These Things Happen. Il n’aura échappé à aucun fan d’indie pop que le titre donné par Jane Duffus à son récent livre consacré à l’histoire de l’iconique label Sarah Records, a été emprunté à celui de l’immortel tube d’Action Painting!, sorti en 1990. Un hommage bien mérité à ce single du groupe d’Andy Hitchcock qui pourrait passer pour l’Idée platonicienne de la chanson jangly pop venue s’incarner dans le monde sensible, morceau qui n’a rien à envier aux meilleurs titres des Field Mice ou autres McCarthy. Continuer la lecture de « Selectorama : Andrew Hitchcock / Action Painting! »
Étiquette : Label : Sarah Records
Catégories selectorama
Selectorama : Robert Sekula (14 Iced Bears)
Brighton, 1985. Robert Sekula et Kevin Canham, réunis par un amour commun pour les Byrds, Jesus and Mary Chain, Nick Drake et le Velvet Underground, décident de former 14 Iced Bears. De cette heureuse collaboration naîtront une série d’excellents 45 tours et flexis ainsi que deux albums – 14 Iced Bears et Wonder -, qui contribueront à l’édification de la légende de la pop labellisée C86. Le single Come Get Me, sorti en 1988 chez Sarah Records, qui comprend également le fabuleux Unhappy Days et le sublime Sure to See – un des rares titres de l’époque capable de se hisser à la hauteur d’une merveille comme Emma’s House des Field Mice -, apparaît aujourd’hui comme emblématique de l’âge d’or de l’indie pop anglaise des années 1980. Avec leur deuxième album sorti en 1991, le groupe, influencé par 13th Floor Elevators et The West Coast Pop Art Experimental Band, voguera vers des horizons beaucoup plus psychédéliques, mais avec autant d’inspiration.
>>> English version below, thanks to the group itself.
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Catégories 45 tours de confinement
#45+1 : The Sea Urchins, Pristine Christine (Sarah Records, 1987)
La voisine du troisième m’observait d’un sale œil alors que j’étais accroupi dans la cour, occupé à ramasser le verre brisé. Synchrone avec l’acmé de nos effusions sonores, le carreau avait bruyamment volé en éclat, traversé par sa paume ouverte qui criait une douleur n’appartenant qu’à elle. Tu ne vois ni ne comprends jamais rien, balaya-t-elle d’un geste qui faisait écho au mien, essaimant quelques gouttes de sang qu’il me faudrait aussi nettoyer. Rien de méchant pour autant, la plaie s’avérait moins profonde que son désarroi, pas de quoi retourner aux urgences. Novembre était compliqué, octobre avait été pire. Le pic de la crise était survenu la semaine de la sortie de Sonic Flower Groove, le premier LP de Primal Scream, qui du coup s’était paré d’une teinte plus sombre. Son humeur pouvait déteindre sur certains disques, ou en raviver les tréfonds. Ainsi Darklands qui presque instantanément était devenu à son contact un disque de fin d’automne, dans lequel on entrait comme dans une nuit profonde. A considérer les disques comme des balises mouvantes, vibratiles, le lendemain du jour du carreau j’allais en rencontrer un qui m’ouvrirait les portes d’une autre maison, guère plus vaste, mais dont la luminosité n’a jamais décliné. Continuer la lecture de « #45+1 : The Sea Urchins, Pristine Christine (Sarah Records, 1987) »
Catégories 45 tours de confinement
#22 : The Sugargliders, Ahprahran (Sarah Records, 1993)
Alors que l’Académie de médecine préconise le port du masque obligatoire, me voilà affublé d’un cache-œil du plus bel effet.
Satanée tondeuse à gazon.
A l’heure exagérément matinale où d’habitude je me mets à taper sur ce clavier, j’étais encore aux urgences ophtalmologiques de l’hôpital Cochin. Moi qui n’avais plus mis les pieds à Paris depuis plus de trois semaines et cet exquis dîner chez Thomas B., je n’imaginais pas y effectuer mon piteux retour, escarbille en tête, sous de tels auspices. J’ai le plus souvent associé le terme de projection à son acceptation cinématographique, et donc à un plaisir certain de l’œil. Depuis hier je sais qu’on peut aussi plus prosaïquement la prendre de plein fouet dans la cornée. Si subsistait en moi ce vieux fond janséniste, je dirai que mes vilaines pulsions scopiques trouvaient là leur châtiment – certes moins pénible que celui subi par Abélard. Pour ma femme, tout cela relevait plutôt de l’acte manqué, et de mon peu d’empressement à tondre la pelouse – ce qui est totalement faux, j’ai toujours considéré cette activité – pas pire qu’une autre – comme un moment privilégié où me venaient les idées les meilleures, et le plus justement exprimé. Inutile de dire que pour aujourd’hui, on repassera. Car me voilà contraint, pour quelques jours au moins, à passer entre les gouttes et ne plus écrire que d’un œil – déjà que je tapais à deux doigts. Continuer la lecture de « #22 : The Sugargliders, Ahprahran (Sarah Records, 1993) »
Catégories billet d’humeur
Sensitive – The Field Mice
17 secondes qui ont changé ma vie
Je n’ai jamais su pourquoi cet endroit s’appelait Le Magique. Car de magique, il n’y avait guère que les petites pilules hilares qu’on pouvait y acheter au-dessus de la cabine du DJ qui méritaient ce nom. Mais cela sonnait bien, c’était comme une promesse au milieu de cette non-zone de parkings, de feux rouges, de câbles téléphoniques et électriques située à la frontière entre ma ville et la ville – Grenoble –, entre ma jeunesse et ce qui arrivait, un peu trop vite. Un carrefour traversé de lignes dont on ne savait d’ailleurs pas trop où elles pouvaient mener, mais que j’étais prêt à suivre, à n’importe quel prix. Continuer la lecture de « Sensitive – The Field Mice »
Catégories festivals, portrait
The Orchids
C’était déjà parfaitement avouable à l’époque, c’est rétrospectivement encore plus flagrant, The Orchids étaient bien le groupe le plus classe, le plus doué et le plus génial jamais sorti du giron de Sarah Records, demandez donc à Stuart Murdoch ce qu’il en pense. Et c’est bien à cette source, autant que chez Felt ou Kaleidoscope (UK) que se sont abreuvés jusqu’à plus soif les disques de Belle And Sebastian. Continuer la lecture de « The Orchids »