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Lionel Fernandez & Jérôme Noetinger, Outer Blanc (Sonoris) / Contumace, (Matt), (Tanzprocesz)

Figure centrale de la scène expérimentale, dans son versant bruitiste/no-wave, Lionel Fernandez peut aisément être considéré comme l’idéal-type du chercheur et déconstructeur de formes. Avec Sister Iodine tout d’abord, trio emblématique d’une scène sous influence Arto Lindsay/DNA/Sonic Youth, il a pu porter haut le flambeau d’une noise maximaliste dans son appréhension du matériau sonore. Ou encore par exemple avec Discom, Minitel ou Antilles, collectifs explorant des territoires plus électroniques, qui ont su incarner une certaine radicalité caractéristique des musiques aventureuses de la période 2000/2010. Peu étonnant dès lors de le retrouver en cette rentrée avec deux projets à l’insularité sans concession. Outer Blanc avec Jerôme Noetinger d’une part, sorti début septembre sur Sonoris, qui entend confronter guitare (passée au filtre d’une multitude d’effets) et magnéto à bande. Contumace ensuite, avec un disque (Matt) prévu début novembre sur Tanzprocesz, qui s’attaque quant à lui aux esthétiques post-industrielles et minimalistes. Continuer la lecture de « Lionel Fernandez & Jérôme Noetinger, Outer Blanc (Sonoris) / Contumace, (Matt), (Tanzprocesz) »

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Boost 3000, Quel album (Pop Supérette / Another Record)

« Est-ce que tu veux bien enlever l’amertume ? »

Voilà ce que c’est, une trop grande proximité avec un label et son gérant, un disque qu’on a écouté à l’avance et qui nous a comblé, les formules qui jaillissent (« Michel Legrand, mono d’une colonie de vacances à Paisley Park », assez imprécise mais spontanée) et qui ne disent pas grand-chose finalement, les kits de presse que personne ne lit (l’histoire d’un garçon et d’une fille qui filent sur une départementale sur une mobylette kitée, les cheveux dans le vent, ce genre, oui c’était un peu de moi, pas de secret entre nous), et on se retrouve fort dépourvus au moment d’écrire LA chronique qu’on aimerait à la hauteur de ce qu’on entend. Peine perdue, pas grave. Les gens bienveillants de Section26 savent que notre écriture est ancrée dans le fanzinat, pas dans la presse quotidienne nationale, ni la revue universitaire. L’excuse parfaite. Continuer la lecture de « Boost 3000, Quel album (Pop Supérette / Another Record) »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS D’OCTOBRE 2021

Cette playlist de nouveautés du début d’automne, on y glisse comme dans un cocon groovy, à la chaleur bienveillante et aux rythmes apaisés, mais pour mieux revenir à l’électricité et à la tension. Richesse des contrastes et beauté des découvertes, c’est tout section26.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer ou Spotify et en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.
NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

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Bonnes feuilles : Rosario Ligammari, “Buongiorno Pop” (Le Mot Et Le Reste)

Lucio Battisti
Lucio Battisti

Pas la peine de tourner autour du pot, je ne connais pas grand-chose à la pop italienne. Un single par ci, un album par-là, Litfiba grâce aux années new-wave (et tenez, penser à réécouter Istanbul ce matin même), Lucio Battisti grâce à Fabio Viscogliosi, les tubes des années adolescentes (Sarà Perché Ti Amo, Ma Quale Idea), les abonnés aux succès (Umberto Tozzi, Eros Ramazzotti, Zucchero), les quelques mots de Lio dans Week-End À Rome, Battiato grâce à Phœnix et puis le tour n’est pas loin d’être joué – en trichant, j’ajouterais bien Paninaro des Pet Shop Boys. Continuer la lecture de « Bonnes feuilles : Rosario Ligammari, “Buongiorno Pop” (Le Mot Et Le Reste) »

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Pierre René-Worms : « J’ai été là au bon moment »

Manu Dibango dans un salon de coiffure Boulevard de Strasbourg, Paris, 1987.
Manu Dibango dans un salon de coiffure Boulevard de Strasbourg, Paris, 1987.

Un jeudi après-midi de septembre, en fin d’après-midi, Pierre René-Worms semble parfaitement détendu, quelques heures avant le vernissage de son exposition Patrouille de Nuit au Confort Moderne, concentré idéal de ce que l’on peut espérer de la vivacité d’un centre culturel dédié à la musique, logé dans une ville de la taille de Poitiers. Assis dans le jardin en compagnie d’un Perrier, il confie revenir d’un shooting en Afrique qui s’est terminé tard le matin, très tard. Le décalage entre une vie peuplée d’images africaines et son existence passée à côtoyer des légendes du rock en devenir est au coeur de cette riche exposition, menée par le vibrant directeur des lieux Yann Chevalier et conçue en collaboration étroite avec l’œil bienveillant de sa commissaire associée, Georgia René-Worms. De panneaux géants de planches contact où la flamboyance d’une période révolue (fêtes au Palace, défilés extravagants) avoisine l’absurdité des rencontres de cette période (Amanda Lear et Georges Brassens ou Dalida et Village People sur une même pellicule) en tirages photographiques rassemblant principalement la première période de son travail jusqu’à 1987, Pierre René-Worms retrace humblement l’histoire du rock du milieu des années 70 à la fin des années 80. Du festival punk de Mont-de-Marsan en 77 à Joy Division quartier des Halles à Paris et la scène rennaise, si tant de groupes devenus légendaires sont passés derrière son objectif, offrant des images persistantes, vibrantes d’une émotion sans pareil, c’est certainement pour sa formidable propension à se fondre dans l’existence modeste de ces groupes encore presque inconnus et totalement accessibles. Décadrer la photo de presse, sortir de son carcan, et emmener son sujet ailleurs, tout en révélant l’arrière plan fascinant de leur univers. De lieux insolites en situations étonnantes, ces groupes en devenir deviennent amis, parfois photographiés à côté d’anonymes, devenant eux-mêmes témoins d’une époque en pleine explosion créative. Pour Pierre René-Worms, désormais revenu à ses premières amours, la photo en lien avec l’Afrique, tout est une affaire de liberté et de fidélité, qui transparaît tout le long de cette heure d’entretien qu’il nous a accordé. Continuer la lecture de « Pierre René-Worms : « J’ai été là au bon moment » »

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Selectorama : Don Idiot

Don Idiot
Don Idiot / Photo Martin Meilhan-Bordes via Libé

Il y a quelques années avec Dream Loser, Don Idiot sortait un premier album, parsemé de titres accrocheurs et inspirés, chantés en anglais dans un registre vocal à la Richard Hell ou Johnny Thunders – l’accent frenchy en plus -, se mariant avec une musique garage rock urgente et râpeuse proche de l’univers de Gun Club. On avait pu apprécier la construction des morceaux, souvent basés sur une alternance habile entre moments de calme et de tempête, ainsi que la qualité des riffs de guitares bien affûtés, ne cédant jamais la place à l’exigence mélodique. Depuis cette première expérience, Pierre Donadio, tête pensante de Don Idiot – si le paradoxe m’est permis – a opté pour la langue française, choix très heureux qui a ajouté une nouvelle dimension à son univers. Si l’ambiance musicale reste globalement proche de celle de son premier disque, les textes en français apportent une sensibilité particulière, un côté lunaire, décalé, souvent drôle, qui se conjugue très bien avec un chant un brin nonchalant et désabusé mais touchant. On se laisse facilement emporter par ses histoires d’amour inabouties, de procrastination, d’errance nocturne et alcoolisée dans des lieux interlopes, à dériver sans but sur le bateau ivre du hasard, à chercher Dieu sait qui Dieu sait quoi. Voici les morceaux que Pierre/ Don Idiot a choisis pour Section26, chansons dont il pense qu’il « les écoutera sûrement toute sa vie. » Continuer la lecture de « Selectorama : Don Idiot »

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Sous Surveillance : Moleskine

Moleskine
Moleskine
Qui ?
François : Guitare / Saxophone
Paul : Batterie
Oscar : Guitare / Chant
Théo : Basse , il remplace Chloé partie à l’étranger pendant un an.
Paul et Oscar jouent ensemble dans Bande à Part et Supervelours, Théo joue dans S!ck dont nous avions parlé et Néron.

Où ?
Nantes, où ces jeunes gens sont en colocation.

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Supermalprodelica, Tremolo / Pinku (autoproduction)

supermalprodelica

Il y aurait deux périodes à discerner dans l’œuvre de Supermalprodelica. La première remonte à l’aube des temps, entre 1997 et 2002 : le jeune Mazamétain installé à Paris met en boite un album qui porte ce nom à rallonge entre sort de Mary Poppins et jeu sur le vocable « super mal produit », si je crois me rappeler. Il paraît en vinyle sur le label d’un certain Martin Dupré, Paperplane. Cet album qui devait, en pleine folie électronique, l’amener quelque part vers un eden mérité (un contrat avec la major Sony) l’aspire finalement dans un trou noir, la maison de disque calant à résoudre le désenchevêtrement des samples employés à gogo par Michel Wisniewski (pour un histoire complète et détaillée, suivre la page de Section 26 consacrée à l’affaire et rédigée par Philippe Dumez il y a quelques temps). A la suite de cette déception, Supermalprodelica erre dans une sorte d’oubli prudent (ne plus utiliser son nom pour des raisons légales), même si de bien belles pièces continuent de sortir en catimini, notamment deux titres magnifiques pour le label Antimatière (que je connais bien, puisque je m’en occupais) en 2002. Il y aurait à écrire le roman de cette période tant ce 33t originel (et ces maxis ou remix liés) continue de briller comme un diamant noir au fond de la nuit de la techno house française, on va s’y attacher bientôt, si Michel est d’ac.
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