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Brian D’Addario, Till The Morning (Headstack)

Brian D'Addario, Till The Morning (Headstack)Alors que la fabrique à tubes de The Lemon Twigs semblait déjà tourner à plein régime – deux albums en autant d’années, le dernier étant sorti à la fin du printemps dernier – voici donc que les frangins surdoués se lancent, chacun de leur côté, dans une discographie solo destinée à alimenter le catalogue de leur propre label tout neuf. C’est beaucoup ? Sans doute, mais certainement pas trop. Dans un monde où les causes de déréliction ne cessent de s’accumuler sur bon nombre de fronts, le fait de partager le même espace-temps que les frères D’Addario demeure en effet l’un des motifs les plus notablement régulier de réjouissance. C’est à Brian, l’aîné, que revient l’honneur d’ouvrir le bal avec cette collection de onze titres inédits.  Comme à certains moments de leurs concerts communs, le cadet Michael s’est simplement esquivé à l’arrière-plan, sans pour autant disparaître complètement – il a coproduit l’album et on l’entend encore sur la plupart des chœurs. Continuer la lecture de « Brian D’Addario, Till The Morning (Headstack) »

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Choses Sauvages, III (Audiogram)

Régulièrement le Québec s’invite dans nos pages : Corridor, Yocto, Bleu Nuit, Vanille ou encore Jesuslesfilles, pour ne citer qu’eux. Les années passent mais la pertinence de la Belle Province ne faiblit guère, et francophonie et indie rock s’y conjuguent harmonieusement. Ce petit îlot de locuteurs de la langue de Molière, perdu dans un océan d’anglophones résiste et déjoue les pronostiques.  Accueillons dans cette merveilleuse confrérie, aujourd’hui, les Montréalais de Choses Sauvages. Un groupe qui prend son temps : la formation a publié son troisième album (III), le 28 mars dernier, près de quatre ans après le second. Continuer la lecture de « Choses Sauvages, III (Audiogram) »

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White Magic For Lovers, The Book Of Lies (Chord Orchard)

The Book of Lies White Magic for LoversPour la plupart d’entre nous, il a surtout fait partie de ces quelques étoiles filantes dont l’éclat avait brièvement scintillé dans le firmament de l’indie-pop au tout début du siècle avant de s’estomper progressivement à nos horizons, sans doute trop limités. Le groupe s’appelait The Electric Soft Parade et, le temps d’un premier album magistral – Holes In The Wall (2001) – il était apparu comme l’un des candidats les plus sérieux à la succession de The Boo-Radleys sur le trône vaquant du psychédélisme britannique. Le coup d’essai a injustement éclipsé presque tout le reste. Mais si le début de carrière stellaire du groupe s’est prématurément achevé face à trop d’indifférence, il n’a jamais complètement filé. Continuer la lecture de « White Magic For Lovers, The Book Of Lies (Chord Orchard) »

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Butler, Blake & Grant, S/T (355 Recordings)

Butler, Blake & Grant 355 RecordingsLe clin d’œil est évident, appuyé. Il semble s’être niché jusque dans l’infraction délibérée à l’ordre alphabétique – Stephen Stills n’aurait jamais supporté, dixit les mauvaises langues, de se trouver mentionné après ses deux camarades – et même dans cette pochette où, comme sur le fameux canapé photographié par Henry Diltz en 1969, les silhouettes sont placées à l’inverse du sens commun de la lecture – Crosby à droite, Nash à gauche. Comme chez CSN donc, chacun des membres du trio apporte ici sa contribution personnelle à l’édifice – trois chansons chacun et un instrumental collaboratif pour arrondir à la dizaine – et l’harmonie vient par surcroît. Une différence de taille cependant dans cette version britannique et contemporaine du super-groupe réuni autour du feu de camp : Bernard Butler, Norman Blake (Teenage Fanclub) et James Grant (Friends Again, Love & Money) ont accumulé, séparément, trop de décennies d’expérience musicale pour songer à trimballer leurs egos et leurs frustrations passées dans la corbeille de ce mariage tardif. Continuer la lecture de « Butler, Blake & Grant, S/T (355 Recordings) »

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Arthur Satàn, A Journey That Never Was (Born Bad Records)

Arthur Satàn, A Journey That Never Was (Born Bad Records)En 2021, Arthur Satàn sortait So Far So Good,  son premier véritable album en solitaire. Quatre ans plus tard, il donne enfin suite à cet album post-COVID, avec le superbe A Journey That Never Was. Le Bordelais reste aussi fidèle au label Born Bad, structure hébergeant quelques uns de nos hurluberlus favoris (Pleasure Principle, Forever Pavot, Star Feminine Band, Bryan’s Magic Tears, Gwendoline etc.). Arthur Satàn n’est pas pour autant un nouveau venu. Actif dans la scène garage-rock, depuis une bonne quinzaine d’années, il a enquillé les albums (cinq en tout) avec les fameux J.C. Satàn. En parallèle il participe également aux Crâne Angels, au coté notamment de Petit Fantôme ou Vincent Bestaven. Continuer la lecture de « Arthur Satàn, A Journey That Never Was (Born Bad Records) »

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Marius Atherton, Music For A While (Noway, Prix Libre, Cheap Satanism, Les Potagers Nature & Twintoe)

« Je ne sais pas quelle est ma place »

Pas facile d’aborder le disque de Marius Atherton tant l’homme sait poser des chausses-trappes dans sa tracklist. Proposer un album a priori de pop moderne, chansons et affiliées avec du Purcell, des blip blips électroniques et une reprise de Thee O’Sees met forcément votre rock critic moyen (bibi) dans des dispositions tenant de l’interrogation voire du malaise. Heureusement, quand la voix du garçon apparaît, on se rassure un peu : on va le rattacher vite fait à certains disques récents qui constituent un ensemble plutôt homogène (et un petit panthéon) d’hommes solitaires (au moins dans le métier, on ne sait rien de leur vie privée, Dieu merci) au profil non conventionnel. Continuer la lecture de « Marius Atherton, Music For A While (Noway, Prix Libre, Cheap Satanism, Les Potagers Nature & Twintoe) »

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Doves, Constellations For The Lonely (EMI North)

Doves, Constellations For The LonelyComme certains peintres ont connu plusieurs “périodes” dans leur parcours artistique, la RPM canal historique (et seulement celle-ci) a connu plusieurs époques, que l’on peut lier de manière à peu près arbitraire aux différentes adresses connues par la rédaction. L’époque liée au 8, boulevard de Ménilmontant reste sans doute l’une des plus riches et des plus abracadabrantesques – de la machine à café du couloir aux toilettes, des murs qu’on dresse pour partager l’open-space en bureaux un 1er mai, des cendriers qui ne désemplissent jamais aux rencontres de mondes différents – outre la RPM, l’espace abritait un magazine de ciné (Repérages, cousin avec lequel nous partagions bien trop de marottes pour laisser les portes fermées), de hip-hop (Radikal), de BMX (Cream), de société (Tribeca75) et une régie publicitaire 2.0. De notre côté, nous avions érigé avec une certaine désinvolture la subjectivité, les déjeuners et les apéritifs aux rangs d’arts majeurs et si nous comptions certainement nos sous, nous ne comptions pas nos heures. Continuer la lecture de « Doves, Constellations For The Lonely (EMI North) »

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Jonathan Personne, Nouveau Monde (Bonsound)

Jonathan Personne Nouveau monde BONSOUNDConçu comme la cour de récréation de son bâtiment principal Corridor, ce nouvel album du montréalais Jonathan Personne dégage en effet cette impression de relaxation, les morceaux s’enchaînant bon esprit comme aurait dit Maneval. Ce son super posé, doux (ces batteries au touché si particulier) sonnent comme un Weezer apaisé, un Pavement acoustique et rectiligne, un Grandaddy moins technologique, bref un petit précis de college rock états-uniens 90-00 tout bien digéré. Continuer la lecture de « Jonathan Personne, Nouveau Monde (Bonsound) »