Catégories stranger teensÉtiquettes , , , , , ,

Stranger Teens #14 : « Long Hot Summer » par The Style Council

Tout l’été, les morceaux qui ont sauvé notre adolescence.

En fait, je n’ai rien à faire par ici. Car plus qu’une chanson, ce sont des mots qui ont « sauvé l’adolescence » qui était la mienne – une adolescence jusqu’alors d’une normalité confondante, albums Panini, bols de Nesquik au petit déjeuner (sans savoir pour Jacno évidemment), coups de soleil homériques, charts grand public, embonpoint perturbant et Biactol en tête. Des mots de Best, le mensuel ressuscité il y a peu sur fond de polémique, des mots qui m’ont donné envie d’en savoir plus, d’aller fouiner dans la discothèque de mon frère de neuf ans mon ainé, d’acheter un, puis deux, puis trois disques – car ces mots-là parlaient de groupes (The Jam  d’abord) et d’une culture (les mods, un monde et des codes complètement inconnus) n’ayant pas le droit de Cité à la radio française, radio qui était surtout celle de ma mère – Europe 1 et son vrai faux hit-parade de fin de journée. Des mots que j’ai lus à l’automne 1980 ou 1981, de retour d’une journée collège ponctuée par un arrêt à la Maison de la Presse de la rue de Montreuil, où j’ai choisi ce magazine-là sans même savoir pourquoi. Continuer la lecture de « Stranger Teens #14 : « Long Hot Summer » par The Style Council »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , , ,

Suburbia, We Are From Surburbia (Kwaidan Records / Pop Lane)

Pendant plusieurs années, ça a été notre Danceteria, notre Haçienda, notre Heavenly Sunday Social… Ça a été l’endroit où les weekends n’avaient même plus temps d’exister tellement ils passaient vite. Ça a été l’endroit des rencontres, des ruptures, des expérimentations (“Une pinte de whisky orange, vraiment ?!”), des décisions d’une nuit qui allaient parfois changer toute une vie. C’est Robert et Nicolas – peut-être Robert ou Nicolas, mais qu’importe – qui ont découvert le lieu, sans doute à la rentrée 1997, qui ont invité Florence, Marc et Denis à l’émission de radio que la RPM avait sur Générations – un samedi matin, alors parfois c’était assez proche du chaos –, qui ont eu l’idée de “Et si on faisait des soirées ?”
Continuer la lecture de « Suburbia, We Are From Surburbia (Kwaidan Records / Pop Lane) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , ,

Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)

Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music)Depuis l’autre jour, je suis à la recherche de la première fois. La première fois que j’ai entendu / écouté ce groupe : qui, où, comment, quand, quoi ? Comme réponses à ces quelques questions-là, il ne reste plus que des hypothèses et des incertitudes. Mais il reste le souvenir du coup de foudre, sans même être sûr de la chanson qui l’a provoqué – mais je crois bien que c’est 7 Kinds Of Sin, le single de l’album du retour, The Mirror Test, paru en 1987 après un hiatus de quatre ans et une nouvelle organisation – pour faire bref, l’arrivée d’une jeune femme aux claviers (Juliet Sainsbury, dont nous avions bien sûr décidé de tous tomber amoureux) et d’un nouveau guitariste et compositeur, Tony McGuinness pour remplacer dans le rôle de l’alter-ego du chanteur-parolier Garçe Allard le maitre d’orchestre précédent Simon Blanchard, alias Tristan Garel-Funk. Continuer la lecture de « Sad Lovers And Giants, Feeding The Flame (1983, Midnight Music) »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Adam Miller

Adam Miller
Adam Miller

“Ancré dans la grande tradition des poètes impressionnistes de la six-cordes, The Durutti Column, Felt à l’époque de Deebank ou les Cure du début…” C’est amusant : il y a des biographies qui laissent deviner à quel point on risque de s’enticher d’un disque qu’on n’a pas encore écouté… Il y a des parcours qui favorisent aussi le coup de cœur. Ce n’est pas le nom qui est le plus souvent revenu à l’heure de tresser des lauriers au groupe d’avant – avant quoi ? Avant cette échappée en solitaire qui a vu le jour dans les frimas d’un mois de février covidé – et pourtant… L’homme en était le fondateur et l’unique membre au tout début du XXIe siècle. C’est lui aussi qui a souhaité faire évoluer l’histoire d’un post-punk sans fioriture ni concession vers une new-wave aussi fragile que du crystal ; une new-wave comme alanguie sur fond de rythmiques moites pour mieux danser sous des boules à facettes éventrées. Avec la parfaite Ruth Radelet – cette fille dont la voix tient dans un mouchoir (© 2007) – et Johnny Jewel – le faiseur de sons et codirigeant du label au nom parfait, Italians Do It Better, Adam Miller a fait de Chromatics l’un des groupes le plus importants de la décennie passée – métamorphosant quelques-unes de nos chansons de chevet (Into The Black de Neil Young, The Sound Of Silence de Simon & Garfunkel, Ceremony de New Order, On The Wall de The Jesus And Mary Chain…), signant l’un des plus bel hymne à (faire) l’amour (In The City, ad lib…) et la bande-originale étoilée de nuits qui étaient toujours plus belles que les jours – et dont on aurait voulu qu’elles durent toute la vie. Continuer la lecture de « Selectorama : Adam Miller »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , ,

Phoenix, United (Source, 2000)

Les souvenirs de Marc Tessier Du Cros, directeur artistique de leur label d’époque, Source

Ça a toujours été comme ça là-bas. Il suffisait d’une intro, d’un refrain, d’un gimmick, et bim, un peu comme dans la vie ordinaire d’ailleurs –, nous tombions en pâmoison. Le disque élu ne quittait dès lors plus la platine du bureau (ce n’est pas une image, il faut comprendre cette phrase dans son sens littéral), quelle que soit l’heure, quel que soit le jour – et celle ou celui qui avait l’effronterie de glisser un « encore ?!” en entrant prenait la porte sans autre forme de procès – je crois que plusieurs personnes pourraient toujours en témoigner aujourd’hui. Continuer la lecture de « Phoenix, United (Source, 2000) »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , , ,

Depeche Mode, nec plus ultra

Depeche Mode
Depeche Mode

Des trois, c’était sans doute celui qu’on ne s’attendait pas à voir partir en premier… Il était celui qui paraissait le plus mesuré, celui que la débauche n’excitait guère, le seul capable de ramener à la raison ses compagnons, le véritable ciment entre le performeur Dave Gahan et le compositeur Martin Gore. Mais voilà. Andrew Fletcher a tiré sa révérence jeudi dernier, le 26 mai 2022, alors que rien ne l’y prédestinait. Avec sa disparition, c’est bien sûr l’avenir de l’un des groupes les plus influents / importants de la génération post-punk qui prend l’allure d’un point d’interrogation, d’autant plus à la réplique donnée par celui que tout le monde surnommait Fletch à la dernière question d’une interview réalisée à la toute fin de l’année 1996 pour la RPM… Continuer la lecture de « Depeche Mode, nec plus ultra »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Adios Amores, Sus Mejores Canciones (Ground Control / Snap! Clap! Club)

Adios Amores, Sus Mejores CancionesIl y a quelques semaines, je dévorais le livre de JD Beauvallet, Passeur, un livre qui ne parle pas qu’aux mélomanes avertis ou aux lecteurs des Inrocks, mais un livre qui parle à tous ceux qui ont une passion chevillée au corps et un besoin irrépressible de la partager. C’est un beau livre, un livre que l’on a envie de relire, d’offrir, de faire lire – et j’aimerais que ma fille le lise, cet été peut-être. C’est un beau livre dont même le titre est parfait : Passeur. J’en étais même un peu jaloux parce ce mot-là, je l’ai souvent utilisé pour tenter d’expliquer ce que je faisais au quotidien – je suis assez adepte de l’allégorie sportive (à chacun ses faiblesses) – et que j’utilise même aujourd’hui quand on me fait remarquer le fossé qui existe entre ma vie d’avant et ma vie d’aujourd’hui : je réponds le plus souvent qu’il n’y a pas tant de différences que cela en fait, que c’est ça que je reste, un passeur… Continuer la lecture de « Adios Amores, Sus Mejores Canciones (Ground Control / Snap! Clap! Club) »

Catégories billet d’humeurÉtiquettes , , , ,

The Cure, toute première fois

Robert Smith, The Cure
Robert Smith, The Cure – 15/05/84 à Paris / Photo via Une vie de concerts

Le mardi 15 mai 1984, alors que la Curemania n’est pas encore-là, The Cure retrouvait le public parisien. Parmi les présents entassés dans un Zénith surbondé, certains allaient vivre leur première fois…

“You’re the noisiest audience we’ve ever had”“Vous êtes le public le plus bruyant qu’on n’ait jamais eu”, le temps d’une traduction approximative… Malgré les clameurs, malgré les larsens d’un ultime morceau pas tout à fait dissipés, ces mots prononcés par l’homme au centre de la scène, chemise blanche immaculée et chapelet autour du cou, semblent résonner avec une parfaite netteté et suscitent une pointe de fierté – celle un peu nigaude de se dire « J’ai donc participé à ça » –, même si, dans le dernier RER C attrapé de justesse, on se demande si on ne les a pas tout bonnement fantasmés, ces mots-là, si cette déclaration en guise de ponctuation finale ne disait finalement pas tout à fait ça… Mais quelques mois plus tard, Concert, le premier album live du groupe dans sa version cassette venait confirmer que non, nous n’avions pas rêvé : la face B constituée de versions scéniques enregistrées au fil des années s’achevait sur le Forever du Zénith et ces mots désormais passés à la postérité – au moins la nôtre… Continuer la lecture de « The Cure, toute première fois »