C’est con, mais c’est ainsi. L’annonce de cette mort-ci m’a bouleversé davantage que toutes les autres, émergeant du flot presque ininterrompu des faire-part de décès qui s’écoule au gré des réseaux sociaux et ne s’accompagne, la plupart du temps, que du ronronnement convenu des condoléances et des hommages, parfois sincères mais rarement plus émouvants qu’un discours compassé d’entrepreneur de pompes-funèbres. Nous écoutons une musique de vieux, il faut s’y faire, et nous avons pris depuis longtemps l’habitude de voir des pans de notre discothèque soudain jumelés avec le coin de cimetière où s’amoncèlent les dépouilles des idoles. Comme dans la vie, ces lieux dédiés où s’alignent les sépultures ne sont pas vraiment propices au surgissement des émotions : trop glaçants, trop imprégnés du formalisme décalé des cérémonies qui s’y déroulent pour qu’y retentisse la vraie brutalité du deuil. Pas cette fois-ci. Bien sûr, je ne connaissais pas Adam Schlesinger et les quelques larmes versées dans la nuit du 1er avril ne proviennent que de cette part du souvenir où continuent de s’entremêler les chansons et ce que nous projetons d’intime en elle. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #29 : Tribute à Adam Schlesinger »
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I Like 2 Stay Home #29 : Tribute à Adam Schlesinger
Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.



La rue me manque. Déambuler, flâner, errer, avec ou sans but, d’humeur joyeuse ou mélancolique, peu importe. Les odeurs, les devantures de magasin, les fleuristes, regarder dans les appartements ou les maisons, imaginer la vie des vieux assis sur les bancs, sentir l’effervescence du samedi en fin d’après-midi, quand on ne sait pas à quelle heure on va rentrer, ce moment du crépuscule où la rue prend une autre vie… Alors faute de pouvoir à nouveau vivre cette expérience ô combien exotique, voici la playlist d’une ballade imaginaire, de New York à Londres, en passant par la Nouvelle-Orléans et Brisbane (je vous ai épargné 
Mais où donc a bien pu passer
Comme beaucoup d’autres qui ont (re)visité leur discothèque pendant la période, cette quarantaine m’aura permis de plonger dans les profondeurs des groupes de musiques froides (cold, punk, synth …) qui ont sévi en France dans les années 80 et 90. Grâce à un oncle passionné de ces différents genres résolument indépendants et confidentiels, mon adolescence a été à l’écoute de cette musique et de ses souvenirs. Des concerts devant cinquante personnes en Mayenne, ses premières claques à l’