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I Like 2 Stay Home #21 : UK Garage, Grime & Dubstep (2000 – 2020)

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

En 2002, si depuis deux ou trois ans le UK Garage (genre né au milieu des 90s comme une réinterprétion toute britannique de la Garage House américaine y injectant influences RnB et Jungle) est en train de vivre son climax plaçant dans les charts locaux des tubes, parfois issus de l’underground, comme ceux de The Streets, Craig David, Daniel Bedingfield, Wookie, Zed Bias ou MJ Cole, cela commence à sentir le sapin car comme toujours la récupération commerciale guette. Lassés de cette marchandisation, de nombreux producteurs continuent d’œuvrer en souterrain et le genre mute vers des territoires plus sombres et expérimentaux, deux courants essentiels de la musique contemporaine vont en naître : le Grime et le Dubstep. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #21 : UK Garage, Grime & Dubstep (2000 – 2020) »

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Hugues Blineau, Le jour où les Beatles se sont séparés (Mediapop Editions)

Beatles Hugues Blineau
Photo : Hugues Blineau via la page facebook du livre

Le 10 avril 1970, je ne suis pas née. Je ne suis même pas encore à l’état de projet pour mon père et ma mère qui, par ailleurs, ne se sont pas encore rencontrés. En avril 1970, ma mère fait l’amour pour la première fois, je le sais car j’ai retrouvé son journal d’adolescente lorsque j’ai vidé son appartement après sa disparition. Le 10 avril 1970, les Beatles se séparent et si je ne suis pas sûre que cette nouvelle perturbe beaucoup ma mère, je suis en revanche certaine que mon père, ses cheveux longs et sa guitare en sont assez peinés, lui qui adorait George Harrison à qui il ressemblait vaguement. Mais de tout cela, je me fiche pas mal, je n’ai jamais été très fan des Beatles, même si comme tout le monde je peux citer un certain nombre de leurs chansons. Il y a celles que je déteste comme Ob-La-Di, Ob-La-Da ou Let It Be, et celles que j’aime beaucoup comme Sexy Sadie ou Come Together, mais il faut bien avouer que je ne me relève pas la nuit pour les écouter. Je me souviens d’avoir entendu les démos du White Album avec un garçon et d’avoir trouvé que Happiness is a warm gun était meilleure ainsi. Mais j’ai aussi souvent discuté avec un autre garçon qui qualifie les Four Guys de baltringues. Et, comme il est du genre persuasif, il a fini par m’en convaincre. Continuer la lecture de « Hugues Blineau, Le jour où les Beatles se sont séparés (Mediapop Editions) »

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I Like 2 Stay Home #20 : Mute early years (1978-1988)

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Daniel Miller n’avait qu’une seule ambition en créant Mute Records en 1978 : sortir un single de son projet solo The Normal. S’il a par la suite signé Depeche Mode, Nick Cave & The Bad Seeds ou plus récemment New Order, cette partie immergée de l’iceberg a souvent fait de l’ombre à des sorties plus expérimentales. La passion de Miller pour la scène allemande des années 70 (Kraftwerk, Can, Neu! et consorts), a marqué au fer rouge les premières années du label. C’est cette facette que nous avons décidé d’explorer avec playlist qui montre également à quel point Mute était une histoire de famille. Les membre de Depeche Mode, Wire, Fad Gadget ont par exemple créé d’autres groupes, collaboré avec des artistes Mute ou bien sorti des projets solos. Les grosses pointures de l’époque ont depuis quitté le navire, mais quarante-deux années après sa création, Mute Records est encore un formidable laboratoire de recherche. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #20 : Mute early years (1978-1988) »

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#20 : The Wedding Present, You Should Always Keep In Touch With Your Friends (Reception, 1986)

Chers,

Christophe C., Laurent M., Marcos M., Laurence C., Jean-Philippe B., Karine M., Cathy D., Patrice C., Sylvie M., André D., Marie D., Christophe et Nathou B., Cyril C., Marie M., Stéphane A., Christophe P., Karine L., Olivier M., Joris C., Stéphane T., Bérengère L., Marie D., Emmanuelle S., Marianne L., Trufo, Sylvie B., Anne P., Marie-Laure L., Philippe T., Pascal S., Seb D., Fred B., Nicolas G., Christian M., Franck L., Frédérique C., Anna D., Mark R., Marc M., Virginie A., Philippe T., Khalid M., Catherine B., Jean-Sébastien C., Christian B., Serge K., Franck L., Jean-Baptiste M., Chloé L., Eric B., Yohan L., Aurélie A., Loïc W., Nicolas M., Valentine H., Jérôme R., Aurélie D., Lionel J., Julien W., Thomas S., Tariq T., Florence A., Viviana A., Thomas B., Alexandra F., Nicolas P., François G., Anne M., Jack B., Gérard B., Fabienne B., Marianne S., Camille J., Chan C., Arnaud V., Alex A., Emmanuelle P., Sébastien G., Christophe G., Uwe G., Jean-Daniel D., Pascal B., Olo D., Charlotte S., Catherine G., Roland T., Jean-Charles C., Wissam C., Joana H., Khalil J., Kris H., Stan B., Sam D., Frédéric B., Le Groupe Tzigane Vortex, Robert W., Karine V., Jean-Louis G., Pierre L., Alain G., Cynthia D., Marie-Pierre C., Nicholas C., Béa H., Eric F., Frédéric M., Hocine C., Laeticia T., Cyril D., Tony A., Continuer la lecture de « #20 : The Wedding Present, You Should Always Keep In Touch With Your Friends (Reception, 1986) »

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I Like 2 Stay Home #18 : Burt Bacharach

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

Burt Bacharach et Dionne Warwick
Burt Bacharach et Dionne Warwick

Bien sûr, je ne savais pas du tout, lors de ces vacances de Pâques du début des années 1970, que la mélodie que je chantais à tue-tête dans les couloirs d’un hôtel d’Itxassou vers les six heures du matin, au grand désarroi de ma mère, était de lui… Mais forcément, ce doit être le genre d’expérience qui marque – sans tout expliquer, n’exagérons rien –, même s’il s’agissait d’une version française que j’avais d’ailleurs moi-même adaptée : “Toute la pluie tombe sur moi / Mais moi, je ne m’en fais pas…” (vous pouvez vérifier, ce ne sont pas les paroles que chante Sacha Distel dans la chanson parue en 1970). Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #18 : Burt Bacharach »

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#10 : Missing Scientists, Big City Bright Lights (Rough Trade, 1980)

Missing Scientists en milieu (presque) stérile.

A force depuis plus de dix jours de vivre ainsi les uns sur les autres du matin au soir (mais Dieu ou Marx merci, pas du soir au matin !), il fallait bien que les questions qui fâchent ressurgissent, malgré nos perspectives d’avenir émoussées.
« Anton, tu sais ce que tu veux faire plus tard ? – Je sais pas moi, genre ornithologue. – Tu veux dire le truc avec les oiseaux ? T’es sûr ? – Ou alors océanographe. Sinon, paléontologue c’est bien aussi, l’étude des fossiles et tout. – Tu ne veux pas plutôt faire prof de lettres ? Ou bibliothécaire, comme tonton Jeanphi et la Karen des Go-Betweens ? Bibliothécaire, mon grand, peut-être le plus beau des métiers du monde. – Non, ça c’est tout cramé. Une chose qui est certaine c’est que ça sera un métier scientifique, on voit bien qu’on en manque en ce moment, avec le virus et tout ». La conversation tenta de se prolonger en claudiquant, avant de s’embourber dans un fatras inextricable convoquant chloroquine, masques FFP2, vaccins et chercheurs manquants – ou en manque, je ne sais plus. Faute de crédibilité et de bagage (quel ascendant peut-on prendre sur un enfant de 14 ans quand on se targue d’avoir obtenu un Bac littéraire et quasi rien derrière ?), je n’eus bientôt plus voix au chapitre. Avant que tout – le désir, le vin, le temps, la mauvaise foi – ne vienne à manquer, je rapatriais l’unique 45 tours des Missing Scientists, considérant qu’il pouvait faire office d’honnête appendice au post de la veille. Continuer la lecture de « #10 : Missing Scientists, Big City Bright Lights (Rough Trade, 1980) »

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#9 : Teenage Filmstars, I Helped Patrick McGoohan Escape (Fab Listening, 1980)

Teenage Filmstars
Teenage Filmstars sur le toit.

Alors que je tendais mon Ausweis dûment coché à la case « courses » à Rémi, l’unique policier municipal de la commune, qui officiait à la sortie du village, je ne pus me retenir de lâcher un discret « Je ne suis pas un numéro. Je suis un homme libre ! ». Pas de réaction, pas l’esquisse d’un sourire, je crus même qu’il allait m’en coller une, de prune à 135 euros. Comme il n’y avait à la ronde pas non plus l’ombre d’un chat et encore moins celle d’un contrevenant, je tentais d’établir un semblant de dialogue, demandant à Rémi s’il voyait passer beaucoup de véhicules – Trop. -, s’il regardait Netflix – A fond ! -, s’il connaissait Le Prisonnier Non, trop pas, c’est quoi ?. La conversation en restera là, n’oublions pas que j’avais un caddie à remplir. Continuer la lecture de « #9 : Teenage Filmstars, I Helped Patrick McGoohan Escape (Fab Listening, 1980) »

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#5 : Tindersticks, We Have All The Time in The World (Clawfist, 1993)

Tindersticks sur canapé.
Tindersticks sur canapé.

Si j’ai pris pour habitude de me lever tôt et dormir peu (et mal), j’ai toujours eu cette propension hautement revendiquée à la glande et à la procrastination. Vite lever le pied, remettre au surlendemain, rechigner devant l’effort et refuser l’obstacle sont des compétences qui n’ont plus de secret pour moi. Après avoir longtemps sinué en dilettante entre droit à la paresse (Paul Lafargue) et éloge de l’oisiveté (Bertrand Russell), j’avais à la fin du siècle dernier pensé trouver dans l’oblomovisme une voie à emprunter. A l’origine de ce néologisme, Oblomov, un roman de l’écrivain russe Ivan Gontcharov, publié en 1859, et adapté au cinéma (c’est par ce biais que j’en ai d’abord eu connaissance) par Nikita Mikhalkov en 1980, du temps où le cinéaste et son œuvre n’étaient pas encore devenus totalement infréquentables. L’oblomovisme, quand les écoles ont fermé et que le repli s’est opéré, a fait retour, grattant insidieusement à la porte du foyer. On s’imaginait aisément, débarrassé de toute obligation, de tout horaire, se lover dans la contemplation et l’abstinence de décision, avachi dans le canapé. C’était là un art de vivre des plus tentants, à cela près qu’il se pratique seul (et pas avec deux gamins dans les pattes), qu’il baigne dans une profonde mélancolie (ce n’est pas vraiment le moment opportun) et qu’il demande beaucoup, beaucoup trop d’attention pour être mené à bien. Et puis traîner toute la journée en savates et robe de chambre, très peu pour moi. Quitte à ne rien faire, autant le faire bien. Et avec un minimum d’élégance. Continuer la lecture de « #5 : Tindersticks, We Have All The Time in The World (Clawfist, 1993) »