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« Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024)

« Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024)
« Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024)

Dans la série nous nous sommes tant aimés, il est vrai que le cas Mogwai nous tracasse au moins autant que les gens en pleine extase attentiste quant au nouvel album de The Cure. Car sur une durée moyenne mais aucunement reniée, Mogwai fut non seulement un de nos groupes préférés mais aussi le meilleur groupe du monde et surtout le plus bruyant quand ils s’en donnaient les moyens. Malchance infâme d’une date inoubliable au Café de la Danse (déjà…) qui venait simplement d’appliquer la loi. Pas plus de 108 dB, la législation gauloise était formelle mais pour un groupe alors en pleine ascension — et dont la capacité de jonglage niveau quiet/loud fascinait et annihilait alors plusieurs efforts historiques (mbv à l’Olympia, Killing Joke aux balances, Yo La Tengo deux jours de suite devant le Twin Reverb d’Ira) au meurtre de mes tympans — elle ne coulait pas de source. Ces petites batailles du bruit, orions et ramponneaux de visu, faisaient acte de résistance. J’ai d’ailleurs encore ce fameux ticheurte du Ché (t’as la double ref ?) orné du slogan Scottish Guitar Army. J’ai vraiment une histoire particulière avec ce groupe que j’ai peut-être aimé plus que de raison. Continuer la lecture de « « Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024) »

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« Electronic Body Movie » par Pietro Anton (2024)

Front 242 période "Two In One" (1983) / Photo : DR
Front 242 période « Two In One » (1983) / Photo : DR

L’histoire du terme EBM (Electronic Body Music) est bien connue. Ralf Hütter de Kraftwerk a dans une interview pour le magazine Sounds mobilisé la figure du corps pour souligner l’engagement physique qu’impliquait la musique de The Man-Machine. Une pop électronique, qui s’avère plus rythmique et dansante que dans leurs disques précédents. Mais c’est à la formation belge Front 242 qu’il reviendrait d’avoir véritablement inventé le genre et son appellation. En quelques titres imparables, elle a formalisé une sorte de post-disco ou de synthwave industrielle, croisant efficacité dancefloor et puissance d’évocation idéologique. Son caractère fascinant réside dans sa mobilisation d’un imaginaire social souvent ambigu, mais aussi une forte charge sensuelle et sexuelle, comme si il s’agissant de faire de la dance music un vecteur d’expérimentation sonore et politique. Les basslines hypnotiques de Giorgio Moroder chantées par Donna Summer rencontrent la vitalité du punk et certaines recherches issues de la scène Kraut ou industrielle – pour donner naissance à une forme hybride, une sorte d’avant-gardisme pop et dance. Continuer la lecture de « « Electronic Body Movie » par Pietro Anton (2024) »

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« Free Will And Testament – The Robert Wyatt Story » de Mark Kidel (2003)

Robert Wyatt
Robert Wyatt / Photo : Renaud Monfourny

Ici, la musique est placée au centre. De l’image, du récit, d’un peu tout. Comment pourrait-il, d’ailleurs, en être autrement. Au tournant du siècle, Mark Kidel a donc filmé pour le compte de la BBC Robert Wyatt en studio, interprétant en compagnie de sept autres musiciens – et de Paul Weller, en plus, à la slide pour le dernier morceau – cinq extraits de son répertoire : Sea Song (1974), Gharbzadegi (1986), September The Ninth (1997), Left On Man (1991) et Free Will & Testament (1997). Pas de coupe, pas d’artifice de montage : simplement quelques gros plans plus appuyés sur le regard du maître qui, les yeux grands ouverts – il ne les cligne que fort peu, c’est saisissant – scrute on ne sait trop quoi. Un texte ancien qu’il aurait pu oublier, l’inspiration du moment qui pointe à l’horizon, la beauté fugitive qui nait sans cesse du plaisir du jeu collectif, malgré tout. Sans doute un peu de tout cela. Continuer la lecture de « « Free Will And Testament – The Robert Wyatt Story » de Mark Kidel (2003) »

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Elsa Kuhn : In Felt She Trust

De salles de concert en disquaires (notons également le rayon chat du supermarché), Elsa Kuhn ne manque jamais un détour par un magasin de couture. Feutrine et fils de toutes les couleurs sont la base de son œuvre : des albums de légende réinventés par sa main précise, avec un soin du détail incroyable. Depuis son atelier-cocon de Bastille, elle prête son inspiration à ceux dont la musique est, comme pour elle, essentielle à leur vie. Après une exposition au Yeah Festival l’an passé, la voici en région parisienne pour l’édition 2023 du BBMix, qui accueille ce week-end A Certain Ratio et Arab Strap à Boulogne-Billancourt. En guise de présentation quatre étoiles, nous vous proposons le texte d’introduction à son livre publié aux éditions Le Boulon, signé par JD Beauvallet. Comme le disait notre bien-aimé Etienne Greib, également en préface de ce livre : « Ce n’est pas rien. »

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Musical Ecran 2023 / « Louder Than You Think, a Lo-Fi History of Gary Young and Pavement » de Jed I. Rosenberg

Gary Young
Gary Young

« Dans ma vie j’ai du prendre plus de 6000 doses de LSD. » Au moins c’est clair dès le début, Gary Young aura du mal à s’extraire de l’image d’un histrion toxique et intoxiqué. Que ce documentaire va toutefois tenter de dissiper en partie, mais pas assez. Imaginez, vous êtes Stephen Malkmus, branleur génial en banlieue californienne, vous faites ou voudriez faire un groupe, vous faites la chose plus ou moins par-dessus la jambe et là, vous tombez sur votre mauvais génie. Un freak, un vieux hippie aguerri aux choses du métier. A son niveau, mais le niveau rejoint le génie en jachère de ses nouveaux petits protégés. Continuer la lecture de « Musical Ecran 2023 / « Louder Than You Think, a Lo-Fi History of Gary Young and Pavement » de Jed I. Rosenberg »

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Fred Frith et moi

Le guitariste anglais avant-gardiste vu par ceux qui l’aiment, juste avant sa venue au BBMix ce week-end.

Fred Frith, guitariste anglais aux multiples casquettes peut se targuer d’être le fondateur du RIO (Rock in Opposition), créant le lien artistique entre John Cage et Frank Zappa. Résumer sa carrière en quelques lignes est tout bonnement impossible tant Fred Frith a passé les quarante-cinq dernières années à sans cesse ouvrir des portes à de nouveaux sons et à de nouvelles pratiques. Pour sa venue le dimanche 27 novembre au carré Bellefeuille, les équipes du festival BBMix ont demandé à une série d’artistes de dresser un court portrait de Fred Frith via leur morceau préféré. (Texte : BBMix) Continuer la lecture de « Fred Frith et moi »

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Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies

Il suffit d’un simple moment, d’égarement ou de grande concentration, pour tomber dans King Crimson. Pour beaucoup, ce ne sera jamais le cas et tant mieux pour vous. Parce que sinon, vous êtes ou assez riches, ou totalement foutus. Vraiment, ces coffrets rétrospectifs de plus d’une vingtaine de compact discs répartis par albums ou époques et validés par le maître sont autant jouissifs que dispendieux. Aucun groupe n’a pareil souci de patrimoine, c’est dire l’importance du lien et la qualité de la liaison*. En revanche pour rester un musicien actif dans ce groupe, et c’est je crois le sujet principal de ce film, c’est une autre paire de manches. Et de manches, il ne sera que peu question ici, tant caserner dans la secte de Robert Fripp semble être une affaire éminemment sérieuse, souvent temporaire donc, entre le sacerdoce, le partage du sublime, et la nécessité de l’intensité. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « In The Court Of The Crimson King » de Toby Amies »

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Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling

Comme le titre du premier documentaire réalisé par Kristina Schippling et écrit par Sarah Schygulla l’indique, il y aurait, sinon un son de Cologne, tout sauf évident à définir, tout au moins une filiation musicale depuis l’après-guerre dans la quatrième ville allemande derrière Berlin, Munich et Hambourg. Son nom germanique évoque ici au mieux en musique un album “live” enregistré et sorti en 1975, référence de l’histoire du jazz, The Köln Concert du pianiste Keith Jarrett. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling »