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Seymour Stein, le chant des sirènes

Le mogul du son new-yorkais, des Ramones à Madonna est parti. Interview rétrospective de 2014.

Seymour Stein
Seymour Stein

Seymour Stein a tiré sa révérence début avril, quelques semaines avant ses 91 ans, après avoir inventé, sinon le punk en signant les Ramones, au moins le terme de “new wave” pour permettre aux disques stigmatisés “no future” de passer à la radio. New-Yorkais responsable dans les années 1980 aux États-Unis du succès de la moitié des meilleurs artistes britanniques, des débutants Depeche Mode à celui, posthume, de The Smiths, immortalisé en 1998 par une chanson de Belle & Sebastian sur l’album The Boy With The Arab Strap, voici l’interview d’une légende parue dans la RPM canal historique à l’été 2014. Quatre ans avant la publication par St. Martin’s Press de son autobiographie Siren Song, rédigée par un compatriote journaliste Gareth Murphy et au sous-titre à rallonge désormais ironique, The Autobiography of America’s greatest living record man : spotter of rock talent from The Ramones to Madonna.
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Scott ou encore

L’auteur François Gorin explore les éclats et les errances de l’avant-gardiste Scott Walker

Scott Walker
Scott Walker

Lire Section26 a beau être un gage de qualité, il se peut que vous ne connaissiez pas (encore / bien) la musique de Scott Walker et que vous n’ayez jamais ouvert un ouvrage de François Gorin, journaliste de la chose musicale également romancier, pourtant déjà évoqué dans nos pages. Même dans ce cas, ce Scott Walker* est pour vous même si vous ne le savez pas encore. Continuer la lecture de « Scott ou encore »

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Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling

Comme le titre du premier documentaire réalisé par Kristina Schippling et écrit par Sarah Schygulla l’indique, il y aurait, sinon un son de Cologne, tout sauf évident à définir, tout au moins une filiation musicale depuis l’après-guerre dans la quatrième ville allemande derrière Berlin, Munich et Hambourg. Son nom germanique évoque ici au mieux en musique un album “live” enregistré et sorti en 1975, référence de l’histoire du jazz, The Köln Concert du pianiste Keith Jarrett. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « Le Son de Cologne » de Kristina Schippling »

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Musical Écran 2022 : « All The Streets Are Silent – The Convergence of Hip Hop And Skateboarding (1987 – 1997) » de Jeremy Elkin

Mike Hernandez et Harold-Hunter / Photo : Gunars Elmuts

Enfin un film qui ne revient pas sur une histoire (mieux) racontée par ailleurs. Une histoire pas non plus complètement inconnue pour qui s’est un tant soi peu intéressé aux Beastie Boys, absents à l’écran autant que présents en filigrane, et célébrés en 2020 dans un autre documentaire, Beastie Boys Story de Spike Jonze. Lui aussi programmatique dans son titre complet, sans aller jusqu’à préciser que les rues en question, tout sauf silencieuses, sont new-yorkaises, les 90 minutes de All The Streets Are Silent : the Convergence of Hip Hop and Skateboarding (1987-1997), devraient plaire au cinéaste norvégien Joachim Trier, au touche-à-tout tourangeau Rubin Steiner ou bien encore à Pedro Winter. Continuer la lecture de « Musical Écran 2022 : « All The Streets Are Silent – The Convergence of Hip Hop And Skateboarding (1987 – 1997) » de Jeremy Elkin »

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Les clips au milieu du Village

Retour sur ce fascinant laboratoire d’images via une rétrospective à L’Étrange Festival à Paris

Super Discount, "Le Patron Est Devenu Fou réalisé" en 1997 par Marie de Crécy pour Le Village
Super Discount, « Le Patron Est Devenu Fou réalisé » en 1997 par Marie de Crécy pour Le Village

Ce vendredi 16 septembre, L’Étrange Festival, dont c’est la 28ème édition, propose dans le cadre du Forum des Images à Paris, une grande soirée rétrospective autour de la société de production Le Village. De la fin 1989 à 2004, ce “laboratoire d’expérimentation visuelle appliqué à l’art marchand, non subventionné” selon son responsable Charles Petit (1) a été l’origine de programmes courts novateurs pour Canal+ comme L’Œil du cyclone ou des vidéoclips musicaux, parmi lesquels Le Patron Est Devenu Fou de Super Discount ou bien The Child d’Alex Gopher. C’est tout sauf un hasard si L’Étrange Festival rend hommage avec une soirée Le Village à Charles Petit, disparu en février 2022 : parmi les organisateurs du festival figurent Alain Burosse, ex-responsable des programmes courts de Canal+, son alter ego Pascale Faure, Frédéric Temps, réalisateur lié au Village, et Marc Bruckert, associé jusqu’au début des années 2000 de Charles Petit.
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Desolation Center de Stuart Swezey (2018)

Mojave Auszug, 1984 / Photo : Fredrik Nilsen Hacke

Pour leur première sortie en DVD le 4 décembre prochain, le festival bordelais de documentaires musicaux Musical Ecran propose un film réalisé par l’américain Stuart Swezey, dont nous vous avions parlé il y a deux ans.

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Le début des années 1980. Los Angeles. Une scène locale punk (Black Flag, le groupe d’Henry Rollins, The Screamers, avec son chanteur sosie de Jim Carrey, Germs…), filmée par Penelope SpheerisWaynes’s World en 1992, c’est elle – dans le premier volet de sa trilogie The Decline of Western Civilzation (1981) n’a rien à envier à celle de New York et Londres une décennie plus tôt, avec pour correspondance européenne paradoxale, Berlin. Indésirables en ville, quelques activistes fans de musique extrême vont trouver refuge dans le désert de Mojave, celui de Zabriskie Point (1970) de Michelangelo Antonioni puis de la mort de Gram Parsons en 1973, quelques années avant de servir de décor à la pochette du The Joshua Tree (1987) de U2 photographiée par Anton Corbijn. Le réalisateur Stuart Swezey, l’un de ces amateurs paradoxaux de Throbbing Gristle et autres joyeusetés antinomiques du style de vie californien, a proposé de 1983 à 1985 une poignée de concerts, matière de son documentaire Desolation Center, récit d’une jeunesse ô combien sonique. Continuer la lecture de « Desolation Center de Stuart Swezey (2018) »

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Abécédaire Blur (2003)

Week-end Damon Albarn : retour en 2003 au moment de la sortie de « Think Tank »

Blur
Blur à Paris, en 2003 / Photo : Philippe Lévy

Bien plus qu’un simple septième album, le premier depuis quatre ans, Think Tank était le disque de tous les dangers. Placé en hibernation pour cause de projets parallèles chez Damon Albarn – surpris dans un grand écart périlleux mais victorieux entre la Jamaïque version Gorillaz et l’Afrique de Mali Music –, Blur pouvait ici tout perdre. Un enregistrement a priori chaotique allait même prendre des proportions plus dramatiques à l’annonce du départ de Graham Coxon, son guitariste, considéré par certains comme la véritable âme de la formation de Colchester. Pourtant, à l’écoute de cette merveille apaisée et tamisée, le néo-trio a tout gagné : un nouvel équilibre, de nouvelles voies à explorer. Entre dub polaire et ballades lunaires, pop crépusculaire et punk sanguinaire, Think Tank s’avère aussi surprenant que convaincant. Et se pose en nouveau chapitre de l’histoire d’un groupe en perpétuelle (r)évolution.

Interview : Estelle Chardac & Nicolas Plommée Continuer la lecture de « Abécédaire Blur (2003) »

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Ce Syd-là est une bande de jeunes à lui tout seul

Working Men’s Club, un premier album signé chez Heavenly Recordings

Working Men's Club
Working Men’s Club / Photo : Rosie Butcher

“Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.” Mea culpa, j’avais raté celui avec Working’s Men Club en novembre 2019 au Supersonic, cette salle parisienne de concerts souvent gratuits, idéale pour juger de la qualité d’un groupe au-delà de ses premiers enregistrements. Pourquoi aurais-je dû alors déjà m’intéresser à Working Men’s Club ? Parce que le single inaugural Bad Blood était sorti début 2019 sur Melodic, label de Manchester souvent bien inspiré depuis 1999 (Lucky Pierre, moitié d’Arab Strap, The Isles, The Longcut, plus récemment W.H. Lung) ? Parce que le disque suivant, Teeth, en faisait la nouvelle signature de Heavenly ? Parce qu’au gré des informations, le groupe était présenté comme originaire de Manchester ou bien de Sheffield, ce qui reste de bon aloi ? Continuer la lecture de « Ce Syd-là est une bande de jeunes à lui tout seul »