Depuis quelques semaines, il existe une véritable liturgie d’un culte voué à Tangerine Dream et Black Sabbath qu’on appelle le synth doom. Les uns sourient, d’ailleurs les intéressés eux-mêmes ne s’en privent pas, d’autres se vautrent des deux oreilles dans ce savoureux mélange de rock progressif, de heavy metal et de musique électronique. Horrors Waiting in Line en est pour l’instant l’unique représentant. C’est un disque de doom sans guitare, étrange, jouissif et probablement le plus audacieux du genre depuis des années. Il est l’œuvre de deux musiciens de Brest, deux metalheads passionnés et érudits. L’un d’eux (Ewenn, le batteur) n’est autre que le fondateur de l’excellent Totem Cats Records, le label de Dopethrone qui réédite Bongzilla ou le premier album de Sons of Otis, Spacejumbofudge (1996), la chapelle Sixtine du psych-doom. Du coup, et là c’est un peu de ma faute, la discussion a parfois viré à un enthousiaste name dropping de « groupes préférés ». Continuer la lecture de « Selectorama : Vaisseau »
Catégorie : À écouter
Catégories mixtape
Le club du samedi soir # 5 : Baubles From The Barbary Coast – A San Francisco mixtape by Matt Fishbeck
Samedi dernier, nous publiions une mixtape consacrée à la Baie de San Francisco. Le lendemain, réaction à chaud de Matt Fishbeck, dont nous vous avons parlé récemment, à travers sa magnifique reprise de Decades de Joy Division. Notons d’ailleurs au passage que d’ici à quelques mois, le premier album de Holy Shit, groupe où sont passés Ariel Pink et Christopher Owens, ressortira par l’entremise du label Mexican Summer. Dimanche dernier donc, il nous adresse spontanément cette mixtape, élaborée comme un appendice, un complément, une autre vision de ce qu’à été la créativité musicale de The City by the Bay, vue par lui. Et comme il est impossible pour nous de ne pas partager avec vous ce brillant droit de réponse, le voici. Enjoy. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir # 5 : Baubles From The Barbary Coast – A San Francisco mixtape by Matt Fishbeck »
Catégories selectorama
Selectorama : Luke Haines
Comment le guitariste d’un des plus grands groupes du monde s’est t-il retrouvé à enregistrer un album avec le guitariste d’un des groupes le plus injustement méconnu du monde ? Grâce à Lou Reed. Peter Buck a en effet acheté une des peintures de la série des 72 Lou Reed réalisée par Luke Haines. Les deux hommes ont sympathisé et décidé d’enregistrer ensemble. Les exemples sont nombreux, les collaborations entre des artistes que l’on respecte sont souvent loin du résultat escompté. Beat Poetry For The Revivalist est une exception. À la fois enlevé et étrange, le disque se révèle plus proche de l’univers de Haines, on pense parfois à Baader Meinhof, qu’à celui de l’ex R.E.M.. Haines, connu pour ses textes brillants et souvent étonnants ne déroge pas à la règle avec des textes tournant autour de Pol Pot, une radio qui ne passe que du Donovan ou bien Bigfoot. On se demande comme souvent quelle est la part d’excentricité, de génie ou de mauvaise foi chez Luke Haines. Ce selectorama vous le prouvera, il est un peu tout cela à la fois. Continuer la lecture de « Selectorama : Luke Haines »
Catégories billet d’humeur, chronique réédition, mixtape
Ariel Pink’s Haunted Graffiti – La couleur tombée du ciel
Quinze années ont passé depuis leur sortie sur le petit label d’Animal Collective, leur beauté crépusculaire reste intacte et leur pouvoir de fascination aussi mystérieux. Les trois « premiers albums » d’Ariel Pink’s Haunted Graffiti (The Doldrums, House Arrest et Worn Copy) font l’objet d’une réédition salutaire et luxueuse chez Mexican Summer. Toutefois, le silence qui les accompagne en 2020 semble aussi coupable que celui qui a entouré leur naissance en 2004. Continuer la lecture de « Ariel Pink’s Haunted Graffiti – La couleur tombée du ciel »
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Transmission#39 – Spéciale Nouveautés Pop Printanières
Spéciale Nouveautés Pop Printanières
Emission du 7 juin 2020
Présentée par Thomas Schwoerer avec une playlist élaborée par tout section26.
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Catégories mixtape
Le club du samedi soir # 4 : SF Bay Area
Départ pour la Baie de San Francisco, entre Oakland, San José, Palo Alto et Fremont pour un voyage dans le temps depuis les années 60 et ses diverses contestations au doux parfum de patchouli et autres herbes odorantes. Quelques années plus tard durant les années 70/80, on y trouvait les prémices du punk sauvage mais aussi expérimental autour de la salle Mabuhay Gardens, qui rassemblait la fine fleur des révoltés ou marginaux du coin. Puis dans une époque plus contemporaine, le renouveau « cool » de la ville, qui depuis quelques années ne laisse plus le choix aux musiciens et artistes de bouger en périphérie faute d’argent pour y vivre. Direction Oakland, qui devient à son tour un vivier de groupes. Continuer la lecture de « Le club du samedi soir # 4 : SF Bay Area »
Catégories playlist
SECTION26 NEWS#5 : 05.2020
Les messages dans les boites à courriels reviennent petit à petit, le monde se réveille endolori, ankylosé mais ébloui par le soleil. Ce mois-ci, notre playlist revêt de nouveaux attributs. Le player jukebox (appelez ça comme vous voulez) commenté par notre équipée sauvage dans l’article ci-dessous ; et une version mixtape juste au-dessus de ce texte, puisque le confinement a prouvé que vous aimiez ce format où l’on pousse nonchalamment sur play à l’heure de l’apéritif. Nous rajouterons également des liens pour la consulter sur des plateformes de streaming, si vous nous le demandez gentiment. En attendant, voici nos 26 mini coups de cœur de ce joli mois de mai, avec tous les liens bandcamp des artistes et albums pour bien vous perdre dans les méandres de la toile. Enjoy. Continuer la lecture de « SECTION26 NEWS#5 : 05.2020 »
Catégories mixtape
Le club du samedi soir # 3 : The Style Council
C’est le premier – ex-aequo avec Robert Smith (ça doit se jouer à quelques semaines). C’est l’année 1982, le premier magazine acheté, un numéro de Best – j’en suis à peu près sûr. Il est question de The Who, il est question de The Jam, il est question des mods. Je ne comprends pas tout – et même peut-être rien. Mais le jeune homme filiforme, cheveux très courts, pantalon cigarette, veste en cuir noir et sourire aux lèvres impressionne. Il s’appelle Paul Weller. Il a à peine 22 ans et ne va pas tarder à saborder The Jam, dont la carrière discographique météorique (1977 – 1982) marque d’une empreinte indélébile l’inconscient collectif britannique – je me souviens encore d’un mariage outre-Manche, en juin 2004, où le témoin du marié avait émaillé son discours d’avant-repas de citations extraites de paroles de The Jam. Alors, j’ai vécu en direct la fin du groupe – l’annonce dans la presse anglaise, la sortie de la compilation live Dig The New Breed (un achat New Rose) – et j’ai suivi les spéculations qui s’ensuivirent sur l’avenir de Weller, “le porte-parole d’une génération” – le premier retour sur scène après le split lors d’un concert d’Everything But The Girl, puis l’union avec Mick Talbot (ex- Merton Parkas, ex- Dexys, ex- The Bureau et déjà croisé aux côtés de Weller lors de la reprise du classique Heatwave sur l’album Setting Sons, en 1979) sous la bannière The Style Council.
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