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Le Motel, notre maison.

Le Motel, Ma Maison : était-il possible de trouver un titre qui colle mieux à la compilation d’un bar unique – et à bien des égards irremplaçable – à Paris ? Situé dans le onzième arrondissement, pas très loin des disquaires (et de la Méca), le Motel est depuis onze ans maintenant un  haut lieu de la pop indé, cette nébuleuse aux contours mouvants dont l’existence n’est pas attestée à sa juste valeur dans les écritures officielles. Difficile de s’en tenir à cette description neutre, en tous cas le bar représente depuis longtemps pour certains d’entre nous, un havre pour les musiques qui nous tiennent à cœur. C’est notre QG, nous ne nous posons même pas la question avant d’y aller, tant cela est évident. Situé un peu à l’écart dans un passage, à deux pas de la rue de la Roquette, à quelques mètres de la station Ledru-Rollin, son affiche lumineuse est un phare pour les âmes esseulées.  Derrière le bar, souvent des musiciens, nos potes, des gens intéressants, parfois d’anciens clients passés derrière le comptoir. Peut être qu’un jour un historien de la musique répertoriera les groupes créés entre les murs désormais verts du Motel; et nous y (re)découvrirons les connexions imprévisibles dues à quelques pintes éclusées sur un coin de table, ou accoudés contre le meuble en bois. Continuer la lecture de « Le Motel, notre maison. »

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Wild Nothing

Jack Tatum aka Wild Nothing / Photo : Coralie Gardet

Mercredi 6 juin. C’est dans le quartier de la Gare de l’Est, à Paris, que rendez-vous est fixé avec celui qui officie depuis près de 10 ans sous le nom de Wild Nothing ; Jack Tatum. Le matin-même, ​il dévoilait un premier single accrocheur, Letting Go, prémisse de son quatrième album à paraître le 31 août prochain chez Captured Tracks. De son amour inconditionnel pour Roxy Music à sa collaboration avec le stupéfiant Jorge Elbrecht, l’américain s’est livré sans réserve sur ses inspirations et son processus de création.

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En studio avec The Married Monk

Photo : The Married Monk
En sommeil depuis une décennie, l’entité Married Monk, emmenée depuis toujours par Christian Quermalet, vient se rappeler à nos bons souvenirs avec Headgearalienpoo (tromblonnage approximatif du grand Edgar Allan Poe), un disque aussi surprenant dans son apparition tardive que par son contenu. D’une excellence rare, on y retrouve un songwriting unique en ces terres, et un travail sur le(s) son(s) qui emprunte et son histoire et sa créativité au Krautrock – des plages les moins offensives de Neu! à sa noble descendance, Broadcast en tête. On y choisira aussi quelques clins d’yeux à l’ami Dogbowl (Bus), Dylan (Bomb On Blonde) et The Cure (10:16 Saturday Night), surtout sur une reprise très risquée mais réussie jusqu’au grandiose de Siamese Twins (Pornography, 1982), puisqu’en plus d’y garder la douleur originelle, on sait la tempérer à l’ombre d’un grand calme que n’aurait pas renié Mark Hollis. Et je ne dis pas ça souvent. Impressions d’enregistrement par les concernés. Continuer la lecture de « En studio avec The Married Monk »

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Giorgio Poi

Giorgio Poi
Giorgio Poi

Comme je l’ai déjà dit ici dans un article ou dans mon top 2017, ou là-bas, à quelques rares Français croisés à son live, pas loin du lavabo bleu ou dans l’affable fumoir tagué de l’International – les chansonnettes de Giorgio Poi, bricolées à la Mac DeMarco entre deux vaisselles et une machine à laver, font partie de celles qui revisitent et surtout revitalisent la « it-pop » ou, si l’on préfère, l’italo-indie. Continuer la lecture de « Giorgio Poi »

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Sparks

Sparks
Ron et Russell Mael / Sparks

Un chanteur androgyne à la voix haut perchée, un clone moustachu et inquiétant de Charlie Chaplin martelant sans sourciller sur son clavier une mélodie bubblegum : c’est l’image la plus marquante, parfois la seule, que l’on associe à Sparks. A moins qu’il ne s’agisse, francophilie oblige, des quelques séquences du clip de Tim Pope illustrant le tube Singing In The Shower (1989) co-interprété avec les Rita Mitsouko. Pourtant, au-delà de ces quelques impressions visuelles réductrices, ce duo californien fondé par les frères Ron et Russell Mael au début des années 1970 a su imposer, au fil de ses cinq décennies d’existence et de ses vingt-cinq albums, une empreinte profondément originale dans l’histoire de la pop. Continuer la lecture de « Sparks »

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The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid

The Jesus And Mary Chain
Jim Reid / The Jesus And Mary Chain

Même au nom de la grande déflagration noisy pop qui sauva notre adolescence de la frustration et de l’ennui terminal, on saura gré aux frères Reid d’avoir eu la mesure, le recul et la décence nécessaire pour ne pas avoir tenté de nous infliger une bruyante et vaine tentative vengeresse de type Psychocandy II, la mission. Étrangement familier, mais doté de son propre mystère au-delà d’une nostalgie qu’on peine grandement à évacuer tout à fait, Damage And Joy aura finalement prouvé qu’ils avaient encore quelque chose à nous montrer. Et sur scène, la magie opère encore, sans volonté de nuire mais sachant encore doser et le bruit et l’émotion. Les cris de joie et les yeux embués qu’on a pu voir à la dernière Route du Rock ou à Rock en Seine peuvent en attester. On attend donc encore avec impatience les frères Reid le Vendredi 1er Juin sur la scène Flamingo du This Is Not A Love Song Festival à Nimes, à minuit passé. Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid »

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Bernard Estardy – Les formules magiques du Baron (1ère partie)

Bernard Estardy
Studio CBE / Photo Lucie Jego

En 2018, le nom de Bernard Estardy (disparu en 2006) revient sur toutes les lèvres, comme à l’époque où l’on s’arrachait ses services d’ingénieur du son / arrangeur de génie. Remercions Born Bad et Gonzai d’avoir publié coup sur coup, à un mois d’intervalle, deux compilations qui permettent de remettre en lumière le génial talent de producteur du « Baron de Méhouilles », également surnommé le « Géant », titre du livre que lui a consacré sa fille Julie, à paraître en septembre. Continuer la lecture de « Bernard Estardy – Les formules magiques du Baron (1ère partie) »

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Nos chansons d’amour

Richard Davies / Cardinal

Ride, Cocteau Twins, The Sundays, Prefab Sprout, Cowboy Junkies… :  le nouveau film de Christophe Honoré s’intitule Plaire, aimer et courir vite, mais pour reprendre le titre d’un de ses précédents long-métrages, ce sont nos chansons d’amour qu’il a choisi de synchroniser. Le réalisateur nous propose aussi d’entendre dans une salle de cinéma des chansons rares, comme c’est le cas avec You’ve Lost Me There de Cardinal ou Dreams of Pleasure de Siglo XX. Section 26 s’est entretenu avec Frédéric Junqua, qui a signé la supervision musicale du film. Continuer la lecture de « Nos chansons d’amour »