, ils le doivent en particulier à l’inoubliable tube Crash. Comme beaucoup de grandes chansons, le titre a très vite sa propre existence. Six ans après sa parution initiale, un remix, avec d’inutiles nouvelles pistes, se fraye un chemin sur la bande original de Dumb and Dumber, succès des frères Farrelly. Trop pop pour les puristes, pas assez pour le grand public, les Primitives souffrent parfois de cette position intermédiaire. Continuer la lecture de « The Primitives, Lovely (RCA Records, 1988) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

Led Zeppelin, Id. (1969, Atlantic)

Groupe aussi détesté que vénéré, Led Zeppelin ne laisse guère indifférent. Le formation britannique enregistre, en l’espace de trois ans, quatre classiques du rock.  S’il y a beaucoup à dire sur les pillages (de textes, riffs, etc.) opérés par le gang londonien, le talent et la force de Led Zeppelin rayonnent dès leur premier disque en 1969. Le groupe se forme, l’année précédente, sur les limbes des Yardbirds. Devant assurer des engagements avec ces derniers, Jimmy Page (guitariste) et le manager Peter Grant montent les éphémères New Yardbirds. Ils deviennent quelques mois plus tard Led Zeppelin. Jimmy Page est alors un guitariste émérite et expérimenté. En plus de sa participation à un groupe qui a compté trois guitaristes reconnus (lui, Clapton et Beck), il a fait ses armes, à la dure, en tant que session man. Continuer la lecture de « Led Zeppelin, Id. (1969, Atlantic) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

Yma Sumac, Mambo ! (1954, Capitol)

Pour beaucoup d’entre nous, les années cinquante ressemblent à un continent éloigné, une terre perdue dans la brume. La faute à ces maudites années soixante ! Essentielles dans la construction de la musique que nous aimons (Beatles, Beach Boys, Velvet Underground, Byrds…), elles relèguent la décennie précédente dans les limbes. Tout au mieux, nous savons qu’il y avait les pionniers Rock & Roll, de Chuck Berry en passant par Buddy Holly ou Little Richard et du Jazz bien sûr, énormément de Jazz. Les fifties furent pourtant fort variées : Doo Wop, Exotica, danses de salon (Mambo, Cha-Cha-Cha…) Mambo! d’Yma Sumac, paru en 1954 sur Capitol, témoigne de l’excitation qu’il régnait après guerre dans les foyers américains. Au léger répond l’étrange. L’album fascine par sa capacité à faire entrer la personnalité singulière d’Yma Sumac, dans le registre connoté du mambo. Continuer la lecture de « Yma Sumac, Mambo ! (1954, Capitol) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , , , ,

Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980)

Comme de nombreux autres groupes français des années 60/70, Marie et les Garçons a publié peu de disques. Deux EPs de son vivant pour être exact : l’album Marie et les Garçons (1980) est sorti à titre posthume. Cette modeste discographie ne permet guère de mesurer l’influence du groupe lyonnais sur le rock francophone. Aux côtés des Olivensteins ou d’Asphalt Jungle, Marie et les Garçons représentent une idée du punk, esthète et ouverte. Cela leur a valu certaines inimitiés et réactions très négatives de la part du public, mais aussi une place dans nos cœurs aujourd’hui. Formé en 1975, au Lycée Saint-Exupéry, le groupe s’appelle initialement Femme Fatale, nom trouvé en urgence pour assurer la première partie des futurs Starshooter au concert de fin d’année du bahut. Leur blase définitif leur est suggéré quelques mois plus tard par Marc Zermati de Skydog. Il fait référence à la batteuse du groupe, Marie Girard, ossature de la formation aux côtés d’Erik Fitoussi et Patrick Vidal, guitaristes et compositeurs principaux. Continuer la lecture de « Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , ,

Lisa Germano, Geek the Girl (1994, 4AD)

Salut ! C’est l’histoire de Geek la fille, une fille qui ne ne sait pas comment être sexuée et cool mais qui découvre qu’elle n’est pas cool et qu’elle est tout le temps exploitée sexuellement, qui en devient malade et préfère laisser tomber mais qui finalement essaie encore de croire en quelque chose de beau et rêve encore d’aimer un homme dans l’espoir qu’il pourra la sauver de sa vie merdique… Ah ah ah, quelle geek !

(in Notes de pochette de Geek the Girl.)

C’est une histoire américaine, et c’est une histoire universelle. Telle elle nous échappe, si nous décidons de nous tenir à un côté des choses, à un côté d’un océan. Mais pour pouvoir traverser un océan, encore faut-il le voir, et savoir que nous ne savons pas.

Comment peut-on savoir ce que cela veut dire de naître dans une famille de musiciens – Rocco et Betty Germano – musiciens et enseignants – lui, né en Italie, immigré économique enfantin tellement doué pour le violon qu’il finit par fréquenter des pupitres aussi prestigieux que ceux du Chicago ? Je ne le sais pas, je ne l’ai pas vécu, je l’ai lu souvent. Est-ce que ça “veut dire” quelque chose ? Est-ce que ça fait quelque chose ? C’est un événement, c’est là, et on ne sait pas – enfin – je ne sais pas. D’autres savent, ils l’ont vécu, d’autres pensent savoir, ils supposent.

Je peux envisager le non-savoir, et laisser l’insu en pause, en paix, non dit. Continuer la lecture de « Lisa Germano, Geek the Girl (1994, 4AD) »