Avec une régularité presque métronomique, à raison d’un album tous les deux ou trois ans, Young Gun Silver Fox fête dix ans de carrière discographique avec Pleasure, sorti le 2 mai dernier, toujours chez Légère Recordings. Derrière ce curieux patronyme, nous trouvons un duo : Andy Platts, le jeune loup britannique et Shawn Lee, le renard argenté étatsunien. Le premier chante (également dans les Mamas Gun) et le second, multi-instrumentiste, arrange. Depuis une décennie, Young Gun Silver Fox explore le son des années 70 et plus particulièrement ce que l’on nomme désormais yacht rock, mais aussi (plus historiquement) AOR, soft rock ou westcoast. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings) »
Auteur : Alexandre Gimenez-Fauvety
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Rémi Klein, Friend in Need (Tricatel)
L’année dernière, nous découvrions la formation LORD$ avec leur premier album Speed it Up (2024). Un an plus tard, l’espace d’un instant, Rémi Klein s’échappe du groupe et propose à son tour un essai en solitaire. Le musicien reste cependant fidèle à Tricatel. La maison de disque de Bertrand Burgalat a ainsi publié Friend in Need, le 20 juin dernier, à un mois d’intervalle de l’excellent Blomovinho de Leo Blomov. Si les deux disques prennent des cheminements fort différents, quelque chose les relie sensiblement. Il est question d’une pop ouvragée, ne dédaignant pas quelques subtilités harmoniques et s’inscrivant (partiellement) dans un héritage seventies. Continuer la lecture de « Rémi Klein, Friend in Need (Tricatel) »
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Richard Pinhas, Iceland (Polydor, 1979)
À la fin des années soixante, l’arrivée des synthétiseurs comme le Minimoog change profondément la musique populaire. D’abord, utilisé pour ses textures inattendues et singulières (toute la moogsploitation), l’outil électronique devient un instrument à part entière. Qu’ils pratiquent la disco, le rock progressif ou le jazz-funk, de nombreux musiciens s’approprient leur synthétiseur. Dans les années 70, des courants naissent même sous son impulsion. Si l’Allemagne a le vend en poupe de Berlin (Tangerine Dream, Klaus Schulze) à Düsseldorf (Kraftwerk, Cluster), la France n’est pas en reste et développe une riche scène électronique à la fin des années 70. Parmi les pionniers figurent certainement Jean-Michel Jarre ou Richard Pinhas. Continuer la lecture de « Richard Pinhas, Iceland (Polydor, 1979) »
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Toti Soler, Idem aka El Gat Blanc (Edigsa, 1973)
Barcelone fut l’un des grands épicentres de la révolution rock ibérique. Après la vague beat des années 60, les groupes underground trouvèrent, dans la décennie suivante, une communauté active et dynamique dans la capitale catalane. Toti Soler fut de toutes ces aventures. Né à Vilasar de Salt, pas loin de Mataró, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Gaudí, en 1949, le jeune guitariste suit un cursus classique. Cela l’amène au conservatoire de Barcelone ou au Spanish Guitar Center de Londres. En parallèle il joue dans des groupes pop catalans. D’abord, il obtient énormément de succès avec Pic-Nic, formation internationale (des Vénézuéliens, une Anglaise des locaux) qui connaît un gros succès national avec le classique Cállate niña en 1967. Cette chanson folk-rock délicate lance la carrière de Jeanette mais aussi celle de Toti Soler et son camarade Jordi Sabatés. Continuer la lecture de « Toti Soler, Idem aka El Gat Blanc (Edigsa, 1973) »
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Lifeguard, Ripped and Torn (Matador)
Cinq après leurs débuts, deux ans après leur signature chez Matador (Interpol, Guided By Voices, Pavement, Yo La Tengo, Car Seat Headrest…), le trio de Chicago Lifeguard sort Ripped and Torn, son premier album. Affilié à un prestigieux label indépendant étatsunien, Lifeguard affiche pourtant à peine vingt ans de moyenne d’âge en moyenne. Composé d’Asher Case, Isaac Lowenstein et Kai Slater, ces jeunes musiciens sont solidement implantés dans la scène underground locale. Les deux premiers ont ainsi joué dans le backing band de Horsegirl (avec la sœur d’Isaac, Penelope Lowenstein) à ses débuts, tandis que le dernier a son propre projet, l’excellent groupe powerpop The Sharp Pins. Accompagné par Randy Randall (No Age) à la production, Lifeguard n’a pas renâclé à la tâche. Ripped and Torn est un coup de poing dans le plexus, un disque intense et sans concession. Bruyant, agressif, Lifeguard ne cherche pas à plaire à tout le monde. Continuer la lecture de « Lifeguard, Ripped and Torn (Matador) »
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Nino Ferrer, Best Of (Barclay, 2017)
Nino Ferrer est, à bien des égards, une figure incomprise de la variété française. Lui même s’est toujours perçu comme étant à la marge, non sans raisons. Né à Gênes, en Italie, en 1934, bassiste, il enregistre ses deux premiers 45 tours dans le groupe de Richard Bennett, les Dixie Cats, dans une veine jazz Nouvelle Orléans (Jelly Roll Morton, Sidney Bechet), à la fin des années 50. Au début de la décennie suivante, il s’éprend de R&B nord-américain (Stax, Atlantic) et rejoint (toujours par l’intermédiaire de Richard Bennett) le groupe de Nancy Holloway. Pendant ses concerts, la chanteuse américaine lui laisse l’occasion d’interpréter une ou deux chansons. Continuer la lecture de « Nino Ferrer, Best Of (Barclay, 2017) »
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Sly and The Family Stone, There’s a Riot Goin’ On (Epic, 1971)
Le 9 juin 2025, Sly Stone rejoignait les étoiles, quelque part dans l’espace. Avant cela, le chanteur / producteur / disc-jockey avait fait de sa Family Stone, un des monuments de la soul et du funk des années 60-70. Paradoxalement, l’apogée du groupe fut d’assez courte durée, quelques années, même pas une décennie. Resserré certes, mais quel parcours ! Entre 1967 et 1971, Sly and the Family Stone enchaîne les classiques, de ceux à vous donner encore des frissons, un peu plus de cinquante ans plus tard. Le parcours ne fut cependant pas sans embûches. Sylvester Stewart se fait d’abord un nom à San Francisco, pour lui même. Originaire de Denton dans le Texas, il grandit à Vallejo en Californie du Nord. Continuer la lecture de « Sly and The Family Stone, There’s a Riot Goin’ On (Epic, 1971) »
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Violens, True (Slumberland, 2012)
Les années 2010 s’éloignent progressivement. Elles partent rejoindre les limbes de nos mémoires, à quelques encablures du changement de millénaire. Le journalisme musical est un exercice particulier, il ne connaît que l’immédiat et le passé, si possible distant d’au moins deux décennies. Que faire des albums perdus dans le purgatoire, entre l’actualité et l’ancien temps ? Intéressons nous aujourd’hui à l’un de ces olibrius, pas assez vintage pour être réhabilité et porté aux nues : True (2012) de Violens. Paru il y a déjà treize ans, il semble plongé dans cet entre-deux où la réhabilitation ne va intéresser que les plus zélés. C’est souvent un tort, tant certains de ces albums sont des disques à chérir, bien au-delà de leur période de création. Continuer la lecture de « Violens, True (Slumberland, 2012) »