Retour sur le documentaire consacré à la pop star australienne Michael Hutchence
Michele Bennett et Michael Hutchence
19 février 1996. À l’Earls Court Exhibition Centre de Londres, lors de la cérémonie annuelle des Brit Awards (l’équivalent de nos Victoires de la Musique, la dimension internationale en plus), Oasis rafle la mise avec trois récompenses. Lorsque Michael Hutchence, chanteur du groupe australien INXS, leur remet l’un des prix, Noel Gallagher balance : “Has beens should not be presenting awards to gonna be’s” (“Les has been ne devraient pas remettre de récompenses à ceux qui vont avoir du succès”). Un an et demi plus tard, Michael Hutchence n’est plus de ce monde : il s’est donné la mort par pendaison dans une chambre d’hôtel. Continuer la lecture de « Le Mister INXS »
Interview inédite d’Andy Weatherall en 2011, pour la réédition de “Screamadelica”
Andy Weatherall
La musique compte chaque jour ses morts. Mais celle d’Andy Weatherall, si elle peut laisser indifférent le grand public (“Qui ça ?”) a été saluée avec la plus grande émotion par ses pairs. Tous, y compris ses admirateurs anonymes au moins aussi reconnaissants, ont insisté sur le sens de l’humour, la gentillesse, le savoir vivre et la culture extra-musicale du monsieur. Il serait trop fastidieux de rappeler que Weatherall a changé la musique pop dès sa deuxième production en 1989 avec Loaded de Primal Scream. Mais celui qui était toujours capable d’initier Convenanza en 2013, un nouveau festival défricheur et intimiste à Carcassonne, a surtout refusé de capitaliser sur sa réputation et de devenir sans trop se fatiguer un “gros” DJ et producteur discographique de stars. Il a préféré explorer les marges sans relâche, quitte à nous perdre parfois en route bien au-delà de Sabres Of Paradise, Two Lone Swordsmen et tout ce qui est sorti sous son nom. Il faudra encore du temps pour bien écouter, essayer de comprendre et peut-être réaliser à qui nous avions affaire derrière ses différentes identités sonores. Pour donner un exemple évident, la liste désormais détaillée des samples de Loaded ne saurait à elle seule expliquer le résultat final. Weatherall reste aujourd’hui encore un pionnier musical tous azimuts, toutes directions. Continuer la lecture de « Sale temps pour la musique »
Depuis combien de temps un groupe de rock n’avait-il pas ainsi retenu notre attention ? Rien de neuf pourtant sous le soleil intermittent de Dublin, juste cinq jeunes hommes âgés de 22 à 24 ans réunis dans Fontaines D.C., en équilibre entre bruit post-punk et pop mélodique, avec un chanteur charismatique jusque sur scène, pour faire du groupe l’une des révélations de l’année 2018, avec un premier album Dogrelsorti ce printemps. Continuer la lecture de « Fontaines D. C. – L’oasis »
“Mon père, Conny Plank, révolutionnaire du son” de Stefan Plank et Reto Caduff
Conny Plank dans sa cuisine.
Conny Plank : The potential of noise, traduit en français par Arte sous le titre Mon père, Conny Plank, révolutionnaire du son, est enfin diffusé ce vendredi 3 mai par la chaîne franco-allemande, un an après avoir été présenté en France lors du festival Musical Écran à Bordeaux. De facture assez classique, ce documentaire a été co-réalisé par son fils, Stefan Plank et le suisse Reto Caduff. Une aubaine pour tous ceux qui sont familiers du plus grand producteur musical allemand de l’après-guerre (Giorgio Moroder est italien) comme pour les curieux d’en savoir plus sur cette figure tutélaire pop rock au sens large, hélas disparue en 1987 à l’âge de 47 ans.
Une fois n’est pas coutume, il sera d’abord question de l’ultime chanson de l’album inaugural de Fontaines D.C., du calme après la tempête, de Dublin City Sky, parenthèse apparemment apaisée entre la Nico de Chelsea Girl et les héros The Pogues. Chez les plus grands, le dernier titre d’un album annonce souvent la suite sur le prochain. Mais en attendant confirmation (ou démenti sous forme d’exploration psyché-tropicale-ragga-électropop-je-ne-sais-quoi), comment ne pas succomber immédiatement et sans réserve aux dix hymnes, entre pop à guitares et réminiscences post-punk, qui précèdent ? Continuer la lecture de « Fontaines D.C., Dogrel (Partisan/PIAS) »
From toilets to stages de Vincent PhilippartEn partenariat avec le festival Musical écran
Planté en Wallonie entre Valenciennes et Maubeuge, de l’autre côté de la frontière franco-belge depuis 1989, Dour est un “grand” festival. Meilleur marché et moins gigantesque que ses concurrents flamands (Werchter, Pukkelpop, Tomorrowland…), il accueille pendant cinq jours plus de 200 000 personnes. Gloire à ses organisateurs Damien Dufrasne et Bénédicte Billon-Tillie d’avoir accepté que le réalisateur Vincent Philippart puisse filmer, façon Strip-tease mais sans aucune méchanceté, ni complaisance. Dans From toilets to stages : dans les coulisses du Dour music festival, il dissèque le montage matériel d’un de ces monstres festifs censé égayer nos existences. Continuer la lecture de « Musical Ecran : From Toilets to Stages de Vincent Philippart »