J’ai rencontré Alexander Giannascoli a.k.a. (Sandy) Alex G le 26 juin dernier, quelques heures avant sa session acoustique au Motel, dans le quartier de la Bastille. Un bar un peu étroit pour celui dont les albums, bien que largement reconnus par ses pairs comme par la critique, se transmettent depuis 2014 au bouche à oreille, comme un secret, parmi une communauté de fans assidus. Ils étaient là ce soir-là, côte-à-côte avec les habitués du lieu, dans une foule immobilisée. Prêts à souffler les paroles au moindre instant d’hésitation, à fredonner les accompagnements manquants à ce guitare-voix solitaire, ces admirateurs – largement anglophones – entouraient « Alex » comme une famille, lui décrochant même quelques sourires. Continuer la lecture de « (Sandy) Alex G sort de sa bedroom pop »
Catégorie : interview
Catégories dossier, interview
De la Hague à Rimini
L’été italo
Après plusieurs années au sommet des hit parades, l’italo disco a fait pschitt vers 1987 – 88, surpassée par l’indie rock, la techno et la house qui passionneront la décennie 90. Pourtant dans l’ombre, des collectionneurs ont continué à louer sa grandeur. C’est la ténacité d’aficionados hollandais ou australiens, véritables passeurs, qui va présenter ce genre, souvent raillé pour ses excès stylistiques à une nouvelle génération, aguerrie aux sonorités synthétiques et sans doute plus ouverte d’esprit. Depuis le début du siècle, des collectifs et des artistes ont ainsi rêvé l’âge d’or de l’italo disco et rejoué ses mélopées dansantes. Continuer la lecture de « De la Hague à Rimini »
Catégories dossier, interview
Génération italo
L’été italo
David Blot, Fabrizio Mammarella, Patrick Thevenin et Michel Amato aka The Hacker. Comme certains d’entre nous, ils ont grandi et fait leur éducation musicale en direct à la radio ou à la télévision d’alors, sur la RAI ou par le biais du Top 50 et son générique Dream, signé P. Lion. La petite musique synthétique qui triomphait alors dans les hit parades posait les fondations d’une révolution esthétique électronique plus underground. Nos témoins rembobinent leurs mémoires avec plaisir et nostalgie pour revivre cette fondatrice et première rencontre avec ce genre populaire, mais finalement plus avant-gardiste que les tubes de l’été qui en firent toute la renommée ne le laissaient transparaître, finissant par transfigurer les charts internationaux et préfigurant la musique électronique moderne : l’italo disco. Continuer la lecture de « Génération italo »
Catégories billet d’humeur, interview
Crépuscule californien
Retour sur la disparition de Neil Casal, un des grands de l’Americana.
Disparu brusquement, et plutôt tragiquement, dans la dernière ligne droite d’un mois d’août 2019 qui se sera avéré particulièrement cruel, Neal Casal méritait un hommage, ne serait-ce que pour la poignée de disques précieux qu’il aura sortis, il y a plus de vingt ans, entre Fade Away Diamond Time (Zoo Entertainment, 1995) et Anytime Tomorrow (Glitterhouse, 2000). Continuer la lecture de « Crépuscule californien »
Catégories chronique anniversaire, interview
The Stone Roses, The Stone Roses (Silvertone Records)
Les chroniques anniversaire de l’été
Trente ans se sont donc écoulés. C’est bien suffisant pour que la distance réflexive se mêle, en l’estompant, à l’intensité brute des souvenirs. Et pour que la toute petite histoire se fonde dans les grands mouvements de balancier de l’évolution musicale. Pourtant, au moment d’évoquer The Stone Roses – l’album ou le groupe, jamais sans doute l’italique n’a eu si peu d’importance – c’est encore la mémoire intime qui commence par affleurer. Les vacances de Pâques 1989 consacrées aux révisions du bac, un interlude arraché à la vigilance parentale sous forme d’aller-retour à la FNAC Montparnasse pour y acquérir la bande son des quelques semaines de labeur scolaire à venir et, immédiatement, les cahiers de math ou d’histoire qui s’illuminent de ces guitares carillonnantes et du balancement inouï des scansions rythmiques d’Alan Wren. Continuer la lecture de « The Stone Roses, The Stone Roses (Silvertone Records) »
Catégories interview
Marker Starling : Travail d’amateur
Est-il possible de tomber amoureux deux fois de la même personne, à dix-sept années d’intervalle, sans même s’en apercevoir ? La chose est peu probable, à moins d’une déficience mémorielle dont l’absence de pathologie neurologique devrait pourtant me préserver. C’est pourtant bien ce qui s’est produit lorsque, il y a quelques mois à peine, j’ai recroisé la route du dénommé Marker Starling, musicien canadien de son état, et auteur de l’un des plus beaux albums qu’il m’ait été donné d’entendre depuis des lustres. Continuer la lecture de « Marker Starling : Travail d’amateur »
Catégories festivals, interview
Carambolage : « Du fun, du synthé, une boule à facettes. »
En début d’année, nous évoquions avec enthousiasme le premier EP du groupe rennais Carambolage. En 4 titres, la bande nous rappelait au bon souvenir du punk poppy des Undertones, comme des morceaux de studios français de bubblegum punk, si nombreux à la fin des années soixante-dix (de Plastic Bertrand en passant par Soda Fraise). Les voir en concert est toujours une expérience rafraîchissante et file une banane incroyable. Carambolage ne se prend pas la tête et partage son euphorie avec le public dans un chahut communicatif. Juste après Periods dont nous vous avons parlé ce matin, ils seront sur la scène du Supersonic le 12 juillet aux cotés d’autres excellentes formations françaises telles qu’Entracte Twist ou La Secte du Futur. Pour section26, Rémi a accepté de remplir le constat à l’amiable. Continuer la lecture de « Carambolage : « Du fun, du synthé, une boule à facettes. » »
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Periods : « On écrit librement, car ça nous fait du bien et ça devrait être normal »
Loin du formatage radio de certains productions estampillées pop, les trois filles de Periods représentent l’une des nombreuses facettes de la musique indépendante française actuelle. Elles brillent par leur franchise, leur ton assumé et honnête et leur approche instrumentale atypique, et ne laissent pas indifférent : des textes incisifs et résolus non sans une pointe d’humour, une musique électronique entre DEVO (et leurs cousins actuels comme Stratocastors) et la pop lo-fi. Periods ne sonne comme pas grand chose de connu et ne pastiche personne. A l’occasion de leur date parisienne au Supersonic ce mardi 9 juillet, nous leur avons posé quelques questions par e-mail. Des réponses à l’image de leur musique : éclairantes et personnelles. Continuer la lecture de « Periods : « On écrit librement, car ça nous fait du bien et ça devrait être normal » »