Obsessionnel nostalgique de technologie digitale. Revivaliste psychédélique à chapeau mou. Fan surdoué de Syd Barrett. Tel était peu ou prou le portrait robot de Jacco Gardner tel qui nous était apparu au moment de la sortie de ses deux premiers albums, Cabinet Of Curiosities (2013) et Hypnophobia (2015). Désormais installé à Lisbonne, Gardner y nourrit sa passion communicative pour les romans de science-fiction vintage et les synthétiseurs millésimés. Entièrement instrumental, Somnium, sorti l’an dernier, s’oriente résolument vers des formes musicales plus atmosphériques et abstraites. Une évolution qui transparaît dans une sélection planante et pointue. Continuer la lecture de « Selectorama : Jacco Gardner »
Exercice périlleux mais défi relevé pour Jean-Yves Leloup, commissaire de l’exposition Electro, qui a présenté le fruit de deux années de travail au public de la Philharmonie de Paris. Un parcours qui prend le parti de s’éloigner des quelques balises chronologiques plantées en ouverture pour s’aventurer vers des zones plus sensorielles, aux recoins lumineux et aux souvenirs diffus. Nous lui avons demandé de choisir quelques titres emblématiques placés le long de ce chemin, dont voici une première boucle temporelle : celle des prémices il y a presque un siècle, des expérimentations, de la recherche, puis des premières créations, dans les années 70.
Des claques, j’en ai prises. Des virtuelles, des réelles. Des claques données par des chansons, des disques, des filles. Non, jamais par des garçons. Enfin, pas directement. Parce que, bien sûr, vous avez raison : derrière les chansons, derrière les disques, il y a souvent eu des garçons. La dernière claque en date – assez violente sur l’échelle des émotions – remonte à l’automne dernier. Un jeune homme que je connais – mais pas si bien que ça –, que j’ai croisé – mais pas si souvent que ça – envoyait les fichiers audio de son premier album à tous ses souscripteurs – via l’excellente structure Microcultures. Ce jeune homme, donc, venait de terminer un disque dont on devinait une gestation longue et parfois douloureuse – mais quand un disque raconte les morceaux d’une vie, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Un disque qui parle de lui, mais qui, ai-je compris dès les (presque) premiers mots (“Moi qui fais tout pour t’épater / qui cherche ton admiration / Je passe mon temps à t’assommer / Quand je ne passe pas pour un vrai con…”), allait aussi parler un peu de moi. Et puis, tant qu’on y est, de vous également. Un disque qui ne fait pas tout à fait les choses comme les autres. Un disque ancré dans la musique d’ici – ces textes encore, comme autant de nouvelles qui pourraient exister par elles-mêmes –, mais aussi tourné de l’autre côté de l’Atlantique.