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EggS, héros à domicile

Quelques jours avant l’arrivée de leur premier album des franciliens, un nouveau clip fait maison avec amour.

eggs / Photo : Jules Vandale
eggs / Photo : Jules Vandale

I read about your band, you don’t mention my name
I guess you said the truth Facebook is a grave
I saw you play tonight one more local show
Be sure I’ll be there dancing by the stage

Après lecture du premier couplet de Local Hero, je suis un tantinet partagé sur ce que le deuxième single de EggS tente de nous raconter. Est-ce un tacle visant ces “groupes qui se la jouent grosses rocks stars mais qui peinent à remplir une cave avec une jauge de cinquante personnes”, avec supplément mauvaise foi de l’individu visé par ce “I read about your band, you don’t mention my name” un poil désabusé ? Ou est-ce au contraire un hommage à ces “héros locaux”, ceux qui font battre le cœur des tiers-lieux qu’on affectionne tant malgré un son poussiéreux comme une Rickenbacker trouvée dans un grenier ? A en croire Charles Joujoujag, le principal intéressé : “C’est un peu ces deux choses à la fois, et c’est peut-être aussi un des morceaux les plus autobiographiques du disque. Une forme de catharsis tout en restant super accrocheur. Puis on a tous des local heroes. Nick Wheeldon à Paris, la bande de Moleskine à Nantes…


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Meaning Of Tales, When There’s Life, There’s A Dream (Violette Records)

D’abord, il y a le titre du disque. Ce titre qui, dès qu’on l’a lu pour la première fois, il y a quelques semaines de cela, a évoqué un autre titre. Celui du troisième album de Moose, Live A Little Love A Lot. Parce que ces deux titres sont de ces titres qui en disent long sans pour autant tout dévoiler, des titres qui restent des suggestions, des titres qui laissent deviner que, comme dans un film de Frank Capra (au hasard, vraiment), la vie reste belle. Ou qu’après tout, c’est d’abord à nous de la rendre belle. Et ça tombe bien : les chansons de Meaning Of Tales sont de celles qui facilitent la tâche. Des chansons de l’intime, des chansons de temps qui se suspend, de petits instants qui changent, si ce n’est le cours d’une vie, au moins celui d’une journée. Des chansons qui dessinent des sourires ; des chansons de crépuscule, de ciel qui rosit, de rayon vert, de vagues qui roulent sur le sable. Continuer la lecture de « Meaning Of Tales, When There’s Life, There’s A Dream (Violette Records) »

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Climats #32 : Stereolab, Emilie Notéris

Douceur automnale / Image : Meteo Paris

Nick Drake, sous le soleil chaud andalou, ça fout encore la déprime ?
Et peut-on écouter Dire Straits sans réellement culpabiliser ?

Climats met en avant disques et livres selon les aléas de la météo. Continuer la lecture de « Climats #32 : Stereolab, Emilie Notéris »

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Un monde nouveau

Une des têtes pensantes du groupe krautrock Neu! revient sur son parcours à l’occasion de son passage au festival BBMix

Michael Rother / Photo : Vittoria Maccabruni
Michael Rother / Photo : Vittoria Maccabruni

Il y a cinquante ans, le guitariste Michael Rother et le batteur Klaus Dinger, fraichement échappés de Kraftwerk, enregistraient sous le nom de Neu! l’un des albums les plus importants de toute l’histoire du rock, un disque dont les inventions saisissantes et la radicalité formelle permirent notamment d’imposer, avec force et autorité, l’idée d’un krautrock visionnaire, hypnotique et très physique qui n’a jamais cessé d’apparaître comme l’une des principales sources d’inspiration de certains des plus fameux acteurs du rock de ces cinq dernières décennies. Pour célébrer cet anniversaire, le label Grönland ressort l’intégrale du duo (les trois albums, tous indispensables, plus les désormais inévitables sessions de 1986) augmentée d’un album de remixes inédits impliquant Mogwai, The National, Idles ou Yann Tiersen, entre autres, le tout présenté dans un somptueux coffret orange. Continuer la lecture de « Un monde nouveau »

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« Le monde de demain » de Hélier Cisterne et Katell Quillévéré

Le Monde de Demain : Anthony Bajon et Melvin Boomer
Le Monde de Demain : Anthony Bajon et Melvin Boomer

« Ce qui compte, c’est pas d’être prêts, c’est d’être là »

Filmer la musique, épisode 2 (ou 3, si on compte le texte sur le merveilleux On ne va pas se quitter comme ça de Jean-Louis Comolli pour les amis de Musique Journal) : après mes réflexions sur le documentaire La Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, j’ai par hasard enchaîné sur Le monde de demain d’Hélier Cisterne et Katell Quillévéré, qui passe en ce moment sur Arte. Six épisodes de moins d’une heure chacun racontent les débuts du duo vénère et de leur entourage plus ou moins proche (Lady V, Assassin, Dee Nasty…) dans un style relativement modeste avec tout de même de belles reconstitutions de ferveur collective (les soirées notamment, on y reviendra) et de sacrées performances des acteurs, dans les moments de danse et de musique. Continuer la lecture de « « Le monde de demain » de Hélier Cisterne et Katell Quillévéré »

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Avant-première : « L’amour aux mille parfums » de Mim (avec Charlène Darling)

Mim et Charlene Darling
Mim et Charlene Darling

Second épisode des aventures de Charlene Darling et Mim après le très beau Saint Guidon, paru il y trois ans et dans lequel le garçon avait joué un grand rôle (« réalisation ») : c’est au tour de ce dernier de signer un album sur le même label, a1000p. L’aspect éthéré et vénéneux du premier essai laisse place à un univers plus minéral, plus bizarre aussi. Si Charlene Darling s’amusait à faire un album pop, du moins s’en approcher, Mim, lui déjoue : liberté dans les chants qui semblent improvisés dans l’instant, frontalité du vocabulaire (« C’est à fond que je t’aime ») et diversité des thèmes abordés. Mais on ne perd rien au change : des petits miracles se passent dans les petites constructions qui font fi des règles habituelles du son. Continuer la lecture de « Avant-première : « L’amour aux mille parfums » de Mim (avec Charlène Darling) »

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Marxist Love Disco Ensemble, MLDE (Mr Bongo)

Si Mr Bongo est une des valeurs sûres du monde de la réédition avec un catalogue remarquable (Marcos Valle, EPMD, Azymuth, Doris) et une politique de prix décente, ne négligeons pas son activité sur le terrain de la nouveauté. Nous les connaissions pour les sorties de Sven Wunder, Matty, Joe Culpepper ou Kit Sebastian, il faudra désormais aussi compter sur le Marxist Love Disco Ensemble. Toutefois, nous ne pouvons émettre que des hypothèses sur cette obscure formation, puisque les noms des musiciens impliqués ne sont pas connus. Nous pourrions alors imaginer une bande audio, retrouvée dans une grenier du côté de Zagreb ou Bratislava. Au delà du folklore communiste, sorte de réponse au I Love America de Patrick Juvet, la musique est, elle, difficile à dater. Continuer la lecture de « Marxist Love Disco Ensemble, MLDE (Mr Bongo) »

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Cotton Mather, Kontiki (Copper Records, 1997)

On avait trouvé à l’époque l’accroche en forme de punchline de notre chronique imaginaire. Mi- paresseux, mi- soucieux de faire le malin, on s’était directement servi chez Truffaut en ponctionnant quelques phrases sorties du gosier de l’impayable Petite Feuille, l’instit’ des 400 coups. « Il leva un point crispé par la rage et cria d’une voix de tonnerre le fameux mot d’Archimède : Euréka, j’ai trouvé ! Et bien moi aussi j’ai trouvé Doinel. Vous êtes un abominable plagiaire ! ». Il faut dire que, rapidement parcouru, le dossier Cotton Mather s’annonçait particulièrement copieux pour les praticiens du ricanement et autres blasés par nature. Un quasi sosie de McCartney, un dénommé Harrison et des inflexions vocales lennoniennes à faire passer The Aerovons pour le groupe le moins beatlesien des late 60’s, Cotton Mather avait certes de quoi intriguer mais le timing nous suggérait d’envoyer illico cette affaire au rayon fake. Continuer la lecture de « Cotton Mather, Kontiki (Copper Records, 1997) »