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NDLR : Les playlists réalisées sur certaines plateformes ci-dessus ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection commentée ci-dessous.
1. Luke Temple and The Cascading Moms, I Can Dream (Western Vinyl)
Luke Temple (Here We Go Magic, Art Feynman) monte un groupe pour refaire sa meilleure chanson du monde alors je dis oui. Rendez-vous pour un nouvel album, Certain Limitations, en juillet. PN
2. Myriam Gendron, Berceuse (Thrill Jockey)
Vous souvenez-vous de cette sous-collection de Folio Junior appelée « Et si c’était par la fin que tout commençait » ? On ne peut rien face aux assauts des souvenirs, sinon en faire des bras qui s’endorment avec nous. Zoh Amba joue du saxophone sur des disques sortis il y a moins de cinquante ans, et ses bras s’endorment avec nous aussi, comme la petite personne pour qui l’on chante. Berceuse, donc. Le troisième album de Myriam Gendron, Mayday, s’est donné une chanson de fin à l’image de tout ce que l’artiste nous a donné jusqu’à présent : bouleversante. CC
3. Côme Ranjard, La bête a des doutes (Vietnam)
Après L’enfant casanier paru en 2020, Côme Ranjard dévoilait ce mois-ci chez le label Vietnam son second EP, Intraterrestre. Quatre ballades sur lesquelles il porte de sa voix grave, si particulière, des textes à l’ironie subtile. Si sa guitare est sa plus proche amie, il ne s’en contente pas : chaque titre est parsemé d’une variété d’instruments, d’harmonies et de chœurs, dans un équilibre qui témoignent d’un réel souci du détail, et probablement de longues heures de travail. Cela paie. CG
4. Julien Gasc, Balade (autoproduction)
Julien Gasc nous lance un sort enchanteur en sifflant avec cette nouvelle bal(l)ade sur les touches de son piano — on trépigne déjà à l’idée de retrouver sa délicatesse pop sur son prochain album, Grand Jardin, à sortir le 14 juin. PN
5. La Luz, Tia Rosa (Inscrutable Records)
Un mélange de rythmes latino avec une voix Algebra Suicide, ils sont très forts ces Mexicains. CM
6. Aquaserge, Je suis galaxie (Crammed Discs)
Le fond de l’air se tend chez Aquaserge, à l’image de ces guitares incisives et de cette batterie dense. En prélude de La fin de l’économie, nouvel album sorti ces jours-ci. RS
7. La Luz, I’ll Go With You (Sub Pop)
Plutôt que de rester affalés dans une Chaise Longue, partez en balade avec La Luz, qui réchauffera cette fin de printemps avec leur pop psychédélique du meilleur goût. Lumineux malgré une inspiration des plus sombres – Shana Cleveland y évoque son diagnostic pour un cancer du sein peu de temps après la naissance de son fils –, les titres extraits de l’album News of the Universe, paru le 24 mai, évoquent parfois Lush et le Air de la bande originale de The Virgin Suicides. PR
8. Laura Jean Anderson, Burgundy (autoproduction)
On découvrait l’Américaine Laura Jean Anderson en septembre dernier, lors de la tournée européenne de Sylvie pour qui elle assurait les voix féminines. Si l’on se souvenait de son timbre soul à la Norah Jones, ce sont ses talents d’écriture et de composition qui impressionnent au fil de ces quelques douces balades. CG
9. Tara Jane O’Neil, Glass Island (Orindal Records)
Tara revient avec sa mélancolie de la plus belle facture, qui nous demande de prendre le temps de l’introspection pour convoquer le miracle, c’est sans doute ce qu’il nous faut. Son nouvel album The Cool Cloud of Okayness vient de sortir, à écouter langoureusement dès les premières chaleurs. PN
10. Winter, shaniatwainlovestory (Everything Blue Records)
Samira Winter est toujours – Dieu merci – obsédée par la pop des années 1990 et en remet une couche dans son nouvel EP tout juste paru. On y trouve notamment ce titre extrêmement sexy, composé avec le leader de Froth et producteur Joo-Joo Ashworth. Pas besoin d’en dire plus. CG
11. Babehoven, Birdseye (Double Double Whammy)
So nineties, so good. En fermant les yeux, en se concentrant très fort, on peut entendre Dolores O’Riordan des Cranberries sur le refrain. CG
12. Suzanne Landier, In Love (autoproduction)
Il y a toujours quelque chose de très touchant lorsque l’on assiste au début d’une carrière. Sortie de nulle part ou presque, puisque c’est la fille de Rubin Steiner, Suzanne Landier débarque à 17 ans avec ce très charmant In Love, aux accents velvetiens et affilié à la pop ligne claire de Stereolab. Des références connues, certes, mais qui forment un petit bijou irrésistible de douceur. TS
13. Of Montreal, Rude Girl on Rotation (Polyvinyl Record Co.)
Pour être honnête, je n’ai jamais écouté Of Montreal et il semble, à l’écoute du reste de l’album, que ce ne soit pas pour moi mais il y a ce titre aux paroles grivoises, semblant échappé d’un disque The Clientele, qui fait mon bonheur. CG
14. Sad Eye Beatniks, You Belong With Us (Meritorio Records/Paisley Shirts Records)
On ne le présente plus chez Section26, Kevin Linn des Sad Eyed Beatniks et son super label Paisley Shirt. Avec une moyenne d’un album tous les 2-3 ans, c’est reparti avec Ten Brocades, qui sortira début juillet. Un bijou jangly annonciateur d’un album splendide. VDPJ
15. The Umbrellas, Gone (Slumberland Records/Tough Love Records)
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La dernière fois que vous avez dansé sans vous soucier du fracas du monde ? Bel exploit pour les Umbrellas avec ce nouveau clip extrait de l’album Fairweather Friend des SF kids sorti en janvier dernier. PN
16. Sun Cousto, I Don’t Wanna Talk (Chrüsimüsi Records)
Le duo helvète que l’on attendait depuis quatre ans revient et c’est du tout bon. Savant mélange de twee pop dopée au punk ; une guitare hargneuse, une batterie solide et des chœurs font vivre le morceau, nous rappelant curieusement Belmont Witch… Une affiche à envisager, visiblement ! VDPJ
17. Le cœur des garçons, Je regarde en arrière (Suicide commercial)
Contre Mature (Split avec Le Coeur des Garçons) de Le Coeur des Garçons // Basse Fidélité
Punk rock mélancolique mais à fond, ça vient de l’Ouest et c’est super. En split avec les non moins méritant Basse Fidélité ! RS
18. Les Remplaçants, Viré par debord (autoproduction)
« Ne travaillez jamais », pour moi c’est trop tard, mais jeunes gens, réfléchissez-y, avec cette chanson punkoïde débridée en guise de pense-bête, post-it post-situ de Lyon collé sur le front. RS
19. The Ar – Kaics, Cornerstone (Feel It Records/DIG! Records/Bachelor Records)
Six ans après leur dernier album, la bande de Richmond nous fait l’honneur d’un album. Moins rugueux qu’a l’accoutumée, comme le prouve ce titre. Une justesse entre tension et mélodie, toujours dans une forme de revivalisme joué à merveille. VDPJ
20. Paperniks, Oxygen Tank Flipper (Market Square Recordings)
A la base, un side project de Jason Henn des fabuleux Honey Radar accompagné de Rob DeCarolis, une autre légende de Philly pour ce super 2-titres paru chez Market Square, la label de Paul Messis. Une pop revêche qui à tous les ingrédients pour faire remuer les têtes. VDPJ
21. Kosmetika, Pictures Are Gone (Spoilsport Records)
Cosmique et lancinant, le nouveau single de Kosmetika, formation australienne de Melbourne qui nous avait gratifié d’un excellent album, Illustration, l’an dernier. Un groupe touche-à-tout, capable de ballades à tendance kraut, de synth énergique et de post punk plus traditionnel. Luxury, leur troisième album, sortira chez l’excellent Spoilsport Records en juillet prochain. VDPJ
22. Lambrini Girls, Body of Mine (City Slang)
Les Lambrini Girls n’en finissent pas de gueuler, pour notre plus grand plaisir, cette fois pour défendre ce Body of Mine ou « corps qui est le mien », et ce quelque soit le genre. Originaire de Brighton, le duo plébiscité par Iggy Pop ressemble à Shampoo après quatre ou cinq bouteilles de vin blanc bon marché, refuse l’étiquette riot grrrl (qui les a bercées) pour ne pas être un produit, et s’attaque avec une férocité brute à tout ce qui les dérange. Jubilatoire et essentiel. PR
23. Shellac, WSOD (Touch and Go Records)
STEVE ALBINI EST VIVANT ! EG
24. Ghostpoet, Hold the Line! (Modern Revenge Records)
Depuis 2010 Obaro Ejimiwe trace un chemin impeccable, en témoigne ce nouveau et classieux titre. CM
25. Jakju, Mayor (Géographie)
Un nouveau projet et un titre nonchalant et entêtant du mini album qui sortira le 28 juin. CM
26. Paul Weller, Nothing (Polydor)
C’est bien sûr au moment où l’on s’y attend le moins que l’un de nos héros d’adolescence revient du haut d’un âge palindrome avec un disque éblouissant et peut-être l’un des tout meilleurs d’une discographie dont les premières références datent de 1977… Avec l’aide de Graham McPherson, alias Suggs – le chanteur gouailleur de Madness –, Paul Weller ne manque pas d’Air et signe une chanson d’une radieuse mélancolie. Frissons garantis. CB
27. Tindersticks, New World (Lucky Dog/City Slang)
Alors que certains artistes pourtant chéris semblent préférer s’autoparodier avant que l’intelligence artificielle ne le fasse (au hasard, Pet Shop Boys, JAMC ou Nick Cave), Tindersticks nous montrent qu’on peut rester fidèle à soi-même et évoluer avec élégance, comme sur ce magnifique New World, qui vient se hisser très haut sur le podium des grands titres du groupe. En attendant le nouvel album, Soft Tissue, à paraître le 13 septembre. Concert à Paris le 12 mars 2025 à la Salle Pleyel. PR
28. Les Mercuriales, Je pratique le tir (Hellzapoppin Records)
Entre blues du trottoir et misanthropie glaciale, la bande à Montal vise dans le mille, sans bavure. RS
29. LA Priest, Love 2 Know (Domino Records)
En mai 2023, j’écoutais en boucle Star, extrait de Fase Luna, le troisième album du Britannique proche de Connan Mockasin. Douze mois plus tard, je change de disque et jette mon dévolu sur Love 2 Know, merveille de son EP tout juste paru. CG
30. Miki Berenyi Trio, Vertigo (Bella Union)
Miki Berenyi Trio, c’est Miki de Lush, Moose de Moose bien sûr et Oliver, un trio qui fonctionne à merveille – savourez cette perle pop filmée à Dijon par Sébastien Faits-Divers. CM
31. Washed Out, The Hardest Part (Sub Pop)
« Une histoire à propos de la nostalgie et de l’amour perdu », selon Ernest Greene. C’est une imparable recette pour pondre un tube. Album le 28 juin. CM
32. Paul Félix, Se pourrait-il ? (Bordeaux Rock)
De Bordeaux nous revient la voix enchanteresse d’un ex-Gamine, culte années 80 s’il en est, avec ses accents romantiques et exaltés qu’on a tant aimés et qui semblent bien épargnés par le temps. RS
33. Jim Ballon, Ça m’éclate les yeux (Figures Libres)
Drôle de rock spatial qui prend son temps pour étendre son univers et coloniser ton cerveau enfumé. N.B. : avoir au moins 10 bonnes minutes devant soi. RS
34. Arab Strap, Sociometer Blues (Rock Action Records)
Le deuxième album post-reformation des écossais est enfin sorti, et il est largement au niveau des sommets de leur première partie de carrière. Mais pas que. EG
35. Shackleton & Six Organs of Admittance, Stages Of Capitulation (Drag City)
Psychic TV égaré chez Chain Reaction, le futur du patrimoine, c’est toujours maintenant. EG
