Pourquoi ? Pourquoi, un beau jour, un disque se rappelle-t-il à votre bon souvenir, presque sans crier gare, sans que l’on en sache les raisons exactes ? Pourquoi un disque que l’on a écouté sans doute plus que de raison pendant un temps plus ou moins long, puis remisé (au mieux) au fin fond de sa discothèque ou (au pire) au fin fond d’un carton sans raison a priori valable se pointe-t-il donc, accompagné qui plus est d’une foultitude de souvenirs (plus ou moins incertains) pour mieux redevenir une bande comme originale de notre quotidien ? Continuer la lecture de « Dusty Trails, id. (2000, Atlantic) »
Catégorie : chroniques
Catégories chronique nouveauté
Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia)
« Les conflits m’épuisent, et me désespèrent,
chacun se pense en noyau de l’univers »
On a du mal à mettre des mots sur l’attirance qu’on éprouve pour les disques de Thomas Pradier. Depuis La nuit au ralenti qui fête ses dix ans cette année, on n’a eu un peu le temps d’y réfléchir, mais c’est toujours un peu mystérieux. Comme on a notre propre histoire, on s’est d’abord dit qu’on tenait en ce jeune homme chic un cousin au Dean Wareham de Galaxie 500, même voix un peu perchée, fragile, même poésie teintée de mélancolie et d’humour léger, mêmes obsessions velvetiennes. A force, on s’en fiche un peu de ce truc de similitudes avec les anglo-saxons qu’on a vénérés, parce qu’à l’heure de ce troisième album, on ne pense plus qu’aux chansons si personnelles du musicien toulousain. Continuer la lecture de « Thomas Pradier, Tout passe (Lunadélia) »
Catégories chronique nouveauté
Saint Etienne, International (Heavenly Recordings)
Saint Etienne, comme j’aime le dire, c’est un arc-en-ciel musical, souvent mélancolique, parfois triomphant, par moments euphorique mais toujours optimiste. Ou alors, un cristal dont la couleur varierait en fonction de la lumière.
Écouter Saint Etienne c’est s’ouvrir à un récit qui est le leur – Sarah Cracknell, Bob Stanley, Pete Wiggs -, une récit qui est aussi devenu le nôtre – nous, les enfants de la pop moderne -, un récit qui toujours nous hypnotise, un récit qui nous intrigue par sa délicatesse, par son élégance. Saint Etienne revient avec un nouveau et dernier album – ils l’ont annoncé ainsi, ndlr -, International. J’ai réfléchi pendant des jours à ce que je pouvais en dire, j’ai d’abord écrit des choses sans grand intérêt et puis, j’ai fini par réaliser qu’il me fallait d’abord, parler des deux disques précédents, I’ve Been Trying to Tell You et The Night. Continuer la lecture de « Saint Etienne, International (Heavenly Recordings) »
Catégories chronique nouveauté
Histoire de coeur, Lost French Synth-Pop 7’ers & Euro-Bombs 1980-89 (CTR)
« Sauve moi, sauve moi, sauve moi,
de cette machine infernale' »
Où la décennie 80 n’en finit jamais avec son histoire, écrite, réécrite, visée, révisée. Ce coup-ci, c’est le digger britannique John Kertland – sa maison de disques s’appelle CTR comme Caroline True Records – qui la raconte à sa manière via Histoire de coeur, compilation thématique où sont rassemblées une dizaine de chanteuses. Sorties de l’obscurité grâce à leurs chansons synthétiques, elles pratiquent leur art à la croisée des chemins new wave, europop, italo disco, variété voire French boogie (rappelez-vous les deux beaux livres d’histoire de la maison Born Bad). Continuer la lecture de « Histoire de coeur, Lost French Synth-Pop 7’ers & Euro-Bombs 1980-89 (CTR) »
Catégories chronique nouveauté
Chris Staples, Don’t Worry (Hot Tub Recordings)
Parfois, ça ne tient pas à grand chose une histoire d’amour. Surtout une histoire d’amour avec un disque. La story d’une amie sur un réseau social, un nom qui ne nous dit rien du tout comparé à un autre nom qui nous dit vaguement quelque chose – Andy Shauf… Mais une pochette qui attire immédiatement l’attention, comme un clin d’œil à celles des deux premiers albums de Kings Of Convenience (certifié disques de chevet absolus dans ces parages) – lettrages vert et blanc, lumière apaisée, contre-jour maitrisé… Alors, forcément, la curiosité qui s’éveille, parce que par ici, on se dit toujours un peu plus que le hasard n’existe pas vraiment (ou alors, pas bien souvent…). Continuer la lecture de « Chris Staples, Don’t Worry (Hot Tub Recordings) »
Catégories chronique nouveauté
Lolas, Big Hits And Freak Disasters (Kool Kat)
Rappel des – nombreux – épisodes précédents. Vétéran méconnu de la scène indie-rock américaine (Carnival Season, The Shame Idols), Tim Boykin a choisi de se consacrer depuis trois décennies environ à l’approfondissement d’un style musical – la powerpop – où s’entremêlent ses passions adolescentes pour les mélodies simples et lumineuses et les guitares nerveuses du punk. Au fil d’une discographie intermittente et confidentielle, le résident de Birmingham en Alabama est ainsi parvenu à produire sous le nom de Lolas une dizaine d’albums, par séries successives. Cinq d’abord entre 1998 et 2008, suivis d’une pause de dix ans. Puis quatre autres depuis 2019 quand, bouleversé par le décès de Kim Shattuck (The Muffs), il a fini par se convaincre que l’existence était trop brève pour ne pas célébrer en consacrer une bonne partie à exercer ses talents sous la forme qui lui sied le mieux, toujours plaisante et parfois brillante. Continuer la lecture de « Lolas, Big Hits And Freak Disasters (Kool Kat) »
Catégories Chronique en léger différé
Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings)
Avec une régularité presque métronomique, à raison d’un album tous les deux ou trois ans, Young Gun Silver Fox fête dix ans de carrière discographique avec Pleasure, sorti le 2 mai dernier, toujours chez Légère Recordings. Derrière ce curieux patronyme, nous trouvons un duo : Andy Platts, le jeune loup britannique et Shawn Lee, le renard argenté étatsunien. Le premier chante (également dans les Mamas Gun) et le second, multi-instrumentiste, arrange. Depuis une décennie, Young Gun Silver Fox explore le son des années 70 et plus particulièrement ce que l’on nomme désormais yacht rock, mais aussi (plus historiquement) AOR, soft rock ou westcoast. Continuer la lecture de « Young Gun Silver Fox, Pleasure (Légère Recordings) »
Catégories chroniques
Rémi Klein, Friend in Need (Tricatel)
L’année dernière, nous découvrions la formation LORD$ avec leur premier album Speed it Up (2024). Un an plus tard, l’espace d’un instant, Rémi Klein s’échappe du groupe et propose à son tour un essai en solitaire. Le musicien reste cependant fidèle à Tricatel. La maison de disque de Bertrand Burgalat a ainsi publié Friend in Need, le 20 juin dernier, à un mois d’intervalle de l’excellent Blomovinho de Leo Blomov. Si les deux disques prennent des cheminements fort différents, quelque chose les relie sensiblement. Il est question d’une pop ouvragée, ne dédaignant pas quelques subtilités harmoniques et s’inscrivant (partiellement) dans un héritage seventies. Continuer la lecture de « Rémi Klein, Friend in Need (Tricatel) »