On connaît les capacités impressionnantes du monde de la musique à recycler : d’un pensionnaire discret plutôt habitué au bac à soldes dans son pays, la Belgique (dixit des habitants tout à fait renseignés), le label Tricatel, terrassé par un coup de foudre, a mis tout son pouvoir pour donner une nouvelle vie à des chansons enregistrées dans les années 70 par Guy Cabay. Et on peut les remercier parce qu’on a le même coup de foudre. Continuer la lecture de « Guy Cabay, Cabaycédaire (Tricatel) »
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The Ballet, Daddy Issues (Fika Recordings / Tenure Tracks)
Gay Nerd Band, tel est l’étendard sous lequel The Ballet défend sa jangly synth pop depuis 2005. Après Mattachine!, leur premier album autoproduit en 2006, puis Bear Life, paru en 2009 chez Tenure Tracks, suivi de I Blame Society, publié en en 2013 par Fortuna Pop!, et de Matchy Matchy, sorti via Fika Recordings / Tenure Tracks en 2019, les New-Yorkais Greg Goldberg et Craig Willse viennent de sortir leur cinquième album au printemps dernier, grâce à une nouvelle coproduction sur le même duo de labels. Et disons-le d’emblée : il s’agit sûrement d’un des meilleurs LP de 2023. Continuer la lecture de « The Ballet, Daddy Issues (Fika Recordings / Tenure Tracks) »
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The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica)
Note de la rédaction : Nos chroniqueurs ont oublié de se coordonner pendant leur sieste du 15 août, nous avons donc aujourd’hui deux avis sur le même disque.
Dans une sorte de pèlerinage distant, on est retourné cet été au Rough Trade East, un peu méfiant. Dans ce magasin très grand qu’on avait connu (en fait non, on allait toujours à celui de Portobello) un peu plus sauvage, les bacs étaient emplis de vinyles. Sur le mur du Staff Pick, on repérait la pochette intemporelle de Dance Till All The Stars Come Down, mi-surpris, mi-interrogateur. Un nouveau Lilac Time, chouette, mais oui. En 2023. Des nouvelles de Stephen Duffy, on ne dit jamais non. On ne dit jamais non à nos héros de nos jeunes années créationnistes, le label pas la religion : c’est comme ça, ils sont en nous pour toujours, Peter Astor, Lawrence Hayward, Nick Currie… qui continuent de défier le temps. Continuer la lecture de « The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica) »
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The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica)
Le premier morceau entendu s’appelait Return To Yesterday. C’était il y a trente-cinq ans, au détour d’une des compilations saisonnières des Inrockuptibles – Un Automne 1988 – et il résonnait alors comme un manifeste à rebours de l’époque, une première invitation lancée par Stephen Duffy à le suivre dans les marges plus rustiques de son refuge folk, loin de la modernité des hit-parades qu’il avait préalablement fréquentée, avec Duran Duran puis en solo. Une douzaine d’albums et quelques décennies plus loin, l’intitulé programmatique n’a pas vraiment perdu de sa pertinence, au contraire. Découvrir un nouvel album de The Lilac Time en 2023, c’est d’abord renoncer aux bouleversements plus ou moins fantasmés d’une écoute radicalement neuve et accepter de se replonger dans le décor familier d’une forme presque immuable. Continuer la lecture de « The Lilac Time, Dance Till All The Stars Come Down (Poetica) »
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GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records)
Comme Julien Barthélémy de Stupeflip, l’Australien Kel Mason, frontman du quatuor garage punk GEE TEE, aime à se produire en live affublé d’une vieille cagoule moche. Mais la comparaison s’arrête là. Mason, originaire de la Gold Coast (région située à quelques encablures de Brisbane) mais désormais basé à Sydney, n’a de goût que pour le punk. Les amateurs du genre avaient déjà pu apprécier les talents de Kel Mason avec son autre groupe Draggs, dont le dernier disque était sorti en 2019. Mais c’est dès 2016, avec la sortir d’un premier single 3 titres que GEE TEE a fait son apparition. A un rythme stakhanoviste, Mason a enchaîné les disques, en publiant chaque année un E.P. ou un single de Gee Tee, ainsi qu’un premier album sans titre en 2018. Continuer la lecture de « GEE TEE, Goodnight Neanderthal (Goner Records / Urge Records) »
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PJ Harvey, I Inside the Old Year Dying (Partisan)
Polly Jean Harvey a 17 ans lorsqu’elle acquiert sa première guitare, une acoustique Yamaha achetée à l’une des amies de sa mère. Dans la ferme parentale du Dorset, la jeune femme s’entraine à traduire la puissance des éléments qui l’entourent ; en miroir, ce qu’elle a à nous dire relève des choses de l’intime, des choses du désir. L’autrice-compositrice-interprète et multi-instrumentiste britannique s’impose avec un premier album, brut, nu et addictif, Dry (1992). Elle nous prévient ensuite très vite et très fort avec son deuxième album Rid of me (1993) On n’a jamais été déçus. Continuer la lecture de « PJ Harvey, I Inside the Old Year Dying (Partisan) »
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Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.)
Certains profitent de la pause estivale pour rattraper le retard accumulé tout au long de l’année en matière de lecture ou pour se rendre à Arles pour prendre leur dose annuelle de photographies. D’autres profitent de leur été pour tenter de courir après Robert Pollard et ses Converse. Les Guided By Voices ont encore publié un disque, les Guided By Voices ont donc encore enregistré des chansons hautement recommandables. Welshpool Frillies est le trente-huitième disque du groupe de Robert Pollard et « seulement » le deuxième disque de l’année 2023. Continuer la lecture de « Guided By Voices, Welshpool Frillies (Guided By Voices Inc.) »
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Blur, The Ballad Of Darren (Parlophone)
On pourrait récrire l’histoire. Fanfaronner. Dire qu’on l’avait prévu depuis les tout débuts. Qu’il y aurait eux et les autres, ces autres toujours derrière, à la traine, ou disparus en moins de temps qu’il ne faudrait pour siffloter l’un de ces refrains qui ne tiendrait pas plus d’une saison. Certains le feront avec un panache certain. Pour ma part, j’avais déjà vendu la mèche dans la préface que m’avait demandé Nicolas Sauvage pour son passionnant ouvrage dédié au parcours rocambolesque de Damon Albarn, chanteur niais à coupe au bol rédhibitoire – circa l’insupportable There’s No Other Way – devenu playboy britpop sous de vrais airs de Jacques Dutronc juvénile, inventeur de la britpop malgré lui (l’album génial et les photos de presse au diapason de Modern Life Is Rubbish, disque ex-aequo avec Different Class de Pulp pour revivre ces années-là) avant de se métamorphoser en parangon ultracréatif, jonglant avec les projets les plus divers (pas besoin à ce moment de l’histoire d’en redresser la liste je crois) sans presque jamais décevoir (oui, c’est vrai, il y en aura toujours pour trouver un maillon un peu plus faible) et forcément doué du don d’ubiquité. Continuer la lecture de « Blur, The Ballad Of Darren (Parlophone) »