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The League Unlimited Orchestra, Love and Dancing (Virgin, 1982)

Martin Rushent a joué un rôle important dans la carrière de The Human League. Après le départ pour British Electric Foundation/Heaven 17 de deux de ses membres fondateurs, Martyn Ware et Ian Craig Marsh, le groupe enregistre Dare en 1980 avec l’aide du pétulant producteur. Sommé par leur maison de disques de sortir enfin des tubes, The Human League est dans une position délicate avec la démission de ses deux musiciens les plus expérimentés. Virgin leur suggère alors de travailler avec le chevronné Martin Rushent. Le CV de ce dernier est déjà conséquent : après des débuts auprès de Tony Visconti (T. Rex, Fleetwood Mac, ELP etc.), le bonhomme se fait une réputation chez United Artists en signant et produisant des groupes comme les Buzzcocks ou les Stranglers. Continuer la lecture de « The League Unlimited Orchestra, Love and Dancing (Virgin, 1982) »

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Daft Punk, Homework (Virgin, 1997)

Évènement du mois de janvier tout juste écoulé : Homework des Daft Punk fête ses vingt-cinq ans. Pour ma part, je fais partie de ces gens qui ont l’impression que les années 90 étaient il y a dix ans. Je suis sûr que vous aussi. Vous vous rappelez alors peut-être ce que vous faisiez cette années-là, et à quel moment précis vous avez entendu pour la première fois les Daft Punk. Peut-être faisiez-vous partie de ces happy few (un terme très nineties en lui-même) qui avaient eu la chance d’écouter le disque en avance ou entendu les premiers maxis du duo parisien chez Soma ? De mon côté, j’avais treize ans et j’ai découvert le groupe à la télévision. Quelques années, à l’échelle d’une vie, ne représentent pas tant que ça ; elles deviennent pourtant des montagnes à l’adolescence. À un an près, vous pouviez devenir fan ou non de britpop et cela aurait pu être Oasis ou Blur. Pour ma part, ma révélation musicale fut électronique. Continuer la lecture de « Daft Punk, Homework (Virgin, 1997) »

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Autechre, Chiastic Slide, 1997 / LP5, 1998 (Warp Records)

La séquence 1997-1998 est charnière dans l’évolution du genre IDM. Un moment qui a marqué la progressive mise à distance d’une matrice post-rave en direction d’une exploration des marges les plus déviantes du dancefloor ou d’une écriture plus pop d’un côté – Aphex Twin, Boards of Canada, Bogdan Raczynski. Pour, d’un autre, voir un grand nombre de musiciens s’engager dans le formalisme et le conceptualisme arythmique – du label Mille Plateaux à la laptop music des labels Mego ou Raster-Noton par exemple. Assurément, Sean Booth et Rob Brown ont choisi d’emprunter la deuxième voie, au point d’en incarner l’une des formes idéal-typiques : c’est ce qui frappe à la réécoute de Chiastic Slide (1997) et du LP5 (1998), deux disques réédités au mois de novembre par Warp Records, qui renvoient à un tournant esthétique majeur dans une œuvre que l’on peut rétrospectivement appréhender selon certaines lignes de force. Continuer la lecture de « Autechre, Chiastic Slide, 1997 / LP5, 1998 (Warp Records) »

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Dwight Druick, Tanger (Bobinason, 1980)

Historiquement, les États-Unis et l’Angleterre inspirent de très nombreux courants musicaux de la musique pop. Chaque pays interprète ces tendances à l’aune de sa propre culture et ses préférences. Il est passionnant de constater les différentes versions d’une même idée, notamment dans la francophonie. Le Soft Rock californien (aussi appelé AOR, Westcoast ou Yacht Rock) n’échappe pas à la règle. Apparu au début des années soixante-dix dans le sillon du mouvement hippie, le genre connaît sa forme la plus aboutie et élégante à la fin de la décennie avec Fleetwood Mac ou Steely Dan. La France comme le Québec s’y sont bien sûr essayés, de même que de nombreux autres pays (la City Pop japonaise). Du coté de l’Hexagone, Véronique Sanson, France Gall, Michel Berger, Weekend Millionnaire ou encore le duo Grimaldi/Zeiher ont fantasmé sur la côte ouest américaine. Dans la Belle Province, ils s’appellent Diane Tell, Gilles Rivard ou encore Dwight Druick. Continuer la lecture de « Dwight Druick, Tanger (Bobinason, 1980) »

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True West, Kaleidoscope Of Shadows : The Story So Far (Bring Out Your Dead Records)

Les périodes de transition musicale sont souvent les plus intéressantes et les plus riches, en particulier quand elles s’animent dans les marges. Celle dont il s’agit ici est communément désignée – aussi bien d’ailleurs par les commentateurs que par les acteurs eux-mêmes – sous le terme de Paisley Underground. Début des années 1980, sur la côte Ouest des USA : une cohorte de jeunes musiciens locaux amorce une relecture originale et considérablement influente de l’histoire du rock. Sur le fond, ils demeurent profondément marqués par les soubresauts telluriques du punk dont ils ont essentiellement retenu l’appel à la création libre, émancipée de toute contrainte technique ou commerciale. Sur la forme, en revanche, ils refusent toute prétention à la pratique nihiliste de la table rase et revendiquent d’emblée une filiation claire et assumée avec les aînés négligés de la légende alternative. The Velvet Underground sert, évidemment, de point ralliement. Mais aussi Love, The Stooges, The Byrds et pas mal d’autres. Continuer la lecture de « True West, Kaleidoscope Of Shadows : The Story So Far (Bring Out Your Dead Records) »

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The Beau Brummels, Turn Around : The Complete Recordings, 1964-1970 (Now Sounds)

Il aura fallu près d’un mois pour commencer à digérer cette rétrospective quasi-intégrale de l’œuvre initiale de The Beau Brummels : huit volumes remplis à ras-bord – plus d’une trentaine de morceaux sur certains CD’s – qui composent un récit chronologique exhaustif – et pour partie inédit d’une petite épopée. Il y a pourtant bien des raisons valables de consacrer quelques heures d’attention au legs de ce groupe que l’on considère souvent comme secondaire. Réévaluer son importance relative, sans doute. Mais, après tout, cet aspect de la besogne a été déjà préalablement amorcé depuis que, au début du siècle, le jeu érudit des réhabilitations rétrospectives a conduit les amateurs de l’archéologie du folk-rock à panthéoniser au moins deux des albums les plus novateurs et donc remarquables du quintette de San Francisco : Triangle (1967) et Bradley’s Barn (1968). Continuer la lecture de « The Beau Brummels, Turn Around : The Complete Recordings, 1964-1970 (Now Sounds) »

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A Flock of Seagulls, id. (Jive, 1982)

Charrier des groupes et afficher sa vertu snob sont des attitudes au moins aussi anciennes qu’acheter des disques. Le groupe A Flock of Seagulls a longtemps été une victime facile et la source de nombreuses moqueries. La coupe de douilles du chanteur Mike Score n’y est pas pour rien : avec celle de Limahl, elle représente la quintessence du style quatre-vingt. Venu de Liverpool et ne disposant pas du sceau de bon goût des collègues (Echo & The Bunnymen, The Teardrop Explodes, OMD), A Flock of Seagulls n’en a pas moins signé un premier disque vraiment très solide. Il est devenu, depuis, un classique de la new wave britannique.

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Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000)

La dance music se prête historiquement mal au format album. Elle semble s’épanouir en maxi ou sur les mixes CD, désormais quasi-disparus. Logique si nous tenons compte de sa qualité première : elle est là pour faire battre le cœur des écumeurs de clubs et les garder le plus longtemps sur la piste. Cette fonctionnalité première du genre s’accommode ainsi difficilement d’un format porté par le jazz puis le rock, à partir du milieu des sixties. La narration n’est tout simplement pas la même. Wookie (2000), l’unique album de Wookie, est une des exceptions à cette règle. Continuer la lecture de « Wookie, Wookie (S2S Recordings, 2000) »