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Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982)

Figure essentielle de la scène boogie/post-disco américaine des années 80, Patrice Rushen connaît pourtant un parcours atypique. Après avoir gagné un concours de jazz au Monterey Jazz Festival à 17 ans avec son groupe, la pianiste signe avec le label Prestige. Au début de sa vingtaine, Patrice Rushen publie ainsi trois albums sur le label entre 1974 et 1977. La musicienne opère un virage à 180 degrés un an plus tard lorsqu’elle signe chez Elektra. Label mythique dans les années 60 (The Doors, The Stooges, Love…), la structure est rachetée par Warner au début des seventies. Elektra contribue alors à développer un certain son californien (Leon Ware, Bread, Lee Ritenour, Carly Simon) aux cotés de leurs collègues d’Asylum également chapeautés par WEA. Dans cet environnement moins puriste, Patrice Rushen s’épanouit et ose aller vers une production plus funky, dansante et surtout pop, ce qui est vécu comme une trahison par les amateurs de jazz. Continuer la lecture de « Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982) »

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Lovers Suicide reprend « Mother Of Earth » par The Gun Club

On connaissait le français Alex Cyprine avec Quetzal Snakes, puis lors de sa migration vers Montréal où il devient très actif (Deaf, Orchids, Tallen, Broken Column). Nous vous avions également parlé de son projet solo Lovers Suicide, transformé depuis peu en groupe avec un line-up des plus alléchants : Cyril Dupont (The Wise Dude’s Revolver, Nancy), Mike Rodgers, un hyperactif Canadien, Fraser Wayne (Paul Jacobs, Fuzzy Undertones …), Zale Burley l’homme au tambourin (Orchids), Jean Sebastien Maher (Orchids également). Lors d’une live session au grain VHS, la jeune formation nous gratifie d’une cover de Mother Of Heart, cette magnifique clôture du second album du Gun Club, Miami, sorti en 1982 et réédité à de nombreuses reprises. Tous fans transis, ils ont choisi ensemble cette balade qui est leur morceau préféré, qu’ils interprètent avec cœur et respect. Le rythme est ralenti, la voix est blême mais déchaînée sur la fin, les guitares sont lancinantes, le pedal steel de Kenny Smith apporte cette touche parfaitement mélancolique. Côté actu, la bande travaille sur un album Murder at Graceland inspiré d’une nouvelle écrite par Alex lui-même qu’ils joueront live en septembre et qui devrait sortir en même temps que celle-ci.  Si le groupe compose comme il reprend, cela devrait ravir les oreilles des fans de Birthday Party à Mark Lanegan.

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The Bongos, Drums Along The Hudson (PVC)

Drums Along The Hudson, premier album de The Bongos, raconte en filigrane les tâtonnements de la scène indépendante américaine des années quatre-vingt. Si Murmur de R.E.M., publié en 1983, est généralement considéré comme l’an zéro de l’indie-pop étasunienne, de nombreux groupes développent, en marge du punk ou de la new-wave, les fondations de l’indie au début de la décennie, notamment de ce son jangle-pop, compilé récemment par Captured Tracks (Strum & Thrum: The American Jangle Underground 1983-1987). Menés par Richard Barone et originaires d’Hoboken dans le New Jersey, The Bongos relient en effet les dBs aux Feelies. Les trois groupes déploient une certaine idée de la pop à guitare au son clair, un peu sèche et sans fioriture.

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Ben Watt, Summer Into Winter, 1982 & North Marine Drive, 1983 (Cherry Red)

ben watt

Le premier maxi de Ben Watt (Summer Into Winter, 1982) jouit enfin d’une réédition vinyle dans le cadre du Disquaire Day. Belle initiative dont on ne pouvait se passer de vanter les mérites. L’occasion également de mettre en lumière les débuts de carrière du guitariste et producteur aujourd’hui essentiellement connu pour la discographie plus flamboyante qu’il construira sur la longueur au sein d’Everything But The Girl avec sa compagne Tracey Thorn, rencontrée en 1981 sur les bancs de l’université de Hull. La parution de cette réédition a été largement retardée par la situation sanitaire, l’occasion pour Ben Watt, complètement reclus depuis le début du confinement car souffrant d’une maladie auto-immune depuis de nombreuses années, d’évoquer en toute simplicité sur les réseaux sociaux les circonstances pour le moins extraordinaires qui ont conduit à son enregistrement. Continuer la lecture de « Ben Watt, Summer Into Winter, 1982 & North Marine Drive, 1983 (Cherry Red) »

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#44 : The Nails, 88 Lines About 44 Women (Jimboco & City Beat / Rough Trade, 1982/1992)

The Nails
The Nails, ongles incarnés.

44 disques, 44 posts, mais certainement pas 8800 signes sur ce trésor (bien) caché qui connut plusieurs versions, toutes par le même groupe, The Nails.

A l’automne 1991, Rough Trade décida de lancer un Singles Club, sans faire mystère d’avoir piqué l’idée à Sub Pop. Vous contractiez un abonnement pour six mois ou un an et receviez par la poste un nouveau 45 tours chaque mois – vous pouviez également tenter de le choper chez votre disquaire.
Levitation, le groupe post-House of Love de Terry Bickers, fut la première référence, en octobre. Le single des Nails apparut en février 92, précédant d’un mois un chouette Mercury Rev – une reprise du If You Want Me To Stay de Sly and the Family Stone. La 16ème référence est évidemment chère à mon cœur puisqu’il s’agit de A Marriage Made In Heaven des Tindersticks, la version originale avec Niki Sin de Blood Sausage, pas celle avec Isabella Rossellini.
Bon, 88 Lines About 44 Women dans ma boîte à lettres, ce fut autant énigmatique qu’addictif. Continuer la lecture de « #44 : The Nails, 88 Lines About 44 Women (Jimboco & City Beat / Rough Trade, 1982/1992) »

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#21 : Material, Memories (Celluloid, 1982)

Material
Material, Skin deep.

Est-ce le fait d’avoir passé la journée d’hier juché sur une échelle, ou campé sur le toit à tenter d’anticiper les tuiles à venir, mais je sens ce matin l’esprit d’escalier qui me taraude. J’avais d’abord envisagé de vous entretenir de l’hétéronymie chez Fernando Pessoa et Will Oldham, puis de tirer sur le marabout de ficelle pour voir ce qui relie Eric & Ramzy, Richard Matheson et Diabologum, avant de redescendre d’au moins un échelon suite à la rencontre inopinée avec ce 45 tours jaune et rouge étoilé. Au-delà du symbole du pentagramme (Little Red Record ?), c’est surtout le bandeau dans le coin supérieur gauche de la pochette qui, en cette période de distanciation sociale, a fait mouche. Spécial frotti frotta ! Qu’est-ce qui leur a pris chez Celluloid ce jour là ? Coup de génie commercial de Karakos ou abus de mauvais retsina ? Continuer la lecture de « #21 : Material, Memories (Celluloid, 1982) »

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#16 : Orchestre Rouge, Soon Come Violence (RCA, 1982)

Orchestre Rouge
Orchestre Rouge dans la bibliothèque.

Décidément, je n’en rate pas une. Ou plutôt si, justement. Pas plus tard qu’hier au jardin, dans la belle lumière du soleil déclinant, où je tentais de perfectionner mon petit jeu – chipping et approches levées, essentiellement. Or personne, et moi le premier, n’est à l’abri d’un coup mal dosé, d’une trajectoire non maitrisée. Insensible à la recommandation don’t try this at home – et ce n’était pourtant pas faute d’avoir réécouté récemment Accident Waiting To Happen de Billy Bragg – je courus pleine balle vers les dégâts, ceux qui à l’instar des feuilles mortes se ramassent à la pelle. La tête basse et le club entre les jambes, je rentrai avouer mon forfait à la maison. D’où on me rétorqua que ce n’était pas si grave, qu’est-ce que tu veux y faire (sinon aller me nettoyer tout ça fissa). Continuer la lecture de « #16 : Orchestre Rouge, Soon Come Violence (RCA, 1982) »

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Playlist d’été #4 : Après l’école

Dernière des quatre playlists d’été consacrée aux musiques noires : soul, funk, jazz ou disco, à travers une période vaste, depuis les soubresauts du Summer of Love (Sunny, Sittin’ on the Dock of the Bay, California Soul) jusqu’au début des 80’s (All Night Long, Risin’ on the Top, Remind Me…). Continuer la lecture de « Playlist d’été #4 : Après l’école »