
Christophe est mort. P. B. m’a appris la nouvelle avant tout autre, il a su, mieux que tout autre, ce qui était logé dans le sillage de celle-ci. Je reproduis ici une lettre que j’ai adressé à cet amoureux quitté-jamais-retrouvé. J’en ai bien conscience, la brièveté tant de la forme que du propos est à double tranchant : c’est sa spontanéité, sa vérité et en même temps sa fatuité. La seule question qui se pose pour moi c’est celle de l’intérêt de cette correspondance pour le lecteur.
Question ainsi résolue dans ma caboche : sinon les textes à trous et les souvenirs confettis — l’épistolaire — qui pour dire cette intimité de la pop de Christophe ? Revenir là dessus, changer le dispositif, ça serait faire autre chose qu’un hommage accidentel. Faire une chose dont je ne me sens pas capable et dont le résultat ne serait pas celui d’un au-revoir fidèle — il ne serait embué de charabia beau bizarre.
Je conserve soigneusement une compilation semi-licite de l’édition 1969 du
Échappant plutôt par le haut au narratif du renouveau de la pop italienne coincé entre San Remo et Sorrentino,
Enserrée par les mers de Chine, des Philippines et soufflée par les brises du Pacifique, l’île de Taïwan semble se nourrir d’une circulation ancienne et constante de courants marins et culturels. Pour peu que l’on s’intéresse même sporadiquement, ainsi que je le fais, à la production musicale locale, on ne s’étonnera pas d’y trouver les mêmes enjeux et manières qui forment de l’archipel nippon à la péninsule coréenne les grandes tendances des pop extrêmes orientales : industrialisation, fabrique d’images et stéréotypes musicaux forcés. On ne s’étonnera pas non plus d’y trouver, lubie ancienne de toutes les pop en milieu démocratique, une scène d’indépendance qui plus ou moins frontalement défie la domination des images et des rythmes.


