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The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica)

Note de la rédaction : Nos chroniqueurs ont oublié de se coordonner pendant leur sieste du 15 août, nous avons donc aujourd’hui deux avis sur le même disque.

Dans une sorte de pèlerinage distant, on est retourné cet été au Rough Trade East, un peu méfiant. Dans ce magasin très grand qu’on avait connu (en fait non, on allait toujours à celui de Portobello) un peu plus sauvage, les bacs étaient emplis de vinyles. Sur le mur du Staff Pick, on repérait la pochette intemporelle de Dance Till All The Stars Come Down, mi-surpris, mi-interrogateur. Un nouveau Lilac Time, chouette, mais oui. En 2023. Des nouvelles de Stephen Duffy, on ne dit jamais non. On ne dit jamais non à nos héros de nos jeunes années créationnistes, le label pas la religion : c’est comme ça, ils sont en nous pour toujours, Peter Astor, Lawrence Hayward, Nick Currie… qui continuent de défier le temps. Continuer la lecture de « The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica) »

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The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica)

Le premier morceau entendu s’appelait Return To Yesterday. C’était il y a trente-cinq ans, au détour d’une des compilations saisonnières des InrockuptiblesUn Automne 1988 – et il résonnait alors comme un manifeste à rebours de l’époque, une première invitation lancée par Stephen Duffy à le suivre dans les marges plus rustiques de son refuge folk, loin de la modernité des hit-parades qu’il avait préalablement fréquentée, avec Duran Duran puis en solo. Une douzaine d’albums et quelques décennies plus loin, l’intitulé programmatique n’a pas vraiment perdu de sa pertinence, au contraire. Découvrir un nouvel album de The Lilac Time en 2023, c’est d’abord renoncer aux bouleversements plus ou moins fantasmés d’une écoute radicalement neuve et accepter de se replonger dans le décor familier d’une forme presque immuable. Continuer la lecture de « The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica) »

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PJ Harvey, I Inside the Old Year Dying (Partisan)

Polly Jean Harvey a 17 ans lorsqu’elle acquiert sa première guitare, une acoustique Yamaha achetée à l’une des amies de sa mère. Dans la ferme parentale du Dorset, la jeune femme s’entraine à traduire la puissance des éléments qui l’entourent ; en miroir, ce qu’elle a à nous dire relève des choses de l’intime, des choses du désir. L’autrice-compositrice-interprète et multi-instrumentiste britannique s’impose avec un premier album, brut, nu et addictif, Dry (1992). Elle nous prévient ensuite très vite et très fort avec son deuxième album Rid of me (1993) On n’a jamais été déçus. Continuer la lecture de « PJ Harvey, I Inside the Old Year Dying (Partisan) »

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Moloko : Le temps, c’était maintenant

Róisín Murphy et Mark Brydon / Moloko
Róisín Murphy et Mark Brydon / Moloko

À la charnière des XXe et XXIe siècles, il y eut une ribambelle de disques — ou de chansons et/ou remixes – qui ont définitivement démocratisé les influences de la house sur la musique pop (et vice versa). Entre l’inusable Missing d’Everything But The Girl, les productions de The Chemical Brothers ou les tics eighties de Jacques Lu-Cont (pour faire bref), il y eut aussi les deux hymnes lascifs et hédonistes signés Moloko. Derrière le nom emprunté à la boisson fétiche des très mauvais garçons d’Orange Mécanique, se cachaient depuis Sheffield, l’Irlandaise Róisín Murphy et l’Anglais Mark Brydon, bricoleurs de sons qui se sont retrouvés presque malgré eux sous le feu des projecteurs et des boules à facettes et paillettes. Alors que la chanteuse sort ces jours-ci un nouvel album épatant – le bien nommé Hit Parade – et que son ancien alter-ego a lui disparu des radars, retour en deux temps (une interview réalisée en l’an 2000 et la chronique par Estelle Chardac de la compilation Catalogue, parue en 2006) sur le parcours en dents de scie du tandem. Continuer la lecture de « Moloko : Le temps, c’était maintenant »

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Blur, The Ballad Of Darren (Parlophone)

On pourrait récrire l’histoire. Fanfaronner. Dire qu’on l’avait prévu depuis les tout débuts. Qu’il y aurait eux et les autres, ces autres toujours derrière, à la traine, ou disparus en moins de temps qu’il ne faudrait pour siffloter l’un de ces refrains qui ne tiendrait pas plus d’une saison. Certains le feront avec un panache certain. Pour ma part, j’avais déjà vendu la mèche dans la préface que m’avait demandé Nicolas Sauvage pour son passionnant ouvrage dédié au parcours rocambolesque de Damon Albarn, chanteur niais à coupe au bol rédhibitoire – circa l’insupportable There’s No Other Way – devenu playboy britpop sous de vrais airs de Jacques Dutronc juvénile, inventeur de la britpop malgré lui (l’album génial et les photos de presse au diapason de Modern Life Is Rubbish, disque ex-aequo avec Different Class de Pulp pour revivre ces années-là) avant de se métamorphoser en parangon ultracréatif, jonglant avec les projets les plus divers (pas besoin à ce moment de l’histoire d’en redresser la liste je crois) sans presque jamais décevoir (oui, c’est vrai, il y en aura toujours pour trouver un maillon un peu plus faible) et forcément doué du don d’ubiquité. Continuer la lecture de « Blur, The Ballad Of Darren (Parlophone) »

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Sacrés Spiritualized

Après leur exceptionnelle prestation parisienne fin juin, retour sur la création du son Spiritualized avec Darren Allison, leur producteur et ingé son.

Spiritualized
Spiritualized, à la Gaité Lyrique à Paris / Photo : Louis Teyssedou

En 2001, Jason Pierce ne lâchait pas la rampe et sortait Let It Come Down. En se promenant entre les rayons d’un disquaire, il ne passait pas inaperçu. Plus fort que Peter Saville et Bernard Sumner réunis, Jason Pierce faisait méticuleusement le nécessaire pour faire dépenser des fortunes à son label pour la fabrication des pochettes de ses albums. Après Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space et sa pochette en forme de boîte de comprimés de médicament, Let It Come Down surgit avec dans les bacs une pochette cartonnée et son motif imprimé en relief. En 2001, les labels avaient de l’argent et pouvaient se permettre quelques folies graphistes. De la folie, il en est nullement question avec Jason Pierce qui a et qui réglera toujours tout au cordeau. Les pochettes ont et seront toujours créées par Farrow Design (Pet Shop Boys), les photographies ont et seront toujours signées Steve Gullick (Damien Jurado, Jason Molina) ou John Ross et les chansons de l’ex Spacemen 3 seront toujours une rencontre étrange entre le Velvet Underground et les Stooges. En 2023, aller voir Jason Pierce en concert, c’est être sur des rails dans une locomotive dont la chaudière serait remplie de champignons. Continuer la lecture de « Sacrés Spiritualized »

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Le retour (quelque peu) apaisé d’Aphex Twin

A 51 ans, Richard Davis James ne semble pas prêt à raccrocher ses gants de boxe, au vu de la liste des festivals qu’il honorera cet été. Le prince du breakbeat malsain reprend également du service sur vos platines avec ce nouveau titre paru ce jour, Blackbox Life Recorder 21f, premier morceau depuis cinq ans, et prélude à la publication d’un EP qui sortira le 28 juillet prochain chez Warp. Un titre un peu plus apaisé sans pour autant être dépourvu d’intensité, qui rappelle un peu l’immense classique Selected Ambient Works 85-92 paru il y a 31 ans chez Apollo / R&S Records. Mais si l’on se fie au cliché paru cette semaine sur les réseaux, le montant souriant aux côtés d’Arca, on peut encore s’attendre à d’autres frasques.

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Selectorama : Paul Court (The Primitives)

Paul Court (The Primitives)
Paul Court (The Primitives) à droite, back in the days.

Il y a de cela 35 ans, en mars 1988, emportés par la déferlante C86, The Primitives sortaient Lovely, album s’imposant comme l’un des plus iconiques de la culture indie pop des années 1980. Pour fêter l’anniversaire de leur chef-d’œuvre, le quatuor de Coventry a choisi de reprendre la route pour assurer un nombre assez conséquent de dates en terre d’Albion, et, cerise sur le gâteau, voici que les Anglais ont récemment régalé leur fans de deux nouvelles chansons inédites, dont la très lushienne I Won’t Care et la presque bodiddleysque Everybody Needs Somebody to Hate. Continuer la lecture de « Selectorama : Paul Court (The Primitives) »