Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

The Soundcarriers, Through Other Reflections (Phosphonic)

pochette The Soundcarriers "Through Other Reflections (2024)Il y a dix ans, le groupe britannique The Soundcarriers publiait leur troisième album, le merveilleux Entropicalia, chez Ghost Box. La présence de ces natifs de Nottingham dans le catalogue des hérauts de l’hantologie pouvait alors donner quelques pistes sur le son des Soundcarriers. Toutefois, la musique d’Adam Cann, Dorian Conway, Leonore Wheatley et Paul Isherwood possède avant tous des qualités pop indéniables. S’inscrivant dans l’héritage de Broadcast et Stereolab, The Soundcarriers pratiquent, depuis leurs débuts, une musique inspirée des années 60/70 mais néanmoins intemporelle. Après un hiatus de huit ans, le groupe est revenu en pleine forme avec Wilds en 2022. Through Other Reflections lui fait désormais suite et ne rompt pas le charme. Continuer la lecture de « The Soundcarriers, Through Other Reflections (Phosphonic) »

Catégories livresÉtiquettes , , , ,

La Rata, Give it to me ! (Flammarion)

Nous avons ainsi connu la vague des Histoire populaire de… Celle des États-Unis par Howard Zinn ou du football par Mickaël Correia. Et nous connaissons depuis longtemps les scribes méticuleux du patrimoine musical, qu’il s’appelle Nick Toshes ou Peter Guralnick. A chaque fois, il s’agit d’éclairer des aspects de notre héritage commun en portant le regard ou en donnant la voix aux perdants ou aux perdantes. Half of the story never been that’s never been told, chantait le jamaïcain Dennis Brown. Retracer la place des femmes dans la musique populaire ne se limite donc pas à rendre justice à telle Dj minorée au sein de la scène électro ou fournir l’occasion de sortir de belles rééditions sur des artistes ou groupes tombés dans l’oubli, y compris à l’ère de YouTube et Deezer. Continuer la lecture de « La Rata, Give it to me ! (Flammarion) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Tahiti 80, Hello Hello (Human Sounds)

Avec dix albums en 25 ans, Tahiti 80 est toujours là, comme une présence rassurante dans nos existences. Tranquillement, le groupe grandit avec son public. Celui-ci est fidèle au poste, et la formation pop leur rend bien, car Tahiti 80 propose des albums toujours aussi soignés et inspirés. Hello Hello (2024) ne déroge pas à la règle. Comme à l’accoutumée publié sur le label du groupe (Human Sounds), les Français ont fait cette fois-ci appel à Stéphane Laporte (Domotic), déjà croisé sur les disques solos de Xavier Boyer. A l’instar de ses illustres prédécesseurs (Andy Chase, le regretté Richard Swift ou Tore Johansson), le producteur amène quelques idées intéressantes dans sa valise (passer les mixes numériques sur bande) mais ne change pas radicalement l’esprit de la musique des Normands. C’est une constante : Tahiti 80 sonne comme Tahiti 80. Mais chaque album est pourtant différent du précédent. Continuer la lecture de « Tahiti 80, Hello Hello (Human Sounds) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Bryan’s Magic Tears, Smoke & Mirrors (Born Bad)

Je vais vous faire une confidence, depuis tout petit, je collectionne les figurines en plastique Star Wars, les petites, celles qui font 10 cm. Début des années 80, j’en avais déjà plein et quand est arrivé sur les écrans Le retour du Jedi en 1983, ma collection s’est agrandie. Il y a quelques mois, en fouillant dans ma cave, j’ai retrouvé une boîte qui a survécu à tous mes déménagements et ça m’a remis dans ce truc, ça m’a fait marrer, et quand je regarde les nouvelles séries de la Guerre des étoiles (je ne vous en conseille qu’une vraiment, Andor), ça m’amuse, parce qu’il y a plein de personnages que j’ai en dans ma boîte. J’en ai racheté quelques unes sur des sites genre Mania Toys ou quand je passe à Lulu Berlu à la capitale, des endroits un peu chelous pour les adultes qui continuent à acheter des jouets. C’est un peu cringe, je sais pas. Mais alors figurez-vous qu’en explorant les bas-fonds des réseaux sociaux, j’ai découvert récemment qu’il y avait des personnes qui passaient leur temps à regarder les films et les séries de la franchise pour dénicher la moindre créature qui zonait dans le fond d’une scène, le moindre personnage incarné par un figurant déguisé qui apparaît deux secondes, pour en faire une figurine en mode do-it-yourself, à l’aide de modèles pour imprimante 3D, une figurine EXACTEMENT dans le style de celles que je collectionnais, gamin. Avec précision, soin, au point de recréer la boîte, avec la photo, le nom, de la faire à quelques exemplaires, pour les vendre à des gars dans mon genre. J’imagine que c’est toléré par les avocats de George Lucas et Disney, en même temps, c’est fait dans un tel respect par ces gens qui pour la plupart n’étaient même pas nés au moment des premiers Star Wars, ça fait vivre les histoires de la franchise, et surtout ces figurines sont SUPER BELLES, elles sont faites pour se mêler parfaitement avec les officielles, elles donnent de la joie. Continuer la lecture de « Bryan’s Magic Tears, Smoke & Mirrors (Born Bad) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Trust Fund, Has It Been A While? (Tapete)

Has It Been A While? Une question rhétorique en guise de titre, mais dont la réponse évidente demeure pourtant en suspens. Six années – une éternité, presque – se sont en effet écoulées pendant lesquelles on était resté sans nouvelles d’Ellis Jones, seul maître permanent de Trust Fund, ce projet musical qu’il avait animé entre le début des années 2010 et 2018, du côté de Bristol puis de Leeds. On se souvient vaguement que Jones avait alors publié plusieurs Ep’s et quatre albums, pleins de ces maladresses approximatives et de ces guitares ostensiblement brouillonnées qui n’émeuvent que le temps que met la fibre nostalgique à achever sa vibration. De mémoire, rien de bouleversant. Rien en tous cas qui ne laisse augurer de la résonance intime et puissante de ce deuxième acte. Continuer la lecture de « Trust Fund, Has It Been A While? (Tapete) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

Benny Trokan, Do You Still Think Of Me? (Wick Records)

Depuis presque dix ans (en 2015, pour être précis), Daptone a lancé son label rock avec Wick Records. La structure développe lentement mais sûrement un sympathique catalogue, miroir de la maison mère. À la soul/funk vintage succède ainsi des albums garage-rock (The Mystery Lights, Ar-Kaics) ou soft-rock / powerpop (Michael Rault). Si Wick publie quelques long jeux sa spécialité reste les 45 tours, ils sont cependant fort difficiles à débusquer dans nos contrées. Nous étions donc passés à coté de Benny Trokan, mais Do You Still Think Of Me? vient heureusement réparer cet oubli. S’il s’agit d’un premier album, le musicien nord-américain n’est pourtant pas un débutant. Continuer la lecture de « Benny Trokan, Do You Still Think Of Me? (Wick Records) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Alvilda, C’est Déjà L’heure (Static Shock)

« J’vois un vide que j’comprends pas »

La cellule de groupe entièrement (ou quasi) féminine est décidément bien ancrée  dans l’histoire du rock et des musiques des marges, pour la plus grande joie des grands et des petits. Considérés avec bienveillance, parfois avec un brin de condescendance par la concurrence masculine, les groupes de filles trouvent souvent un accueil chaleureux du côté des fans (hommes et femmes) énamourés pour plusieurs raisons. Vrai ou pas, elles sont souvent nimbées d’une sorte d’innocence originelle, débarrassées des poses débiles et guerrières, combats de coq à la clé, des mascus de service. Continuer la lecture de « Alvilda, C’est Déjà L’heure (Static Shock) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , ,

EggS, Crafted Achievement (Howlin’ Banana Records / Prefect Records)

Que faire quand, à bout de souffle, on a écouté la quasi totalité des disques des Guided By Voices ? Se lancer à corps perdu dans les méandres de Crafted Achievment, le nouveau et second long format des EggS. En 2022, il avait fallu moins de deux écoutes de leur premier album (A Glitter Year) pour conclure que ces chantres des anti-héros des années 90 avaient tout bon. Avec des morceaux comme Old Fashioned Virtue ou Daily Hell, ce groupe français reprenait le flambeau des stakhanovistes américains de Dayton et rendait un peu de fierté aux orphelins de David Berman. C’était urgent, touchant sans être désuet, c’était pour ainsi dire un premier album parfait. Quid de la suite ? Les EggS ont-ils versé dans la compromission ? Vont-ils trahir leurs idéaux ? Ont-ils prévu de faire des reprises de Taylor Swift sur leur nouvel album ? Continuer la lecture de « EggS, Crafted Achievement (Howlin’ Banana Records / Prefect Records) »