« Ida » par Blue Dolphin a failli faire tomber un client de son tabouret de bar

Blue Dolphin
Blue Dolphin

En plein mois de Juillet, après le rush du matin. Celui des cafés, paquets de cigarettes et baguettes servies à la chaine. Dans un moment de calme, on trone derrière le comptoir à choisir ce que l’on va mettre en fond sonore pour égayer sa journée. Je reçois un mail de Dean Spunt de Post Present Medium, label de Los Angeles dont j’aime énormément les sorties, toujours originales et souvent obscures. Aujourd’hui, il s’agit de Blue Dolphin, très bon groupe d’Austin, composé de membres de formations punk du mid-west, passionnantes et parfois éphémères tels que CCTV, Chronophage, Institute ou encore Mystic Inane. J’appuie sur play et le single Ida démarre. Les vieux habitués du café, que notre bordel musical quotidien ne dérange pas, ne pipent pas un mot. La guitare est saturée, la paire basse -batterie cogne et gronde, la voix de Sarah Sissy est désenchantée et rappelle celle de Penelope Houston des Avengers. En retrait, les parties de clarinette ou sax – on ne distingue pas bien dans le fracas -, rendent le morceau complètement libre et bordélique, et c’est à ce moment précis que les habitués du troquet se demandent ce qu’il se passe ; certains lèvent les yeux au ciel. Trois minutes plus tard, le morceau s’arrête comme une tornade qui s’éloigne. Gilles, assis sur sa chaise, se lève et commande un galopin en me disant qu’il aimait Iggy et les Stooges et qu’il trouve ça cool qu’on ici passe ce genre de choses étranges et sauvages. Ça change effectivement de l’habituelle et pesante ambiance de bons nombres de rades de campagne.


Robert’s Laffite, compilation intégrale des sorties cassettes du groupe, sortira le 22 Septembre sur Post Present Medium et Cletra Patra.

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