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Selectorama : Tristesse Contemporaine

Tristesse Contemporaine
Leo, Narumi et Maïk – Tristesse Contemporaine / Photo : Cassandra Shier

Une décennie déjà que ces trois-là nous magnétisent de leur chaud-froid dansant et hypnotique. Le chanteur Maïk, passé par Bristol grande période dans une vie antérieure, la claviériste Narumi, connue comme le loup blanc chez nous notamment face au très large public de Jeanne Added, et Léo Hellden, auparavant guitariste de Jay-Jay Johanson entendu dans Aswefall, Slove, ou Camp Claude avec Maïk. De retour prochainement avec un quatrième album sur lequel ils ont déjà bien avancé, ils seront sur la scène du festival How To Love au Petit Bain. En mise en bouche, voici la quintessence de leurs influences musicales en quatorze titres géniaux. La Tristesse durera toujours.

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Charlène Darling, Saint-Guidon (L’Amour Aux 1000 Parfums)

Soupesons l’enthousiasme : depuis trois semaines qu’il est arrivé jusqu’ici – grâce à l’ami Zacharie, encore, qui a eu le mérite certain d’insister – Écoutez ! –, Saint-Guidon tourne en boucle. Matin et soir dans les transports, midi et après-midi quand les tâches le permettent, et dans toutes les rues de toutes les villes solitaires – au casque très fort. Un maître disque, une mesure ; bientôt, transmettre le même intense sentiment d’être vivant que le fait Charlène Darling sur les amas de 0 et de 1 qui agitent processeurs et donc écouteurs et donc synapses sera la nouvelle gageure. Continuer la lecture de « Charlène Darling, Saint-Guidon (L’Amour Aux 1000 Parfums) »

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Flóp, Puissance, Racine (Les Disques Bien) / David Lafore, Incompréhensible (autoproduction / La Triperie)

« L’anarchie ne vaincra pas, l’anarchie a déjà vaincu, elle se loge dans chaque brin de chanvre  et dans les impétueux épis dressés au bord de ma calvitie et dans le repli de chaque chambre, c’est peine perdue »

« Non, ce ne sont pas les bons mots, ce ne sont pas les bons sons, pour moi, ces mots sont incompréhensibles »

Je sais combien il est ardu et plutôt sensible de toucher à la singularité d’un artiste, j’en suis CONSCIENT. Difficile donc, d’associer deux personnalités aux parcours si différents, aux chemins qui ne se sont à ma connaissance jamais croisés, si ce n’est le temps de cette chronique finalement dérisoire (quelques minutes de lectures au total). Bon, si j’écris contre le temps, contre le rythme de folie qui s’impose devant autant de musiques produites qui me touchent, je peux bien me mettre dans la mouise, pour une fois. Vous me pardonnerez ce rapprochement, et j’espère que les deux chanteurs le feront aussi.  Continuer la lecture de « Flóp, Puissance, Racine (Les Disques Bien) / David Lafore, Incompréhensible (autoproduction / La Triperie) »

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Primal Scream, Screamadelica (Creation)

Traîtres à la cause, tâcherons, ignobles, vulgaires et bourrins. Les indie popeux n’auront pas de mots assez durs pour dézinguer Primal Scream à la sortie de leur second album éponyme en 1989. Il faut dire que Bobby Gillespie en a déjà sous le coude lorsque paraît, deux ans plus tôt, Sonic Flower Groove, le premier LP de son groupe. Avant cela, il avait joué le faire-valoir au sein de The Wake et un peu plus que ça chez The Jesus And Mary Chain. Sonic Flower Groove, donc, disque aussi brillant que rétro, déjà culte avant même sa sortie, faisant la part belle aux obsessions sixties de ses auteurs (Love, The Byrds) et érigeant Bobby Gillespie en sex-symbol improbable d’une nation indie en anorak. Autant dire que le passage du soleil californien à la rudesse rock de Detroit fait jaser… Et pourtant. Au milieu de ce disque rétrograde, et plutôt bon rétrospectivement (avec The Stooges et MC5 en ligne de mire), trônent quelques déchirantes ballades sous haute influence Big Star. Par exemple, la pépite I’m Losing More Than I’ll Ever Had, devenue Loaded sous les ciseaux avisés mais pas encore experts d’Andrew Weatherall, va transformer leur vie et la nôtre. Continuer la lecture de « Primal Scream, Screamadelica (Creation) »

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Nada Surf : Matthew cause

Nada Surf
Nada Surf / Photo : Annie Dressner

« Jamais très loin du cœur » : c’est la meilleure traduction que l’on puisse proposer du titre de ce neuvième album de Nada Surf, Never Not Together. Approximative, sans doute, si l’on s’en tient à la lettre. Mais fidèle à l’état d’esprit qui nous anime à l’heure d’en discuter avec le principal intéressé, Matthew Caws. Car même si l’on s’habitue trop facilement au luxe et au confort, Nada Surf fait partie des très rares formations qui, depuis un quart de siècle, ne nous ont jamais vraiment déçus. Comme souvent – presque toujours à vrai dire – les retrouvailles procurent cette fois-ci ce sentiment de familiarité immédiate et englobante, où le plaisir de la découverte semble inextricablement mêlé aux délices de la nostalgie. Continuer la lecture de « Nada Surf : Matthew cause »

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Destroyer : « Donner forme à un album reste un mystère pour moi »

Destroyer
Destroyer / Photo : Alain Bibal

Destroyer vient de sortir Have We Met, son treizième album. Projet initialement centré autour de la paranoïa liée au changement de siècle, il s’est transformé en un recueil de titres intenses mais pop. Dan Bejar le crie haut et fort, s’il est l’homme à tout faire de Destroyer, il délègue une bonne partie du processus créatif à ses fidèles collaborateurs. Il a conçu Have We Met en isolement total, lançant les idées et attendant impatiemment de recevoir les résultats par e-mail. La prise de risque artistique a payé. Ce disque qu’il pensait ne pouvoir jamais finir s’éloigne des influences parfois flagrantes de ces albums précédents. Bejar nous a accordé un long entretien au cours duquel il nous parle ouvertement de ses conflits intérieurs, de ses albums passés, de ses obsessions musicales et de son rapport à la vieillesse. Continuer la lecture de « Destroyer : « Donner forme à un album reste un mystère pour moi » »

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Papivole #10, mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : le fanzine Ductus Pop

Ductus Pop
Le fanzine Ductus Pop

Un fanzine A5, un label de cassettes… Entre Strasbourg et Toulouse, l’effet miroir avec ma petite entreprise (Langue Pendue : un fanzine A5 et ses cassettes) est étonnant. En découvrant Ductus Pop (numéro 25 déjà !) et le label Hidden Bay (plus de trente références !) par l’entremise de mes amis de Section26, mon cœur a battu la chamade, évidemment. J’y ai lu ce qui fait l’essence d’un fanzine : un mélange subtil d’auto-fiction, d’improvisations graphiques, de constat politique à la première personne, d’interventions d’amis et de proches, et de passion évidente pour les petites choses pop (souvent anglo-saxonnes mais pas que) qui constellent la toile. Manon, dont la boussole interne s’affole parfois vers le sud (l’Espagne, notamment) commente les premiers efforts de jeunes groupes balbutiants, qu’elle recrute parfois dans un même geste pour son propre label. J’avais envie d’en savoir plus sur ses goûts, ses méthodes et son expérience du présent. Rencontre. Continuer la lecture de « Papivole #10, mon histoire avec la presse musicale, 1978-2018 : le fanzine Ductus Pop »

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Vaughan Oliver par ceux qui l’ont aimé #2

Une célébration du travail de l’immense graphiste pour le label 4AD

Vaughan Oliver
Vaughan Oliver

En complément de l’hommage à Vaughan Oliver déjà publié, nous vous proposons trois témoignages inédits. Reçus plus tardivement, il nous est évidemment apparu indispensable de les partager, car chacun offre un éclairage supplémentaire et intime sur l’œuvre de cet artiste hors normes. Tout d’abord, celui de Simon Larbalestier, photographe, collaborateur de longue date de Vaughan (les pochettes des Pixies c’est lui). Pour cette occasion, il nous offre quelques photos de ses archives personnelles. Terry Dowling, le professeur, tuteur et ami de Vaughan revient avec émotion sur cet élève génialement rebelle qui est venu chercher conseil et approbation auprès de lui jusqu’à la fin de sa vie. Enfin, Ian Masters des Pale Saints parle de sa collaboration avec Vaughan pour la pochette de In Ribbons (1992).
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