Au petit jeu des tentatives extraconjugales, les membres de l’équipage Teenage Fanclub, monstre sacré d’une certaine pop parfaite depuis 1990, ont largement procédé par pointillisme, au gré de diverses collaborations généralement familiales et heureuses (BMX Bandits, The Pastels, Kevin Ayers) plutôt que par des projets clairement identifiables. Norman Blake fut le premier à s’illustrer dans une échappée belle sous le pseudonyme de Jonny en 2011. Continuer la lecture de « Lightships, Electric Cables (Geographic) »
Étiquette : Année : 2012
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Gerard Love période Lightships (2012)
Une décennie de recul et ce qui n’était encore, à sa sortie, qu’un très grand album de plus, une étoile tout particulièrement scintillante au firmament bien garni de la galaxie Teenage Fanclub s’est presque transformé en signe avant-coureur. On connaît désormais la suite, les péripéties, la rupture finale – digne et peut-être définitive. En ce printemps 2012, Gerard Love manifestait ses première velléités d’autonomie. Avec cette modestie et cette discrétion habituelles qui ont sans doute contribué, à chaud, à limiter le retentissement de l’événement. Dix ans plus tard, donc, comme pour mieux accompagner ses premières incursions sur scène en solitaire quatre ans après le divorce, Electric Cables, le premier et, à ce jour l’unique, album de Lightships ressort en vinyle chez Geographic. C’est toujours aussi beau et voici ce qu’il en racontait à l’époque. Continuer la lecture de « Gerard Love période Lightships (2012) »
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Codeine, When I See The Sun (Boxset – Numero Group)
Même si c’est la stricte ou la triste vérité, il serait réducteur et malhonnête de ne voir rétrospectivement en Codeine que le groupe qui a énoncé les bases d’un genre (Slow-core ou Sad-core) qui, constituant l’acte de naissance d’un certain rock américain des années 90 à nos jours (Low, Bedhead, Red House Painters, Idaho, Spain) et même au-delà (Diabologum, Mogwai) n’a pourtant jamais ou trop rarement été reconnu à sa juste valeur. Continuer la lecture de « Codeine, When I See The Sun (Boxset – Numero Group) »
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Angel Olsen, Half Way Home (Bathetic, 2012)
Fétiches et gris-gris de la grisaille.
Qu’il est bon et doux de se demander quel disque nous plaît, de tenter de replonger dans les délices et les affres qui, ensemble ou séparément, simultanément ou des siècles plus tard, nous ont permis d’entendre tel disque et de l’écouter et d’y écouter, enfin, cette expérience ineffable, l’intime – tout ce qui nous tient.
À côté de moi dans le train, tandis que j’écris ces lignes, une personne lit Éloge du risque d’Anne Dufourmantelle et je souris de la coïncidence : on risque tout chaque fois que l’on écoute un disque – et c’est formidable de faire et refaire ce pari, consciemment ou non, sur ce tout, sur ce que le disque va permettre (ou non), ce que l’on va pouvoir vivre (ou non) en l’écoutant – l’intimité. Continuer la lecture de « Angel Olsen, Half Way Home (Bathetic, 2012) »
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Lambchop en mots-clefs
Cela arrive, de temps en temps. C’est sans doute davantage une question de disponibilité personnelle, d’état d’esprit propice à une réception plus attentive puisque la qualité de la musique n’a jamais été vraiment en cause. Toujours est-il qu’avec la discographie pléthorique de Lambchop, il y a des rencontres fortes, des ponctuations qui marquent plus que d’autres sans que l’on devine forcément très bien pourquoi. C’est le cas ce mois-ci avec Showtunes, ce nouvel album de compromis où Kurt Wagner semble vouloir à la fois s’inscrire dans la continuité des aventures électroniques entamées avec FLOTUS en 2016 et renouer avec les tonalités organiques de ses œuvres plus anciennes. A défaut d’un point d’équilibre stable, on y entend une musique hors-cadre, où les compositions surgissent comme des instants dérobés – ceux que l’on saisirait de manière fugace avant – au moment où l’orchestre s’accorde – ou bien après – les derniers accords las, plaqués en attendant que les applaudissements les interrompent. Wagner partage ce plaisir des interstices, et c’est très beau. Une fois de plus. Continuer la lecture de « Lambchop en mots-clefs »
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Saint Etienne, Words And Music By Saint Etienne (Universal)
It’s been too long… chante la voix lumineuse et immuable de Sarah Cracknell sur Tonight, le nouveau single de Saint Etienne. L’attente a été un peu longue, en effet, depuis leur précédent album, le sublime Tales From A Turnpike House (2006). Si l’on considère qu’il n’a pas eu une décennie sans qu’on ait été charmés par la pop idéale du trio, leur nouvel album était forcément attendu avec la plus grande impatience. Depuis 1991, date de sortie de Foxbase Alpha, leur premier album, les amis d’enfance Bob Stanley et Pete Wiggs n’ont cessé de définir une musique solaire, parfois mélancolique, toujours irrésistible. Finalement, ils ont remis le couvert, et de toute façon, on n’envisageait tout simplement pas les choses autrement, comme dirait l’ami Christophe Basterra, fan éternel du groupe, pour ne pas le citer. Continuer la lecture de « Saint Etienne, Words And Music By Saint Etienne (Universal) »
Catégories interview, réédition, sunday archive
Saint Etienne – London Conversations
Comment la pop a-t-elle changé nos existences ? Une question au centre de nos vies que le trio londonien a choisi comme thème principal de son huitième album, sobrement intitulé Words And Music By Saint Etienne. Un disque que l’on n’attendait plus, sept ans après son prédécesseur. Un retour de flamme étincelant, où le groupe fait le point sur son héritage, sa passion toujours aussi vibrante pour la musique, et son avenir.
En file indienne et parfaitement à l’heure, Sarah Cracknell, Bob Stanley et Pete Wiggs entrent dans ce petit salon cossu et désert, situé au premier étage d’un restaurant de Dean Street, à Londres. Instantanément, une complicité faite de traits d’humour subtil s’installe, chacun prend de ses nouvelles, sans qu’on ait l’impression qu’il se soit écoulé beaucoup de temps depuis la dernière fois qu’il se sont parlés. Les trois inséparables se font rares, mais ils prennent le temps de soigner leur œuvre collective. Pendant ce septennat d’absence entre deux albums, le groupe a patiemment et méticuleusement egrené les rééditions de sa discographie, qui dessine une palette musicale en forme de chaînon manquant entre northern soul, pop moderne et musique électronique. “I used Top Of The Pops as my world atlas”, chante Sarah dans Over The Border, la splendide et touchante ouverture de Words And Music By Saint Etienne. Il n’y a sans doute pas de meilleure citation pour les définir. À l’instar de la pochette, cette cartographie imaginaire d’une ville forcément anglaise où les noms de rue sont des titres de chansons, Saint Etienne nous promène au fil de nos souvenirs sur un disque aussi attachant que dansant. Un voyage bientôt poursuivi à travers un livre à venir – celui de Bob Stanley, Do You Believe in Magic? –, et un film en préparation. Pas de temps mort lorsqu’on est passionné à ce point. Continuer la lecture de « Saint Etienne – London Conversations »