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Lea Bertucci et Ben Vida, Murmurations (Cibachrome Editions)

Les performances et installations de Lea Bertucci impressionnent toujours par leur caractère immersif, et par l’extrême contention de l’expérience du son qui en découle. Un usage particulièrement créatif de l’espace notamment, qui n’est pas sans évoquer les recherches « psycho-acoustiques » de Maryanne Amacher. Et qui permet d’inscrire le travail de Bertucci, étoile montante de la scène expérimentale new-yorkaise, au sein d’une constellation d’artistes sonores très largement influencés par le fameux concept de « Deep Listening » élaboré par Pauline Oliveiros. Aussi, ses productions discographiques sont à aborder dans cette perspective : déjà, avec A Visible Lenght of Light, son précédent LP paru en 2021, constructions minimalistes et recherches timbrales sophistiquées venaient constituer des pièces à l’abstraction hypnotique fascinante. Continuer la lecture de « Lea Bertucci et Ben Vida, Murmurations (Cibachrome Editions) »

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Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records)

Les Calamités Born BadNotes à propos de la réédition des chansons des Calamités sur le label Born Bad

Dire que c’était un rêve d’écrire à propos du groupe de Beaune pour le fameux label, oui, carrément. Quand Jean-Baptiste Guillot m’a appelé, je crois qu’on devait être dans le premier confinement, j’ai eu du mal à réaliser. Un peu inconscient, j’ai dit oui. En même temps, j’avançais dans Les années Lithium et j’avais pris un peu d’assurance dans les entretiens téléphoniques notamment. Passer d’une histoire à l’autre, ça me permettait de ne pas devenir trop obsessionnel. Continuer la lecture de « Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records) »

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Warpaint, Radiate Like This (Rough Trade)

Warpaint Radiate Like ThisWarpaint porte dans ses inflexions mélodiques le soleil et le sable californiens, Warpaint flirte avec des amoureux people s’appelant Chris Cunningham, Josh Klinghoffer, John Frusciante ou James Blake, mais si Warpaint balance de prime abord des paillettes à la sauce hollywoodienne, le groupe ne doit son succès qu’à sa musique subtilement élaborée et repoussant sans cesse ses limites hippie-easy listening ; il faut savoir tendre l’oreille et repérer les ralentissements et noirceurs mélancoliques d’une neo new-wave introspective et d’un rock shoegaze à la puissance voluptueuse.
Je me souviens avoir entendu la musique des quatre filles de Warpaint être étiquetée de soupe girly ; je n’en croyais pas mes oreilles. Les fleurs et les oiseaux peuvent sans doute aussi être qualifiés de soupe biologique passablement ennuyeuse. Je n’en croirais pas mes oreilles. Ulysse n’a qu’à bien se tenir et enfoncer ses boules Quiès un peu plus dans son conduit auditif car les sirènes de Warpaint ont encore pas mal de mélodies addictives dans leur sac. Continuer la lecture de « Warpaint, Radiate Like This (Rough Trade) »

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Depeche Mode, nec plus ultra

Depeche Mode
Depeche Mode

Des trois, c’était sans doute celui qu’on ne s’attendait pas à voir partir en premier… Il était celui qui paraissait le plus mesuré, celui que la débauche n’excitait guère, le seul capable de ramener à la raison ses compagnons, le véritable ciment entre le performeur Dave Gahan et le compositeur Martin Gore. Mais voilà. Andrew Fletcher a tiré sa révérence jeudi dernier, le 26 mai 2022, alors que rien ne l’y prédestinait. Avec sa disparition, c’est bien sûr l’avenir de l’un des groupes les plus influents / importants de la génération post-punk qui prend l’allure d’un point d’interrogation, d’autant plus à la réplique donnée par celui que tout le monde surnommait Fletch à la dernière question d’une interview réalisée à la toute fin de l’année 1996 pour la RPM… Continuer la lecture de « Depeche Mode, nec plus ultra »

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LA PLAYLIST DES NOUVEAUTÉS DE MAI 2022

Satanée chaleur. On a beau vivre le présent comme on peut, elle vient tout écraser sans prévenir. A-t-on le choix de se libérer d’elle ? Pas vraiment, à moins d’actionner des aides qui ne feront qu’accentuer sa présence à l’avenir. Le serpent qui s’avale tout seul au fil du temps… Nous choisissons de nous aérer la tête avec des nouveautés pop moderne. Voici notre salve pour les beaux jours, cent pour cent fraîche, ma bonne dame. En espérant qu’on ne nous rejoue pas en boucle L’Été Meurtrier.

Écoutez cette playlist sur votre plateforme favorite : YouTube, Deezer, Spotify ou en version mixée sur Mixcloud. Et aussi, sur agnès b. radio.

NDLR : Les playlists Deezer et Spotify ne comportent pas l’intégralité des titres de cette sélection.

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Climats #20 : Tony Molina, Anne Dufourmantelle

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #20 : Tony Molina, Anne Dufourmantelle »

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Sous Surveillance : Überspannung

Überspannung
Überspannung

Qui ?

Überspannung est un nouveau duo Alsacien-Lorrain basé à Strasbourg et composé de Lucas aux machines, synthés et voix et de Hugo à la basse, synthés et voix.

Où ?

Strasbourg et Sainte-Marie-aux-Mines.

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Selectorama : Olivier Rocabois

Olivier Rocabois / Photo : Alain Bibal
Olivier Rocabois / Photo : Alain Bibal


Après des années injustement passées dans l’ombre malgré un talent d’écriture indéniable, Olivier Rocabois avait deux options : capitaliser sur le succès de son récent album
Goes Too Far, ou bien l’absence totale de calcul. N’étant pas du genre à se reposer sur ses lauriers, il sort aujourd’hui The Pleasure Is Goldmine, son nouvel EP. Si la structure des chansons est toujours aussi aventureuse et ambitieuse, l’ensemble est plus direct et épuré. Ce relatif dépouillement lui va aussi bien que ses costumes italiens et a le mérite de mettre en avant l’aspect le plus expérimental de sa musique. Sous une apparente fluidité, on devine à quel point chaque titre a été travaillé, des pistes écartées pour trouver celle qui mènera à l’extase. On sent que Rocabois vit “musique” du matin au soir, et que le mot approximatif a été rayé de son vocabulaire. La principale force du disque est de laisser le temps aux compositions de s’épanouir et de respirer sur la longueur, parfois sur plus de cinq minutes. On a déjà beaucoup parlé de la jeunesse bretonne de Rocabois marquée au fer rouge par les Beatles, les Beach Boys, Bowie ou la britpop naissante. Pour avoir écouté chez lui un bout de playlist qui doit durer plus d’une semaine, je peux vous assurer qu’il serait réducteur de résumer sa culture musicale à ces quelques piliers. Ce Selectorama en est la preuve, et il nous l’explique en détail. Ne le remerciez pas, tout le plaisir est pour lui.
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