Les confinements se suivent et se ressemblent, à quelques modalités près, et c’est peut-être une aubaine pour la prolixité de Charles Virot (dont on a pu entendre le tonitruant et complexe son de basse dans Clara Clara, et le clavier bien tempéré au sein de Vika Orline), qui continue d’envoyer, avec une belle régularité, des nouvelles sur son compte Soundcloud. Des pistes expérimentales âpres et épurées, des improvisations à la basse ou au synthé, des reprises inopinées, et des chansons aux canevas subtils, souvent bouleversantes, où affleure le désenchantement le plus implacable, que Charles écrit, ou improvise aussi parfois (L’air gelé notamment). Continuer la lecture de « Kinrisu et Charles Virot reprennent « Oh My Love » de John Lennon (inédit) »
Étiquette : Lieu : France
Catégories sous surveillance
Sous Surveillance : Pasta Grows On Trees

Qui ?
Pasta Grows On Trees, c’est le projet solo de Simon Dougé. Labellisé Mac Demarco français par une certaine presse écrite… mais après tout, rien n’empêche que Mac soit le Simon américain.
Où ?
Paris-Dijon, et Prague toujours dans son cœur. Continuer la lecture de « Sous Surveillance : Pasta Grows On Trees »
Catégories live
Special Friend en live chez vous, maintenant.
Deux choses essentielles réunies en une seule, que demande le peuple ? Dans le cadre unique du Musée des beaux-Arts d’Angers, Special Friend ont déployé leur petit bazar sonique pour une session live filmée par Capharnaüm, dont on avait déjà apprécié la session acoustique d’En Attendant Ana ou le mini concert de La Houle il y a quelques mois. Trois morceaux c’est peu, mais le duo franco-américain que nous avions invité aux côtés de Lispector à l’Espace B (RIP) en 2019 tient ses promesses, au moment de la sortie de leur premier album qu’on vous avait proposés en écoute avant sa sortie chez Howlin Banana et Hidden Bay records fin mars. Erica et Guillaume excellent dans cette slow pop à guitare qu’on éspère revoir vite en vrai.
Catégories chronique nouveauté
Kate Fletcher’s Orlando, Theories of Entanglement (Le Paradoxe du singe savant / What a Mess !)
Une autre métaphore, par Jupiter !
Virginia Woolf, Orlando
Les vies, et ce qu’on en fait, ou pas.
Pour parapréciser : elles nous font, et nous défont.
Et ainsi, depuis que l’une de mes vies a croisé la route de l’une des nombreuses, formidables et inspirantes vies de Kate Fletcher au hasard d’une journée brestoise, au hasard d’un des plus beaux concerts auquel j’ai pu assister, certaines de ses vies me font et me défont — les deux sont formidables — se faire et se défaire, même mouvement — chaque fois que je les croise — en quelques mots, en quelques notes déraisonnablement étirées, répétées, suspendues, en quelques chansons, en quelques bières et cafés aussi. Continuer la lecture de « Kate Fletcher’s Orlando, Theories of Entanglement (Le Paradoxe du singe savant / What a Mess !) »
Catégories dossier, fanzines, labels
Essaie de comprendre 7/8
Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium
On ne peut être plus actif que Bertrand Betsch en 2021. Il a coup sur coup sorti deux albums ces dernières semaines, via la structure Microcultures pour notifier poliment qu’on peut toujours compter sur lui : Demande à la poussière et Orange bleue amère, deux manières de mettre en danger son écriture de porcelaine noire et de la secouer dans tous les sens par l’électricité et les rythmes. Être et avoir été, une des équations à résoudre pour nombre d’artistes Lithium, après des débuts en fanfare, portés par cette structure si atypique et discrète, mais à l’empreinte très forte : on peut dire que BB ne s’en sort pas trop mal avec une quinzaine d’albums en héritage depuis. Il revient sur ses premières années pour Les Années Lithium.
Catégories chronique réédition, mardi oldie
Henri Salvador, Homme Studio 1970-1975 (Born Bad Records)
Après deux compilations dédiées à Pierre Vassiliu (Face B et En Voyages), le label Born Bad et le musicien Guido Cesarsky (Acid Arab) s’attaque à un autre monument inattendu de la chanson française : Henri Salvador. Trésor bien gardé de la production francophone des années 60/70, la bien nommée Homme Studio apporte un éclairage nécessaire sur l’œuvre d’un des musiciens les plus iconoclastes de son époque. Déjà quarantenaire et sacrément expérimenté au moment de l’explosion yéyé du début des années soixante, Henri Salvador navigue dans les décennies avec un recul que n’ont pas toujours ses contemporains. Continuer la lecture de « Henri Salvador, Homme Studio 1970-1975 (Born Bad Records) »
Catégories station to station
GY!BE dans le train Saint-Flour-Chaudes-Aigues / Béziers
Un disque, un train.

[Aumont-Aubrac]
La première fois, ce fut pour eux.
La première fois que j’écrivis plus loin qu’une chambre, ce fut pour eux.
Il y avait longtemps déjà qu’on n’espérait plus les voir. On appelait ça le hiatus. On avait pas mal besoin d’eux, on ressentait ce besoin.
Je les avais vus un soir d’avant, tournée Yanqui U.X.O., à l’affiche avec (smog), c’était à Clermont-Ferrand et ça n’arrive plus. Une soirée dédiant la poésie à l’intelligence, ou l’inverse, je ne sais plus trop. J’étais allé seul à ce concert. On est un peu seul dans cette musique, seul et pas seul, seul et complètement là, complètement dans le tout de la masse sonore, dans la durée, comme dans une chanson qui est le monde.
Je n’en parlai pas. Continuer la lecture de « GY!BE dans le train Saint-Flour-Chaudes-Aigues / Béziers »
Catégories cover
Sinaïve reprend « Changer » de Stereolab (clip inédit)
La cassette de reprises réalisée pour le fanzine Langue Pendue comportait déjà en couverture cette figure de femme forte, béret sur la tête et cigare aux lèvres, sorte de Che Guevara au féminin comme si elle était réinventée par Guy Peellaert sur fond doré. L’engagement n’est pas chose vaine pour notre quatuor strasbourgeois préféré, qui illustre cette cover de Stereolab – Changer, tout est déjà dans le titre – par des images d’une salle de cinéma déserte et d’un pas de danse improvisé par des danseuses en tutu blanc sur le parvis de l’Opéra Garnier en grève. Poétique et percutant, à l’heure où la culture se meurt.