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The Milkshakes, In Germany (Wall City Records, 1983)

Pour qui s’engagerait pour la première fois dans l’œuvre pléthorique de Billy Childish – plus de 100 albums publiés à ce jour ! –, il paraît difficile de savoir par quel bout commencer. Le plus simple reste de se procurer l’excellente compilation Archive From 1959 – The Billy Childish Story, comprenant une cinquantaine de titres du maître de Chatham, extraits des albums des innombrables groupes dans lesquels il n’a eu de cesse de s’incarner : The Pop Rivets, The Milkshakes, Thee Headcoats, The Buff Medways, The Musicians of the British Empire, Thee Mighty Caesars et j’en passe. Mais en guise d’initiation, rien ne remplace bien sûr l’écoute d’un album de Billy Childish dans son intégralité. Pour ma part, c’est avec In Germany des Milkshakes que j’ai connu mes premiers élans d’enthousiasme pour le roi du garage rock anglais, et ce disque me semble être une très bonne introduction possible à son œuvre. Continuer la lecture de « The Milkshakes, In Germany (Wall City Records, 1983) »

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V/A, Back From The Grave Vol. 1 (Crypt Records, 1983)

En 2014, dix-huit ans après le précédent volume, sortaient les compilations Back From The Grave 9 et 10 : un événement tant cette série a marqué profondément la scène garage. L’histoire démarre au début des années quatre-vingt. À cette époque, la compilation Nuggets fait de nombreux émules. Parmi eux, la série Back From The Grave s’impose comme une des références absolues pour le garage-rock cru et brut. Le premier volume paraît en 1983. Il fait suite à des disques tels que les Pebbles de Greg Shaw (1978), Off The Wall (1982) ou la série Mindrocker (1981). Si l’objectif de l’anthologie créée par Lenny Kaye et Jac Holzman était de mettre ensemble des bons morceaux à moitié oubliés, souvent des petits tubes, celui de Tim Warren est un peu différent. L’Américain est en mission. Il cherche dans les tréfonds de la production états-unienne, des morceaux pas du tout professionnels, portés par un esprit sauvage et débraillé. Continuer la lecture de « V/A, Back From The Grave Vol. 1 (Crypt Records, 1983) »

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Monsieur de Foursaings, Voulez-vous me faire la cour ? (1998, Escalator Records)

Il est arrivé en 4L, ou était-ce une 2 CV, dans les petites rues de Sainte-Marie-sur-Mer, près de Pornic. Il s’est présenté à nous, chemise blanche, col ouvert sur un léger foulard de soie, pantalon à pinces de couleur claire sur chaussures cirées, blazer marine à boutons dorés. Mèche de cheveux rabattue délicatement. Il était venu nous rendre visite comme promis pour l’après-midi, quelques jours auparavant, lors d’un tournoi de football rassemblant la crème de la minuscule scène pop française, amoureuse des fanzines, cassettes, 45 tours… Nous étions venus de Paris, de l’Ouest, et de l’Est du pays nous réunir à la Gaube, dans le bocage vendéen. Continuer la lecture de « Monsieur de Foursaings, Voulez-vous me faire la cour ? (1998, Escalator Records) »

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The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company)

Crock of Glod, A Few Rounds With Shane McGowan, le documentaire consacré à l’inénarrable et génial leader des Pogues nous avait particulièrement tapé dans l’œil lors de la dernière édition du festival FAME en févier dernier. Dans ce récit de la vie chaotique de McGowan, réalisé d’une main de maître par Julien Temple, on avait pu apprécier l’évocation des débuts musicaux trop souvent ignorés du trublion irlandais. Car avant les Pogues, il y a eu The Nipple Erectors (littéralement les « dresseurs de tétons »), rapidement rebaptisés The Nips face aux réticences des salles de concert à programmer un groupe affublé d’un tel nom. Oscillant entre punk, big beat, power pop, garage rock et rockabilly, les Nips ont pondu quelques titres parfaitement percutants qui nous donnent un bel aperçu de l’ambiance musicale de la scène londonienne de la fin des années 70. Et c’est un réel plaisir de retrouver MacGowan dans un contexte différent de celui des Pogues et de constater que son énergie, sa coolitude et son authenticité étaient déjà entièrement présentes dès le début. Continuer la lecture de « The Nips, The Tits Of Soho (2000, Bovver Boot Company) »

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Big Star, #1 Record (Ardent, 1972)

Big Star est le groupe préféré de vos groupes préférés (The Posies, Teenage Fanclub, REM, The Replacements, Wilco, Primal Scream, The Bangles, Elliott Smith, etc). Comme Nick Drake ou le Velvet Underground à d’autres époques, la formation de Memphis est culte, avec ce que cela comporte de gloire et de tristesse. Pourtant, il est très facile de passer à coté de la beauté de Big Star tant leur approche a quelque chose de modeste et d’épurée. L’épiphanie ne viendra peut être pas à la première écoute, mais si vous aimez une certaine idée de la musique pop, elle finira fatalement par arriver. Nous vous gardons bien au chaud une carte de membre du fan club zélé. Continuer la lecture de « Big Star, #1 Record (Ardent, 1972) »

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Lhasa de Sela, Lhasa (Tôt ou Tard / Audiogram, 2009)

Lhasa de Sela
Lhasa de Sela / Photo : Ryan Morey

C’est une histoire qui pourrait sembler triste mais qui ne l’est pas.
Pas que.
C’est une histoire.
On y rencontre Bratsch et Tindersticks, on y rencontre pas mal d’amitié.s.
À ses bornes, on peut trouver deux vidéos, et c’est ainsi qu’elle peut être racontée, mais elle commence avant, on ne sait pas trop quand, et elle finit après, loin, on ne sait pas, on ne sait pas si elle finit.
On se contentera de ces bornes approximatives qui peuvent dire deux états des mondes, deux moments, ou ne rien dire de cela – les états des mondes, les états du monde – et dire tout autre chose – le monde n’est pas dans un état, tel ou tel, il est, il semble être, c’est bien suffisant. On a le droit d’y être triste, mais ce serait dommage de s’en tenir là.
Commençons par la fin. Continuer la lecture de « Lhasa de Sela, Lhasa (Tôt ou Tard / Audiogram, 2009) »

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Willie Dunn, Creation Never Sleeps, Creation Never Dies – The Willie Dunn Anthology (Light In The Attic)

Willie DunnLes convictions politiques les plus profondément ancrées ont ceci de commun avec les sentiments amoureux qu’elles se partagent difficilement en chanson. Les certitudes, si intenses soient-elles, ne se transposent pas aisément lorsque l’esthétisation risque de les affadir. En matière de folk ou de protest-songs, la sincérité ne fait pas tout. Pour survivre au contexte, il faut quelque chose de plus. Un surcroît incarné, presque une possession. Défenseur militant de la cause amérindienne dont il fit la matière principale d’une œuvre aussi confidentielle que magistrale, Willie Dunn s’est presque entièrement confondu, tout au long de son existence, avec ses chansons. L’une des multiples anecdotes éclairantes relatée dans le livret qui accompagne cette première rétrospective amplement méritée – 22 titres choisis parmi les quatre albums enregistrés entre 1971 et 1984 – en témoigne : alors que, quelques mois avant sa mort en 2013, on le sollicitait pour réinterpréter l’une de ses meilleures compositions – Charlie, une dénonciation des mauvais traitements infligés aux descendants de son peuple par le système quasi-carcéral des pensionnats canadiens et racontant la fugue puis le décès d’un jeune homme de douze ans – il préféra décliner l’invitation promotionnelle sous le plus simple des prétextes :  » C’est vraiment trop triste. » Continuer la lecture de « Willie Dunn, Creation Never Sleeps, Creation Never Dies – The Willie Dunn Anthology (Light In The Attic) »

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The Knack, Get The Knack (1979, Capitol)

1979 fut l’année de la powerpop aux États-Unis. En quelques mois, les amateurs purent se procurer le premier album éponyme de The Beat (avec un ex-Nerves), Present Tense de Shoes et Get The Knack des Knack (en référence à un classique du Swingin’London). Ces trois disques sont désormais devenus des classiques du genre. Comme la new wave, la powerpop fut en partie vendue comme une alternative présentable au punk rock. Cependant, le genre musical précède la scène du CBGB. Les formations de la British Invasion (Beatles, Who, Move, Small Faces) posent les bases du style dès le milieu des années soixante et une première génération de groupes (Badfinger, Big Star, Raspberries, Blue Ash) apparaît dans la première moitié des seventies.  Continuer la lecture de « The Knack, Get The Knack (1979, Capitol) »