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Michèle Bokanowski, Rhapsodia/Battements solaires (Recollection GRM/Editions Mego)

Depuis maintenant une petite dizaine d’années, l’impeccable série Recollection GRM du label Mego permet de rendre accessible les archives impressionnantes du Groupe de Recherches Musicales. Fondé par Pierre Schaeffer en 1958, ce centre de recherche a contribué de façon majeure au développement des musiques électro-acoustiques (via notamment l’invention/théorisation de la musique concrète, ou de la musique dite acousmatique), et en accueillant en son sein des figures aussi importantes que celles de Pierre Henry, Éliane Radigue, Luc Ferrari, Bernard Parmegiani ou encore François Bayle, par exemple. Avec la parution récente de ces deux pièces de Michèle Bokanowski, Rhapsodia et Battements solaires, c’est ainsi l’occasion de découvrir ou redécouvrir le travail d’une figure plus contemporaine du groupe, aux côtés de celles des « grands » pionniers et « grandes » pionnières évoqués à l’instant.
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Fontaine Wallace, Le Projet (Microcultures)

« Puis j’ai retrouvé Sophie, c’était vraiment bien »

De mon temps, Superflu représentait cette petite chose fragile dont il était aisé de moquer la littérature frontale d’étudiant, disons, pour aller vite, le spleen des jeunes gens français des années 90. Leur musique d’arpèges un peu tristes (le sentiment, pas la qualité) laissaient de glace surtout que l’école Lithium d’à côté – Superflu était signé sur le Village Vert – y allait fort question noirceur et engagement. Il y avait de la retenue alors qu’on se rêvait un peu plus bravache, il y avait du sentiment, alors qu’on se rêvait armé. Pourtant, quand je me suis retrouvé, j’avoue un peu par hasard, au concert du groupe de Nicolas Falez, j’en suis ressorti tout retourné, et même, un peu plus humble. Continuer la lecture de « Fontaine Wallace, Le Projet (Microcultures) »

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Le nouvel album de Jaromil Sabor, « Mount Vision » (Howlin’ Banana Records / Permanent Freak / Safe In The Rain) en écoute exclu

Jaromil Sabor
Jaromil Sabor

En bon artisan pop, Jaromil Sabor définit depuis maintenant dix ans les contours d’une musique qui embrasse autant folk, pop baroque, indie rock, jangle pop, garage rock que twee pop. Il s’exprime dans tous les dialectes de la langue qu’il chérit, et façonne le résultat jusqu’au moindre arrangement et à la production. Mount Vision est tout cela, de belles chansons pop finement ciselées, où ses instruments s’invitent tour à tour : claviers, cordes, cuivres, percussions… Trois ans de pause n’auront pas été de trop pour finaliser ce nouvel album qui sortira ce vendredi 9 juillet chez Howlin’Banana, Permanent Freak et Safe In The Rain Records, avec une petite surprise en cerise sur le gâteau : une version vinyle illustrée par Inaniel Swims accompagnée d’un tarot divinatoire spécialement créé pour l’occasion.

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Léa Jacta Est, Les films pour adultes (autoproduction)

« Séléné, tu es si renversante que je suis à jamais renversée d’avoir aperçu la peau de ton ventre »

C’est marrant, parfois il y a collision. Je lisais l’entretien d’Arnaud Viviant pour le webzine Benzine : l’ancien journaliste de Libération y propose le top de ses albums préférés. S’y trouve une chanteuse qui m’était inconnue : Alexandra Roos. Je découvre hébété, c’est tout l’intérêt inépuisable de ces tops en pagaille dont je raffole, cette chanson d’alt rock – comme on dirait dans les rédactions de magazines rock – et sa poésie lyrique et crue : Prends-moi, à prendre justement au sens littéral du terme. S’en dégage une atmosphère exempt d’humour ou de second degré. Continuer la lecture de « Léa Jacta Est, Les films pour adultes (autoproduction) »

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La compile des 20 ans de SDZ Records

SDZ Records
Pour la petite histoire, la pochette a été peinte par Max Dembo Jr.
Vingt ans déjà que Nico (alias Max Dembo) régale les oreilles et inspire les plus jeunes. En 2001, il découvre les Vipères au Canada, lieu idéal où l’idée de monter un label germe et va finir par éclore grâce à Keith du regretté disquaire Scratch Records. Sans savoir où cela allait le mener, ni même combien de temps cela allait durer, Nico a toujours voulu mélanger concerts, fanzines et rire sur la musique, chose qui lui semblait presque impossible vingt ans en arrière. Il a donc retroussé ses manches et à décidé de contribuer de manière artisanale en sortant ces groupes qui lui remuent les tripes.

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The Reed Conservation Society, Gold, Gun and God (Microcultures/Kuroneko)

The Reed Conservation Society
The Reed Conservation Society

Tout n’est pas parti à vau l’eau au cours de l’année écoulée, heureusement. Pour The Reed Conservation Society, une première boucle s’achève avec le troisième volet de ce triptyque introductif, initié il y a deux ans. Une autre semble déjà prête à s’amorcer, alors que Stéphane Auzenet et Mathieu Blanc bénéficient désormais des excellents offices vocaux de quelques collaboratrices – dont Claire Oneglia, désormais membre à part entière du groupe – qui apportent une coloration mixte et des harmonies encore plus nuancées aux sept nouveaux titres qui composent cet Ep3, une démarche parfaitement cohérente avec la propension déjà soulignée du groupe à s’inspirer de figures féminines dans ses paroles et ses pochettes. Tous ensemble, ils prolongent leur mission commune, toujours fidèles à la cause d’une pop délicate, mélancolique et subtilement rehaussée de cordes et de cuivres. En témoigne ce premier extrait, Gold, Gun And God, ballade onirique et sans ancrage fixe au beau milieu de paysages contrastés, où les accents musicaux empruntés au terroir américain côtoient sans anicroche le classicisme de l’Ancien Monde.

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Athletico reprend « Come On Let’s Go » de Broadcast (inédit)

Artwork : Aurel Steiner
Artwork : Aurel Steiner


Ce duo parisiano-troyen qui devient groupe sur scène et dont nous avions parlé dans un Sous Surveillance l’an dernier nous gratifie de ce Come On Let’s Go de Broadcast, paru en 1998 sur un EP éponyme chez Warp Records. Athletico propose d’habitude une pop en demie teinte, tantôt obscure tantôt lunaire, pose ici une couche de froid avec des voix gutturales et des guitares qui craquent. Cette version même plus rêche respecte le tempo, et on retrouve ces petits sons électroniques qui font le charme du morceau original. Pour Lois, Broadcast « représentent pour eux tout ce qu’ils aiment dans la délicatesse pop. » 
Délicate est le bon adjectif pour définir leur musique, espérons quand à eux que l’on en entende à nouveau parler rapidement.

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Selectorama : Cyril Moya

Cyril Moya
Cyril Moya, à gauche. Photo : Artistide Saint-Jean

L’activisme vit d’enthousiasme, et Cyril Moya est un activiste discret mais certain, qui consacre l’essentiel de son temps à rendre possibles des disques – sur son label What a Mess! Records – et des concerts – par son travail de tourneur archi-indépendant.
La tendance des artistes avec lesquels il travaille est majoritairement folk mais pas que, favorable au bizarre, un peu hors-sol, complètement hors-modes. Comme on lira plus bas, un étendard parfait du peuple sans drapeau ni frontières dont fait partie Cyril (entre Montréal, Toulouse et Sauve) est la regrettée Lhasa de Sela. C’est dire le niveau d’exigence calme et voyageuse du bonhomme que, depuis un premier concert dans un jardin de Sauve au bord de la rivière, prix libre, buffet dément, cubis de toutes les couleurs, public de 7 à 77 ans, j’ai toujours plaisir à croiser : on avait parlé un peu des professionnels de la profession, et de tous leurs moments bizarres, et on avait beaucoup ri.
Lui a oublié les champs sémantiques de la plainte et du regret. Il aime trop la musique pour avoir le temps de ça. Continuer la lecture de « Selectorama : Cyril Moya »